Pour la 5e fois depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19 il y a neuf mois, les joueurs de l'Impact de Montréal ont dû se soumettre récemment à une période d'isolement, à leur retour dans la métropole suivant leur participation aux éliminatoires de la MLS.

On pourrait était tenté de croire que cette nouvelle quarantaine - survenue après un segment très chargé pour le onze montréalais - a été accueillie sans trop de réticence par les joueurs.

Chose certaine, ce n'est pas le cas du jeune défenseur Luis Binks, qui était l'invité de l'animateur Olivier Brett à l'épisode de vendredi du balado Loin de s'en foot.

« Pour moi, c'est l'ennui d'avoir à revenir (à la maison). Chaque jour, c'est la même chose entre quatre murs. On essaie de se créer une routine, mais c'est difficile de rien n'avoir à faire. J'espère que ç'a été ma dernière période d'isolement! J'en ai parlé à d'autres joueurs; au-delà des bienfaits du repos, c'est difficile du côté mental. J'ai regardé beaucoup de football. Des matchs de Serie A, de Ligue des champions, de la Premier League, même du championnat belge. Je ne peux pas vraiment dire que j'ai trouvé de hobbies durant tout ce temps!  », reconnaît l'arrière anglais, qui a gardé une affection particulière pour le football italien après avoir vu en personne David Beckham évoluer avec l'AC Milan lorsqu'il avait 10 ans.

Bien que cela puisse paraître paradoxal, Binks ressent un certain réconfort quant à sa venue à Montréal en voyant le succès obtenu par Tottenham, l'équipe qui l'a laissé quitter vers l'aventure de la MLS.

« Rien qui serait arrivé là-bas ne m'aurait fait remettre en question ma décision. Je suis content du management ici, du personnel d'instructeurs et du club. Je ne peux vraiment pas me plaindre et je n'ai aucun regret », explique Binks, dont le prêt à l'Impact par Bologne a été prolongé jusqu'à la fin de 2021.

« Quelques-uns de mes potes ont fait leur place au sein de la 1re équipe de Tottenham. C'est cool pour eux. Mais d'un autre côté, puisque l'équipe obtient de bons résultats, ça devient difficile pour eux de se faire une place et d'obtenir du temps de jeu. Quand un club atteint un nouveau niveau, ça ouvre la possibilité d'amener de nouveaux joueurs vedettes. C'est bien pour eux, mais en même temps, l'est-ce vraiment? Ils doivent travailler encore plus fort (pour se faire remarquer) », analyse-t-il.

Misant sur les judicieux conseils de vétérans comme Rudy Camacho et Rod Fanni, qui ont un bagage d'expérience considérable sur le continent européen, Binks a pris confiance en MLS durant l'année 2020, au point où il se sait maintenant capable d'être titulaire en malgré son jeune âge. C'est donc de bon augure pour son retour avec l'Impact l'an prochain.

« Lors du tournoi MLS is Back, il y a eu un match contre le Toronto FC durant lequel j'ai été substitué à la mi-temps. C'est à ce moment que je me suis dit que je devais lever mon jeu d'un cran, car je ne suis pas le genre de joueur qui apprécie de rester sur le banc. Je veux jouer. Ce n'est pas que que je me frustre lorsque je ne joue pas; c'est plutôt un déclic qui me dit que je dois retourner à l'entraînement et travailler sur ce que je fais de mieux pour améliorer mon sort », résume le défenseur.

Binks convient par ailleurs que la façon de faire de Thierry Henry, qui souvent dévoile son plan quant à la composition de son effectif le jour même, a nécessité un ajustement.

« Certains clubs le font 24 ou 48 heures à l'avance. Ici, ça nous arrive le jour du match. On fait des exercices, des préparations de matchs à l'entraînement qui donnent certains indices, mais tout peut changer si quelqu'un tombe malade ou se blesse. » 

Chose certaine, avec une quinzaine de joueurs seulement à la disposition de Henry en vue du match retour face à CD Olimpia mardi prochain en raison des décisions managériales, chacun doit se tenir prêt à être envoyé dans la mêlée.

« Ceux qui y sont doivent être prêts, et motivés à aller chercher la victoire qu'il nous faut », poursuit-il.

L'athlète de 19 ans ne s'est jamais caché du fait que son rêve demeure de se faire une niche au sein d'un club compétitif en Europe, que ce soit en Angleterre, en Espagne, ou ailleurs, mais avant toute chose, il doit continuer de gagner en maturité et progresser avec le onze montréalais.

« Je dois bien jouer ici avant toute chose, car si je ne performe pas, qui voudra me donner une opportunité? Je continue d'apprendre et de prendre les choses étape par étape », évalue-t-il avec justesse.