MONTRÉAL – Pendant une période, cet été, la saison remplie de promesses de l’Impact ne semblait pas se concrétiser. À vrai dire, la troupe montréalaise a inquiété ses fervents partisans qui craignaient même une exclusion des séries.

Un fort vent a fini par souffler et chasser les doutes qui perduraient. De fil en aiguille, les joueurs ont affiché leur véritable identité. Pendant qu’Ignacio Piatti s’imposait avec sa magie, Laurent Ciman a renoué avec ses hauts standards, Evan Bush a retrouvé tout son aplomb, Hassoun Camara s’est avéré très utile, Marco Donadel a exercé plus d’amplitude dans son jeu, Patrice Bernier a exposé toute son inspiration, Matteo Mancosu a représenté une solution intéressante et Dominic Oduro a ajouté son grain de sel.

Mais ce retour en force ne s’est pas seulement mis en scène sur les différentes pelouses de la MLS, il s’est également manifesté dans le vestiaire. Une préparation mentale adéquate et un leadership d’expérience ont renversé la vapeur.

En tant que chef d’orchestre de ce groupe, Mauro Biello a pu admirer les initiatives de ses troupiers et particulièrement de ses piliers.

« Je donne le mérite à mes meneurs, j’en ai beaucoup. Ils ont été forts dans les moments difficiles, ils sont restés unis et ils ont traversé ça », a vanté Biello.

« On est allé chercher des points importants sur la route quand personne ne pensait qu’on avait des chances. Le crédit va au caractère de cette équipe et aux meneurs du groupe. Ils ont transmis ça aux autres. Quand on peut le faire, on devient une équipe très forte », a poursuivi l’entraîneur avec des exemples pertinents.

Hassoun Camara ne s’en est jamais caché, il aime s’exprimer et pousser ses partenaires dans la bonne direction. Son intensité ne se fait pas uniquement sentir durant l’action et il a tenu à vanter l’apport de chacun.

« C’est vraiment collectivement qu’on a été bons, je pense à des gars comme (Kyle) Fisher qui a aidé à ramener trois gros points à Orlando (quand il est venu en relève). Je pense à d’autres qui ont fait comme lui en ajoutant leur pierre à l’édifice. Pour ceux qui parlent le plus, je pense à Didier, Patrice et moi. On est là pour épauler l’équipe. »

« Là où on a bien réussi, c’est pour soutenir l’équipe quand ça allait mal, lorsque peu de personnes croyaient en nous aux alentours. Je suis personnellement très satisfait de ça, j’espère qu’on continuera à aller le plus loin possible », a détaillé Camara.

Le discours de Bernier avant la partie décisive contre les Red Bulls de New York a été souligné plus d’une fois. Sa conviction a donné le ton surtout que Bernier choisit souvent une approche plus calme. Le vétéran a remarqué une évolution évidente du leadership plus la saison progressait.

« C’est important, tout le monde doit se lever que ce soit moi, Didier, Hassoun, Laurent, Evan ou Marco. Tout le monde a axé ses efforts sur ce qu’on a à faire sur le terrain. […] On a réussi à laisser les arbitres et les autres distractions de côté, on est plus concentré. Le leadership doit commencer avec nous en ayant la tête claire », a convenu Bernier.

L’expérience de Bernier, Drogba, Camara ou même Ciman, Donadel et Bush ne fait aucun doute. Ceci dit, les joueurs de l’Impact peuvent bénéficier du support d’un préparateur mental, Antoine Guldner, dont la contribution a été vantée à quelques occasions.

Bush admet que l’aspect mental est devenu un atout de taille. 

« C’est certainement très important. On peut se soucier seulement de ce qui se passe au sein de notre club. On nous a écartés de l’équation quelques fois dont avant les confrontations contre D.C. United et New York, deux clubs qui étaient en vogue. Mais on ne se soucie pas de ce que les gens disent à l’extérieur, on se concentre sur ce qu’on pense. On considère qu’on possède une très bonne équipe qui peut poursuivre son chemin », a plaidé Bush.

L'apprentissage vécu contre Club América

Le leadership provient également des échecs du passé. C’est essentiel d’y puiser des leçons. Le revers encaissé contre Club América vient immédiatement en tête à ce chapitre. L’Impact s’était effondré contre ce puissant adversaire après une première demie encourageante.

Menant 1-0 à la mi-temps, l’Impact avait perdu ce match retour au compte de 4-2 (5-3 au total des buts). Malgré le beau parcours qui prenait fin en Ligue des champions de la CONCACAF, la défaite avait été difficile à digérer devant 61 004 partisans.

« On peut apprendre de ça, grandir de ça. On avait connu une excellente première demie, mais on a vu que si on perd un peu de concentration, même avec 60 000 partisans derrière nous, on peut être dans le trouble contre de bonnes équipes. Ça prendra une concentration pendant 90 minutes et on devient très coriace à battre quand ça arrive », a retenu Biello.

Inséré uniquement à la 79e minute de cette rencontre par Frank Klopas, l’entraîneur de l’époque, Bernier avait ragé sur le banc. Il se considère chanceux de pouvoir se reprendre devant une foule de cette envergure.  

« Je ne vais jamais l’oublier, mais le bon côté, c’est qu’on a un autre match de grande importance au Stade olympique. Ces matchs, il faut en profiter et en espérant qu’on aura et que j’aurai un sort plus heureux à la fin de ce match », a-t-il confié. 

Par-dessus le marché, il s’agira de la conclusion de la saison 2016 à Montréal. Bernier admet qu’il rêve à des scénarios grandioses.

« Oui, on veut donner une belle image à nos partisans. Si on fait bien, on peut aller en jouer deux autres et inciter les gens à venir nous encourager à l’étranger. C’est bien de finir avec un match de cette ampleur », a mentionné Bernier.

Le gardien réserviste Eric Kronberg constitue une source intéressante pour déceler des indices prometteurs. En 2013, il avait vu son équipe, le Sporting de Kansas City être couronnée championne de la MLS. Lorsqu’il repense à ce titre, il perçoit des similitudes avec l’Impact de 2016.

« À un certain point, tu commences à gagner des matchs et un buzz s’installe, la confiance de pouvoir tout gagner embarque. Je le vois dans cette équipe, on mise sur un bon groupe qui joue bien. On touche du bois, mais il y a certainement quelque chose qui se passe présentement », a conclu Kronberg en se cognant le crâne.