MONTRÉAL – L’optimisme était de mise. Après tout, Jukka Raitala avait joué pendant une quarantaine de minutes après s’être écroulé à la suite d’un contact avec l’attaquant Manfred Ugalde mercredi soir au Stade olympique. Le Finlandais avait été remplacé par Joel Waterman à la mi-temps, mais la décision semblait surtout de nature préventive.

Pas tant que ça, finalement. Les nouvelles au sujet de Raitala sont tombées vendredi et elles sont mauvaises. Le vétéran défenseur a subi une fracture du péroné droit et est maintenant confronté à une convalescence d’une durée de deux à trois mois.

« S'adapter et se battre avec nos armes »

« Je le voyais boiter, je lui ai demandé à maintes reprises si ça allait et il a voulu continuer. Mais quand ça se refroidit, en général, c’est plus difficile de ressortir », a réagi l’entraîneur Thierry Henry.

« Ça prouve qu’il a de la ressource mentale, a imagé son coéquipier Zachary Brault-Guillard. Franchement, chapeau à lui. Il a tenu le coup, il a prouvé qu’il méritait amplement son poste de capitanat. J’espère qu’il se rétablira le plus rapidement possible. »

Raitala est déjà le deuxième défenseur de l’Impact à tomber au combat pour une période prolongée. Rudy Camacho s’est blessé à un genou lors du premier match du huitième de finale contre Deportivo Saprissa en Ligue des champions. La durée de son absence devrait varier entre quatre et six semaines.

« Mauvaise nouvelle, mais ça fait un petit moment qu’on a des trucs comme ça qui nous arrivent, se résignait Henry. On a perdu Rudy, on perd Jukka. En préparation aussi on a perdu pas mal de mecs sur blessures. Faut s’adapter avec ce qu’on a et se battre avec nos armes, comme je l’ai dit depuis que je suis arrivé ici. »

Cette tuile laisse l’Impact dans une situation délicate en défense. Des six défenseurs toujours disponibles dans son effectif, seulement deux – Brault-Guillard et Rod Fanni – ont de l’expérience à cette position en MLS. Deux autres, Karifa Yao et Clément Bayiha, ont dû gérer leurs propres pépins physiques au cours des dernières semaines.

Les centraux Luis Binks et Joel Waterman sont les deux autres options à la disposition de Henry, qui pourrait bien, par la force des choses, être contraint de délaisser le système à cinq défenseurs qu’il a privilégié jusqu’ici depuis le début de la saison.

En avant, Henry a laissé entendre qu’Orji Okwonkwo, incapable de participer au match retour contre Saprissa, pourrait effectuer un retour dans la formation en fin de semaine. Même chose pour Lassi Lappalainen. Le 31 janvier, l’Impact annonçait que l’ailier finlandais souffrait d’une blessure à une jambe qui le tiendrait à l’écart du jeu pendant trois à quatre semaines.

« S'ils avaient marqué, ça m'aurait brisé le coeur »

L’Impact amorcera sa neuvième campagne en MLS samedi contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

« C’est vrai que la dernière semaine a été exigeante sur le plan physique, surtout que la surface du Stade olympique peut être dure sur le corps. Mais mentalement, je nous sens frais, s’encourage le milieu de terrain Shamit Shome. On vient de décrocher un bon résultat et ce positivisme semble avoir rempli nos réserves d’énergie. Je ne crois donc pas que la fatigue sera un facteur contre la Nouvelle-Angleterre. Le momentum des derniers jours nous permettra de fournir un bon effort demain. »

« Va falloir se battre, comme on l’a fait contre Saprissa, anticipe Henry. Personne ne pensait qu’on allait passer et on est passé avec nos moyens. Si le match de samedi nous permet de jouer d’une façon différente, on jouera d’une façon différente. Mais on s’adapte tous les jours et on essaie d’avancer, encore une fois je le répète, avec nos moyens. »

« Ça fait mal, c'est notre capitaine »