Une entente est survenue mercredi soir entre les joueurs et la MLS pour éviter un conflit de travail.

Pour être franc avec vous, de la façon dont les négociations se déroulaient depuis quelques jours, j’étais certain qu’un ou deux matchs de notre saison régulière seraient annulés.

Je ne dis pas que c’était mon souhait, mais je constatais simplement que les deux clans ne se rapprochaient pas vraiment sur les différents sujets de discorde (autonomie, salaire minimum, masse salariale).

On a pu remarquer que les choses ont fini par basculer dans la dernière journée pour mener à cette nouvelle convention collective d’une durée de cinq ans.

De ce que j’avais su, rien ne laissait présager un vent de positivisme parce que la progression était très lente. On ne pouvait donc pas déceler que ça se terminerait avant la présentation du premier match.

Au final, les joueurs ont gagné sur quelques points, mais on n’a pas obtenu autant qu’on le souhaitait. Dans le fond, le nouveau système de l’autonomie profitera seulement à une infime partie de joueurs.

Cependant, il ne faut pas oublier qu’on a réussi à implanter les bases d’un système d’autonomie malgré les restrictions qui y sont rattachées.

Pour vous donner un exemple concret, c’est important de comprendre que les deux conditions de 28 ans et 8 saisons dans la MLS doivent être réunies pour obtenir l’autonomie. Ainsi, je ne pourrais pas m’en prévaloir avant ma huitième saison dans la MLS. Certains joueurs, comme Jack McInerney, devront jouer pendant plus longtemps que huit années pour obtenir ce privilège.

Il ne faut pas oublier que de plus en plus de joueurs font le saut chez les professionnels grâce aux programmes des académies et ils devront être patients avant de profiter de leur autonomie.

Maintenant que les premiers principes de l’autonomie ont été acceptés par la MLS, on peut souhaiter que la situation s’améliore dans l’avenir. Le marché du soccer aura eu le temps d’évoluer en cinq ans et plusieurs modifications pourraient survenir.

Sauf que je dois le répéter, les joueurs qui pourront hériter de l’autonomie sont une rareté (on parle de Justin Mapp, Dominic Oduro et Eric Kronberg avec l’Impact). Je préfère m’encourager en me disant qu’on avance et qu’on n’a pas construit Rome en une journée. Les choses finiront par changer, mais ça nécessitera une plus longue que celle anticipée par les joueurs.

Dans le fond, ce n’est pas la majorité des joueurs qui gagnent dans cet accord, mais le salaire minimum a également grimpé tout comme la masse salariale.

Même si on ne pouvait pas être présent aux négociations - en raison de notre match retour contre Pachuca - on était quand même au fait de ce qui se passait. Bien sûr, on ne pouvait pas autant véhiculer notre message, mais on recevait les informations nécessaires. C’était dommage de ne pas pouvoir y assister, mais une entente a été conclue par le vote de la majorité et on doit s’y conformer.

C’est préférable de se concentrer sur le bon côté des choses : il y aura des matchs cette semaine à travers la MLS et la zone grise de notre participation à la demi-finale de la Ligue des champions de la CONCACAF est disparue.

Tout de même, étant donné qu’il s’agit d’une entente de cinq ans, on ne peut pas dire qu’il s’agit d’un grand gain de notre part.

On espérait que cette convention collective soit celle charnière comme les autres sports majeurs ont vécu par le passé. Je pense à la LNH en 1994 et auparavant au baseball et au football. Les joueurs avaient changé le portrait de façon plus importante.

Au moins, la porte est ouverte et on pourra renégocier certaines conditions. Il faut aussi rappeler que le reste du soccer ne fonctionne pas selon notre modèle. Ce n’est pas toujours évident à expliquer à des joueurs qui ne proviennent pas de l’Amérique du Nord.

Deux autres grands rendez-vous nous attendent

On a obtenu la confirmation que le match aller de la Ligue des champions de la CONCACAF contre le club d’Alajuelense aura lieu le 18 mars. C’est vraiment agréable de savoir qu’on disputera un autre match significatif devant une grosse foule au Stade olympique. Cela dit, c’est important de réaliser qu’on n’a pas gagné le tournoi. On a plutôt hérité d’une autre chance de jouer devant nos partisans et on pourrait atteindre la finale pour rêver d’une place à la Coupe du monde.

Pour l’instant, avec la folie des derniers jours, je n’ai pas encore eu le temps de regarder les derniers matchs du club costaricain. Mais soyez rassurés, les entraîneurs nous fourniront des images intéressantes pour découvrir les forces et les faiblesses de cet adversaire. Patrice Bernier

On vient donc de commencer l’année avec un sprint de deux matchs de haute voltige contre Pachuca et c’est définitivement agréable d’enchaîner avec un autre match à la suite de cette émotion si positive. On veut bien sûr transporter ce sentiment dans notre saison de la MLS et ça débute par notre affrontement contre le D.C. United samedi. C’est vrai que ça démarre à l’étranger, mais on ne veut pas quitter cette vague qui pourrait nous propulser.

J’en conviens, c’est un défi passablement différent qui se dresse devant nous parce qu’on joue pour notre position au classement alors que les matchs de la CONCACAF n’offrent pas la même marge de manœuvre. Dans le fond, on doit transposer notre approche de sprint à une de marathon. Ce sera important de ne pas lever le pied sur l’accélérateur parce qu’on commence en affrontant un rival de notre association et sur son terrain par surcroît. Après tout, on veut aller chercher ces points parce qu’ils se comptabilisent pour aider à accéder aux séries.

Notre entraîneur a confirmé qu’il allait procéder à certains changements à la formation en vue de ce match. Ce n’est pas étonnant parce qu’on vient de disputer un match de semaine et on veut lancer dans la mêlée la formation la plus fraîche que possible. De plus, le club a mis l’accent au fil des derniers mois sur l’importance d’ajouter de la profondeur. Par conséquent, l’équipe s’entraîne bien et on sent une compétition saine à plusieurs postes.

Parmi les défis associés à ce match, on devra gérer la suite des grandes émotions vécues et réaliser qu’on fait la transition vers la saison régulière. Ça revient à dire qu’on doit quitter le nuage sur lequel on était mardi soir pour comprendre qu’on attaque des rivaux qui ont déjà participé à deux matchs de la CONCACAF également. Bref, on doit remettre nos esprits à l’heure de la MLS pour qu’on engendre une structure à long terme de 34 matchs.

Avec la compétition qui existe au sein de notre formation, Frank Klopas a répété quelques fois qu’il doit s’assurer de communiquer avec les joueurs pour gérer leurs attentes. Pour ma part, je n’ai pas encore foulé le terrain cette année et il avait pris le temps de me parler de la situation avant le début de l’année. Jusqu’à maintenant, j’ai reçu de bons échos de la part des entraîneurs par rapport à mes performances. C’est à moi de continuer dans ce sens et il ne faut pas s’atterrer de ne pas être employé dans les premiers matchs.

Pour le moment, j’ignore si je vais participer à la rencontre contre le D.C. United. Dans le fond, on se bat tous pour jouer et l’entraîneur observe notre rendement et on attend les décisions. Bien sûr, j’aimerais ne pas attendre trop longtemps pour me prouver et surtout dans une équipe comme celle que nous avons. On verra, mais je garde l’esprit vif et je serai prêt dès que la porte s’ouvrira.

*Propos recueillis par Éric Leblanc