À ce stade de la saison et avec le classement serré de la MLS, l'Impact ne pouvait pas se permettre d'échapper la partie de mercredi contre les Earthquakes de San Jose. Il fallait répondre à l'appel surtout au Stade Saputo où nous avons connu notre part d'ennuis récemment.

On a amorcé la partie de la bonne façon en jouant avec agressivité et intensité pour forcer l'adversaire à provoquer des erreurs en notre faveur. Les choses se sont bien déroulées surtout en première demie et cette victoire est excellente pour le capital confiance. C'est une véritable bouffée d'oxygène pour la suite des choses.

La partie a bien failli connaître une issue différente quand un tir de pénalité a été accordé à Chris Wondolowski à la 87e minute. Au départ, nous étions confus parce que la décision rendue sur le terrain n'était pas claire. On ignorait si nous étions punis ou si c'était les Earthquakes, mais quand on a pris conscience que l'adversaire avait droit à un penalty, je peux vous assurer que plein de choses me sont revenues à l'esprit.  J'ai été envahi par de nombreux flashbacks de ce que nous avons  vécu cette année alors qu'on a déjà perdu l'avance à la suite d'un appel de l'arbitre ou encore par un manque de concentration ou une erreur technique.

Pendant un instant, j'avais l'impression de vivre le jour de la marmotte, que j'allais rejouer le film qui s'est joué à maintes reprises, mais quelque part, j'avais aussi une lueur d'espoir que notre gardien Evan Bush pouvait faire l'arrêt. C'est ce qui s'est produit et je pense que ça peut faire tourner le vent en notre faveur pour les trois derniers matchs à faire au calendrier. L'arrêt de Bush a fait tomber toute la pression qui était sur nos épaules pour transformer le tout en un élan de fraîcheur et d'énergie pour conclure le match.

Quand un tir de pénalité est confirmé, on se dit inconsciemment que ce sera un but parce que l'on sait qu'au soccer, les probabilités sont plus fortes pour les tireurs que les gardiens. On ne s'attend pas à ce que le gardien fasse l'arrêt et quand il le fait, c'est une surprise qui a un effet d'électrochoc sur ses coéquipiers. J'avais quand même une lueur d'espoir parce que notre entraîneur des gardiens Youssef Dahha travaille beaucoup sur les tendances des tireurs.

Evan a réalisé un arrêt important dans un moment crucial pour l'Impact et pour sauver les trois points au classement. Il y a beaucoup de moments clés dans une saison et c'est arrêt figure parmi les instants déterminants de la campagne.

L'envergure des matchs est de plus en plus importante. Non seulement le résultat joue sur le positionnement du club, mais aussi sur l'état d'esprit. Une défaite ou une partie nulle nous aurait fait sombrer dans le doute. Ce gain in extremis nous permet de nous présenter à Orlando avec un fardeau de moins sur les épaules, nous permet encore d'avoir tous les espoirs pour aller chercher une autre victoire et  voir l'accès aux séries se pointer au bout du nez.

La beauté du sport en Amérique du Nord est qu'il existe les séries éliminatoires, une nouvelle saison qui permet de tout recommencer. L'important avant les éliminatoires, c'est la façon avec laquelle tu termines la saison. Un bon élan pour conclure le calendrier  régulier peut propulser une équipe lors de cette deuxième saison. Une bonne fin de campagne nous permettrait d'amorcer les séries dans le même état d'esprit qu'en 2015.

Un match de trois buts

Cette victoire contre San Jose a été concrétisée grâce à trois buts. Je sais que c'est la première fois en onze parties que nous parvenons à toucher la cible deux fois dans une rencontre. Parfois, il arrive qu'on traverse un passage à vide. Il arrive aussi des séquences où les occasions de marquer se présentent, mais ça ne fonctionne pas.

Dans mes premières chroniques sur le RDS.ca cette saison, j'avais prévenu les partisans que nous n'arriverions pas à maintenir un rythme de trois buts par partie comme lors de nos premiers matchs.  Les pannes sèches sont normales malgré les chances qui se présentent. Des fois, l'exécution n'est pas à point où le gardien adverse se signale. La confiance en zone offensive peut aussi influer sur nos réussites. Cette réalité est vraie pour tous les clubs.

On a su répondre présent après avoir connu une bonne partie défensive contre les Red Bulls de New York. On a été efficace mercredi en mettant plus de pression dans la zone ennemie, ce qui a permis à nos joueurs offensifs de s'exprimer. Certains de nos joueurs contre San Jose n'avaient pas été des réguliers comme Dominic Oduro qui a marqué ou encore Matteo Mancosu, qui a apporté une grande contribution. Ils ont joué un grand rôle et ont apporté une grande énergie. Ça démontre que tout le monde est encore bien fixé sur les objectifs.

*propos recueillis par Robert Latendresse