MONTRÉAL – Avec la suspension d’un match imposée à Ambroise Oyongo relativement au carton rouge qui lui a été décerné contre les Red Bulls de New York, Donny Toia aura l’occasion de retrouver sa place dans le onze de départ pour la visite du Fire de Chicago au Stade Saputo

L’ouverture est mince, mais Toia entend s’y immiscer et refermer la porte derrière lui.

« Chaque jour, à l’entraînement, il y a une compétition avec comme enjeu de faire sa place dans l’alignement de départ et d’y rester. Les blessures que j’ai subies plus tôt cette saison m’ont empêché de me faire justice et pendant ce temps Oyongo a bien fait. Maintenant, on peut dire que les rôles sont inversés. C’est mon tour d’aller sur le terrain et de prouver que j’y ai ma place », a déclaré l’Américain de 24 ans mardi.

L’une des belles surprises de la saison 2015 de l’Impact, Toia a amorcé la saison comme titulaire au poste de latéral droit, mais une blessure aux muscles ischio-jambiers l’a mis hors d’état de nuire après seulement six matchs. Hassoun Camara a profité de son absence pour s’approprier le poste, si bien qu’au terme de sa convalescence, Toia a dû prendre son mal en patience.

Inactif pendant dix matchs, une séquence qui s’est échelonnée sur plus de deux mois, Toia est revenu au jeu dans un rôle de remplaçant le neuf juillet. Il a depuis obtenu deux départs en sept matchs.

« Je vais mettre les quatre défenseurs qui jouent le mieux, a promis l’entraîneur Mauro Biello. C’est une opportunité pour Donny, qui est un excellent défenseur. À la fin, j’aurai des décisions à prendre, mais je vais mettre les gars qui sont en forme et les gars qui jouent le mieux. »

Toia est un arrière pugnace et combatif qui ne s’en laisse pas imposer malgré son modeste gabarit. Biello a notamment souvent vanté son habileté à fermer l’espace sur les flancs pour empêcher les ailiers adverses de diriger des centres dans la surface de réparation. Il n’est toutefois pas aussi doué qu’Oyongo et Camara dans la phase offensive du jeu, une limitation qui ne l’avantage pas dans la philosophie que tente d’implanter Biello.

« Je ne crois pas que je me porte suffisamment vers l’avant et je dirais que mes centres sont décents. Je peux certainement m’améliorer dans cette facette du jeu », a convenu Toia.

La décision de Biello de titulariser Toia pour le prochain match signifie qu’Amadou Dia devra continuer de patienter avant d’obtenir son premier départ en MLS dans l’uniforme de l’Impact.

« Tout le monde est dans le même bateau »

Le retour en force d’un remplaçant de luxe comme Toia s’annonce crucial pour l’Impact au lendemain d’un match où sa ligne défensive a souffert.

Contre les Red Bulls, Victor Cabrera a été mis sur la sellette sur les deux buts de Bradley Wright-Phillips en première demie. Si ces critiques sont méritées, l’Argentin n’a pas tous les torts. Laurent Ciman, son impérial partenaire en défense centrale, n’affiche pas son flegme habituel depuis son retour du match des étoiles. Le retour en forme du Belge, qui se remet toujours d’une entorse à la cheville droite, sera vital pour le bien de son équipe dans le dernier droit de la saison.

Retour sur l'arbitrage douteux à New York

« Tout le monde est dans le même bateau, pas juste Laurent, a défendu Biello après avoir admis que son général manquait de rythme. Je m’attends à ce que tout le monde hausse son niveau. Il nous reste onze matchs et c’est le temps de performer au top. On a besoin que tout le monde soit à son mieux. »

S’il semble pour l’instant bénéficier d’une certaine immunité aux yeux du public, Ciman peut semble-t-il compter sur quelques coéquipiers pour lui donner l’heure juste. Samedi, les caméras de télévision ont capté une altercation verbale entre le défenseur et le gardien Evan Bush tard en deuxième demie.

Bush a expliqué mardi que Ciman lui avait reproché de ne pas avoir su contrôler une attaque de Gonzalo Veron et d’avoir ainsi concédé un coup de pied de coin aux Red Bulls. Le gardien aurait livré sa façon de penser au défenseur, qui venait tout juste de laisser filer Veron. À la télé, on peut clairement voir Ciman mettre fin à la discussion avec un « F*** off! » bien senti sous le regard assassin de Bush.

« C’est de la frustration à l’état pur, a défendu Bush. Vous êtes ici chaque jour, vous savez bien qu’on passe notre temps à se gueuler après. Laurent et moi avons joué plusieurs matchs ensemble et on sait à quoi s’attendre de l’autre. On perdait 3-1, on continuait d’accorder des chances et les émotions ont pris le dessus. Le désaccord a peut-être duré deux minutes et on s’est excusé par la suite. On a probablement tous les deux dépassé les bornes. »