MONTRÉAL – Sauvé deux semaines plus tôt par un but spectaculaire qui avait permis de balayer sous le tapis des carences inquiétantes contre un adversaire de bas de classement, l’Impact a fini par être frappé en plein visage par son inexplicable nonchalance.

L’Impact a perdu un match qu’il ne pouvait se permettre d’échapper, samedi au Stade Saputo, laissant filer trois précieux points aux mains de la pire équipe de la MLS en s’inclinant 3-0 devant le Fire de Chicago. Le onze montréalais a été tellement mauvais que son entraîneur a senti le besoin d’offrir ses excuses aux partisans de l’équipe au terme de la rencontre.

Une déviation qui fait mal!

« Quand on a des performances comme ça, ça fait mal, s’est désolé Mauro Biello. Je ne suis pas content de la façon dont on a joué du début à la fin. On a joué contre une équipe qui s’est donnée plus que nous. Physiquement, ils ont gagné chaque balle. J’espère qu’on ne reverra pas un match comme ça cette année. »

La défaite est d’autant plus difficile à avaler qu’elle a été subie aux mains d’une équipe qui traversait une séquence de 36 matchs sans victoire à l’étranger. Trente-six! Le Fire n’avait pas gagné sur un terrain adverse depuis le 12 juillet 2014.

La formation de l’Illinois a mis fin à une série de cinq matchs sans victoire en marquant plus de deux buts dans un match pour seulement la cinquième fois de la saison.

« Si je vous disais ce qui a été dit dans le vestiaire avant le match, vous ne diriez pas qu’on les a pris à la légère, mais nos actions sur le terrain ont certainement donné cette impression, a reconnu Biello. Le Fire était bien organisé, mais il semblait surtout vouloir davantage le ballon que nous et pour moi, c’est ce qui est inacceptable. »

Luis Solignac a marqué un but qui a semblé ébranler l’Impact à la fin du premier quart d’heure de jeu. David Accam et Matt Polster ont cloué le cercueil des Montréalais en deuxième demie.

L’Impact a ainsi perdu une deuxième rencontre consécutive, échappant une occasion en or de gagner du terrain au classement de l’Association Est avec la défaite de l’Union de Philadelphie à Toronto.

Biello a concédé que son équipe avait paru fatiguée, autant physiquement que mentalement, un constat inquiétant alors qu’elle devra disputer deux autres matchs au cours des sept prochains jours.

Un spectacle désolant au Stade Saputo

« On devra se pencher sur le problème parce qu’on avait l’air lent aujourd’hui. On était deuxième sur chaque action. Ils nous bousculaient, nous ravissaient le ballon, fermaient les espaces et physiquement, on manquait de mordant. Pour moi, c’est un peu inquiétant. »

Un premier but qui en dit long

Incommodé par un virus en milieu de semaine, Didier Drogba était à son poste habituel dans l’axe, avec Ignacio Piatti à sa gauche et Matteo Mancosu à sa droite dans un XI de départ déployé en 4-3-3. L’Ivoirien a signé la première menace de l’Impact en tout début de rencontre quand son coup franc d’une distance d’environ 25 mètres a forcé le gardien Sean Johnson à plonger à sa gauche pour réaliser l’arrêt.

L’Impact s’est toutefois fait surprendre par la vitesse du Fire à la 15e minute. Après un coup de pied coin raté, Accam a décampé en plein centre du terrain et a rapidement laissé une traînée de poursuivants derrière lui. À l’orée de la surface adverse, le Ghanéen a laissé le ballon sur sa gauche à Solignac, qui a effacé Hernan Bernardello et Donny Toia avant de battre Evan Bush d’une frappe imparable.

Le dernier clou!

À elle seule, cette séquence était l’illustration parfaite de la complaisance dans laquelle s’est embourbé l’Impact samedi.

« Ils ont contre-attaqué sur un corner où ou avait dix joueurs dans la surface et deux en arrière, calculait Biello, malheureux. À mes yeux, c’est une question d’engagement, de détermination. Nos joueurs étaient dans la boîte au même titre que les leurs. Pourtant, on se fait semer par un gars qui traverse tout le terrain pour aller marquer un but assez simple. C’est inacceptable. »

« Sur phase arrêtée, ils courent à onze derrière et nous on descend à cinq. Voilà! Ce sont des signes et si tu fais ces choses-là, tu ne peux pas gagner », a résumé Laurent Ciman.

« Lorsqu’on pousse comme ça et qu’on prend un but sur une course de 90 mètres, ça fait très mal. Mais on aurait dû rebondir et on n’a pas été en mesure de le faire mentalement », ne pouvait que constater Hassoun Camara.

L'Impact victime du but de la semaine?

Trois minutes plus tard, Accam a laissé partir un boulet que Bush a tout juste effleuré du bout des doigts pour le faire dévier sur la barre transversale.

La séquence a semblé laisser des marques sur le moral des locaux. Des largesses en milieu de terrain et des signes évidents de frustration ont marqué le reste d’une mi-temps ratée pour le Bleu-blanc-noir. À l’entracte, Biello a réagi en insérant Michael Salazar aux dépens de Calum Mallace dans une animation en 4-4-2.

L’étincelle espérée ne s’est pas produite. Du jeu plus ouvert a mené à des chances de marquer honnêtes de Mancosu et Marco Donadel, mais le Fire a porté le coup d’assommoir à la 73e minute quand Michael de Leeuw est passé derrière Toia pour ensuite centrer dans une surface mal protégée. Accam a finalement fait dévier un ballon errant derrière la ligne des buts.

Biello a tenté le tout pour le tout en amenant un attaquant supplémentaire en remplacement de Wandrille Lefèvre, qui avait été titularisé à la place de Victor Cabrera, mais le changement n’a fait qu’affaiblir une ligne arrière déjà laissée à elle-même. Bush a cédé devant Polster à la 89e minute.

« J'aimerais m'excuser de ma part et de mes joueurs »
Le dernier clou!