MONTRÉAL – Daniel Lovitz est arrivé à Montréal en février avec la ferme intention de voler un peu de temps de jeu – et, qui sait, peut-être même un job – à un coéquipier mieux coté dans la hiérarchie du club. Cinq mois plus tard, le voilà qui se retrouve avec un poste de partant à protéger. 

La pression n’est plus la même pour le jeune Américain de 25 ans, mais la manière d’opérer n’a pas changé : travailler comme un damné et défier quiconque autour de lui d’en faire autant.

« On ne peut pas se permettre de se laisser distraire : il faut continuer d’avancer et aider l’équipe à gagner, dit celui qui a profité de la blessure subie par Ambroise Oyongo pour s’élever au rang de latéral gauche titulaire de l’Impact. Je suis fier de l’avoir fait jusqu’à maintenant et je continuerai de le faire aussi longtemps que je le pourrai. Je vais me lancer sans aucune retenue dans le projet, je crois que tout le monde ici en est conscient. » 

Pour l’heure, Lovitz a l’entière confiance de son entraîneur. Après que l’Impact eut fait l’acquisition du vétéran Shaun Francis quelques jours après l’ouverture de la fenêtre des transferts, Mauro Biello a clairement indiqué que le nouveau venu s’amenait dans un rôle de réserviste et que Lovitz demeurerait dans son onze partant jusqu’à nouvel ordre.

« Ce n’était un secret pour personne, on n’avait besoin de profondeur à la position, alors je savais que ça s’en venait, a commenté le défenseur originaire de la Pennsylvanie. Je ne savais pas sous quelle forme les renforts allaient arriver, mais je les attendais. »

« À un certain point, j’étais le seul joueur gaucher au sein de l’équipe, ce qui est assez fou quand on y pense, a-t-il poursuivi. Mais au-delà de ça, c’est toujours bon d’avoir de la compétition. Ça sera un partenariat où chacun pourra apprendre de l’autre et se pousser mutuellement pour le bien de l’équipe. J’ai hâte de continuer mon travail dans ce nouveau contexte. »

Lovitz s’apprête à mettre les pieds en terrain inconnu. Son prochain départ sera son sixième de la saison, un sommet personnel en quatre ans de service en MLS. Il ne lui manque également que 83 minutes de jeu pour surpasser les 631 qu’il avait obtenues à son année recrue en 2014. Loin d’être intimidé à l’idée de basculer ce col, il croit qu’il a plus à offrir que ce qu’il a démontré dans les onze parties pour lesquelles il a été convoqué jusqu’ici.

« Plus j’aurai de matchs derrière la cravate, mieux ça ira. Je ne crois pas que j’avais déjà amorcé trois matchs consécutifs dans ma carrière (NDLR : une fois, en 2014) avant de le faire quand je me suis blessé au genou. Tous les joueurs vous diront que ça fait une énorme différence, alors on verra bien. »  

L’acquisition de Francis a été suivie de celle de Deian Boldor, un défenseur central roumain qui devrait arriver à Montréal au cours des prochains jours. Le directeur technique de l’Impact, Adam Braz, a déclaré qu’il continuerait d’épier le marché pour tenter d’améliorer son effectif avant la fin de la période des transactions le 9 août.

Cette ambition des patrons reçoit la pleine approbation de Lovitz.

« C’est gros. Chaque fois qu’une équipe n’est pas exactement où elle voudrait être au classement, tout élément extérieur qui risque de l’améliorer est le bienvenu. Jusqu’à maintenant, les nouveaux qu’on a accueillis ont mis les efforts nécessaires pour mériter le respect de tout le monde. Tant que les prochains afficheront la même attitude, je n’ai pas de problème avec ça. »

Boldor : une aide immédiate

Si l’état de santé de Laurent Ciman lui permet d’être en uniforme samedi, Biello pourra aligner le même quatuor défensif qui lui a permis de vaincre l’Union de Philadelphie en milieu de semaine. Il s’agit d’un rare luxe pour le pilote de l’Impact, qui a dû jongler avec ses éléments pendant la majeure partie de la saison en réactions aux blessures et suspensions qui ont frappé son groupe.

Mais cette belle stabilité, tant recherchée dans l’édification d’un rempart défensif, pourrait être éphémère. Biello a confirmé vendredi que Boldor se verra offrir la chance d’intégrer la ligne arrière sur une base permanente dès son arrivée à Montréal.

« Bernier pourrait être disponible »

« C’est ça l’idée. C’est sûr qu’il devra traverser une période d’adaptation, mais s’il est capable de bien s’intégrer et d’apporter à l’équipe les qualités pour lesquelles on est allé le chercher, je pense qu’il peut être un membre important de l’effectif. »

Biello pourrait utiliser son nouveau défenseur à la place de Kyle Fisher aux côtés de Laurent Ciman ou encore revenir avec un schéma tactique à cinq défenseurs, dont trois centraux, tel qu’il l’a brièvement expérimenté plus tôt cet été.

« Dans mes conversations avec lui, il m’a dit être à l’aise à différentes positions. C’est un joueur qui est fort au marquage homme à homme, c’est sa force, alors ça nous donne des options pour l’utiliser dans ses qualités. »

Et ces qualités, quelles sont-elles? « Avoir un gaucher, c’était l’objectif numéro un, répond Biello. Il assure aussi une présence physique, il a cette capacité à gagner ses batailles aériennes, mais c’est aussi un jeune qui arrive d’une ligue très forte au niveau tactique et qui est donc solide au niveau du positionnement et des connaissances tactiques. »

Boldor arrivera à Montréal une fois que les documents de transferts et son visa de travail seront en ordre. Biello n’était pas en mesure fournir la date précise de son arrivée vendredi. ​

Rien de trop sérieux pour Laurent Ciman
« Ce n'est rien de grave... »