MONTRÉAL - Kevin Gilmore a été clair : l'Impact de Montréal doit adopter une attitude digne des plus grands marchés.

C'est ce qu'a déclaré le nouveau président du club montréalais, qui a été présenté aux médias par Joey Saputo, mardi.

« Je pense que ça prend un changement de culture, a souligné Gilmore. Peut-être parce qu'on est dans l'ombre du Canadien, on se dit que nous sommes dans un petit marché. Montréal, c'est un gros marché. Un marché en croissance économique, un marché où le sport est très important pour les gens. Pas seulement le hockey : tous les sports. Il y a 2,1 millions de partisans de sports, dont 1,9 million de partisans de soccer. De ce nombre, 1,3 million de personnes regardent le soccer à la télévision. La culture doit donc changer. On doit agir comme un club de gros marché. »

« Ce club doit s'établir de plus en plus et jouer un peu plus grand rôle, a-t-il ajouté. Non seulement vis-à-vis de la communauté et de nos partisans, mais aussi en ce qui concerne nos partenaires corporatifs, ainsi que dans le domaine du sport et du divertissement à Montréal et au Québec. On sait tous que les succès sur le terrain se reflètent sur les succès de l'entreprise, mais on oublie souvent que l'équipe qu'on bâtit dans les coulisses est tout aussi importante. Celle-ci est une pièce incontournable aux succès du club et de l'entreprise. »

Afin d'y arriver, Gilmore aura plusieurs défis à relever. Il devra notamment rehausser le nombre de détenteurs d'abonnements de saison.

« Notre base de détenteurs d'abonnements est en deçà de la moyenne de la MLS. C'est incompréhensible dans le marché où on est, a-t-il souligné. On va travailler là-dessus, mais ça commence par une confiance et une vision et développer une stratégie à l'interne. »

Gilmore est aussi bien conscient que les succès aux guichets devront passer par la réussite sur le terrain, qui ne rime pas nécessairement avec folles dépenses.

« La priorité, c'est le succès sur le terrain. Si on parle de vedettes, on en a une : ESPN parlait dans les dernières semaines qu'Ignacio Piatti est possiblement le meilleur joueur de la ligue que personne ne connaît. (...) On l'a notre étoile! »

« Il y a une perception dans le sport que plus on dépense, plus on a de succès. Il n'y a rien de moins vrai. Ce n'est pas une question de dépenser de l'argent, mais de bien le dépenser. Regardez la MLS : dans les cinq dernières saisons, sept clubs ont participé aux séries au moins quatre fois. Deux clubs seulement étaient dans le top-10 au chapitre des dépenses. »

Le temps de passer le flambeau

Joey Saputo accepte ainsi de prendre un pas de côté après avoir mené à bout de bras cette organisation depuis 25 ans. Le propriétaire de l'Impact a décidé de céder les rênes de l'équipe afin de pouvoir investir davantage de son temps au sein de ses autres entreprises.

« On a eu la chance de travailler ensemble sur un autre dossier et j'ai vu qu'il y avait une certaine synergie, et je me sentais très à l'aise à ce niveau-là. J'étais prêt à donner la relève à quelqu'un d'autre, c'était le bon moment pour le faire, a expliqué Saputo. (...) Je laisse cette équipe avec un sentiment de fierté. »

« Je veux lui assurer que son club est entre bonnes mains, car je vais y mettre tous les efforts, la rigueur, le soin, la passion et le travail nécessaires pour non seulement assurer sa pérennité, mais aussi sa croissance et son succès, tant sur le terrain qu'à l'extérieur », a répondu Gilmore.

Afin de ne pas nuire au travail de Gilmore, Saputo a même renoncé à son bureau du stade portant son nom.

« Je serai toujours leur partisan no 1 cependant – même si ma belle-mère dit que c'est elle. Mais je regarderai maintenant l'équipe d'une perspective différente. J'ai toujours voulu ce qui était le mieux pour ce club. Je ne m'attendais pas, il y a 25 ans, à ce qu'il devienne ce qu'il est aujourd'hui. Si je souhaite que sa croissance se poursuive, je dois me retirer de ses opérations quotidiennes. »

Kevin Gilmore rencontre les médias montréalais
La priorité de Gilmore : remplir les gradins