MONTRÉAL - Le baptême de Blerim Dzemaili aurait dû être la grande histoire du match de samedi au Stade Saputo. Mais plutôt que de parler des faits et gestes de leur nouveau coéquipier, les joueurs de l’Impact ont été contraints de ressortir la même cassette après une défaite de 3-2 encaissée aux mains du Crew de Columbus.

En ouvrant toute grande la porte au but vainqueur de Justin Meram dans les arrêts de jeu, l’Impact a échappé des points au-delà de la 80e minute pour la quatrième fois de la saison, la deuxième de suite à domicile. Des 17 buts encaissés par le Bleu-blanc-noir, cinq l’ont été dans le dernier quart d’heure de jeu.

La somme de ces échecs se traduit de façon de plus en plus inquiétante au classement. Alors qu’une victoire lui aurait permis de conserver son erre d’aller acquis la semaine précédente à Washington et de se hisser temporairement au-dessus de la ligne rouge dans l’Est, l’Impact (2-4-4) a plutôt atteint le fond du baril. Avec la victoire de l’Union de Philadelphie face à D.C. United, Montréal végète maintenant dans la cave de son association avec dix points.

Le constat est encore plus brutal quand on remarque que le Toronto FC, l’équipe qui l’a éliminé des séries éliminatoires l’automne dernier, règne en roi et maître sur l’Est avec 25 points.

ContentId(3.1232450):MLS : Impact 2 - Crew 3
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« Au risque de me répéter, il faut se prendre en main immédiatement, sommait Dominic Oduro. Trop souvent, on attend de manger un coup avant de se lever et répliquer. On est maintenant rendus au point où il faut réaliser que ça ne suffit plus. On est meilleurs que ça, on l’a prouvé à plusieurs reprises, mais notre performance ce soir n’était pas à la hauteur et il faut se réveiller. Je ne dis pas qu’on doit paniquer, mais il faut entendre le signal d’alarme parce qu’on arrive à la mi-saison et on n’est pas où l’on veut être. »

« Je ne crois pas que le match à D.C. était notre meilleur, mais on a été combattifs, hargneux et on avait réussi à arracher trois points. Quand on est revenus à 2-2 aujourd’hui, je pensais qu’on obtiendrait le même résultat, mais ça n’a pas été le cas et il faudra chercher à comprendre pourquoi », a dit le gardien Evan Bush. 

« À mes yeux, on a vu aujourd’hui deux équipes complètement différentes, a observé Mauro Biello. En première demie, on hésitait, on ne prenait pas l’initiative alors qu’en deuxième demie, on était dominants. C’est décevant de constater qu’on ne peut être la même équipe pendant 90 minutes. Il faut que ça change. Tout est une question de mentalité. »

Et Dzemaili, dans tout ça?

Quatre jours après être débarqué à l’aéroport Montréal-Trudeau, le nouveau joueur désigné de l’Impact a passé les 90 minutes sur le terrain. Titularisé comme milieu axial derrière Oduro, il est descendu de quelques crans, dans une position qu’il préfère, au fil des substitutions apportées par Biello en cours de match. Il a été crédité de six tirs au but, dont un cadré, a tiré la majorité des corners et des coups francs de l’équipe et a été au cœur des deux actions qui ont mené aux buts des siens.

« À l’image du reste de l’équipe, je me suis senti mieux en deuxième demie, a commenté l’athlète de 31 ans, peu enclin à disséquer sa performance individuelle. C’est comme ça qu’on doit jouer, en allant vers l’avant. Il y a des choses à améliorer, mais la deuxième portion du match était plutôt bonne. »

Le Crew a rapidement fait comprendre à Dzemaili dans quoi il s’embarquait en traversant l’Atlantique. À la 25e minute, l’international suisse a eu maille à partir avec le défenseur Jonathan Mensah, une altercation dont il est sorti avec un maillot déchiré et plusieurs questions à poser à l’officiel Silviu Petrescu.

Juste avant le dernier sifflet de la première demie, Dzemaili a encore une fois pris Petrescu à partie après que celui-ci eut empêché une remise en jeu rapide de l’Impact. Le scénario s’est répété tard en deuxième demie, quand l’officiel a indiqué la possession à Columbus alors qu’un défenseur des visiteurs semblait avoir sorti le ballon du terrain.

Mais après le match, Dzemaili s’est montré bon joueur.

« Tout le monde fait des erreurs. Je crois qu’il y en a eu deux ou trois à mon endroit, mais une fois que le match est fini, je dois l’accepter et c’est ce que je fais. Sur le terrain, les émotions prennent souvent le dessus, c’est normal. Mais quand c’est fini, c’est fini. »

« Il y a une période d’adaptation avec tous les joueurs qui arrivent de l’Europe, a rappelé Biello. Je me souviens que Donadel a eu besoin de temps, à sa première année, pour comprendre la façon de travailler des arbitres, comprendre ce qui est une faute et ce qui n’en est pas une. Avec le temps, il va s’habituer. »

« Je crois que l’arbitre devrait voir ces petites fautes qui rendent la vie difficile aux joueurs, parce qu’on se fait souvent frapper une fois que le ballon est parti. Mais je dois tout apprendre ici. C’est à moi de m’ajuster et c’est ce que je vais faire », a promis Dzemaili.