Je continue de soigner ma fracture en espérant revenir le plus rapidement possible. C'est donc comme spectateur que j'ai assisté à la défaite des miens à New York. Comme mes coéquipiers et mon entraîneur, je partage les doléances entendues après la rencontre au sujet de l'arbitrage.

La douleur à mon pied s'est estompée et j'ai commencé à courir. J'ai même recommencé à toucher au ballon, ce qui me rend optimiste, mais aussi réaliste des délais, car même si j'ai la volonté de jouer, je ne pourrais pas. Je dois prendre tout le temps nécessaire pour guérir.

Pour l'instant, je prends tous les moyens pour me garder en forme avec le préparateur physique de l'Impact. Je vois que les choses vont bien et je fais un pas de plus vers un retour chaque jour.

Comme athlète, on cherche parfois à revenir plus vite que prévu, car  nous sommes compétiteurs, mais je pense qu'il faut respecter les étapes et les délais.

Quand la blessure s'est produite, ce n'était pas évident. Comme je l'ai dit la semaine dernière, le timing n'était pas bon. La seule chose à ma portée, c'est de me lancer dans ma réadaptation pour revenir le mieux possible. Je ne vous cacherai pas que j'étais un peu découragé quand j'ai connu la nature de la blessure. C'était plate parce que je ne pensais pas que c'était aussi pire que ça. Mais ça fait partie de la vie des athlètes qui doivent constamment affronter les blessures et l'adversité. L'expérience nous apprend à mieux gérer, à rester positifs et à attaquer les choses de façon positive. Je sais que les choses se passent bien parce que je suis bien entouré. Je sais aussi que ce n'est pas une blessure qui va m'arrêter de jouer éternellement.

J'ai regardé le match à la télévision comme nos partisans. Devant la télé, je suis plutôt analytique et un peu émotif comme lorsque je suis à ma position de milieu de terrain. Je sais que je n'ai pas de contrôle sur ce qui se passe sur le terrain et je suis capable de me détacher. Comme je suis aux entraînements, je suis en mesure de voir ce qui a été exécuté ou non pendant la partie, mais je ne suis pas le genre à me dire que « si j'avais été là ...» Je suis un fan comme les autres simplement.

Red Bulls 3 - Impact 1

On a déjà connu de meilleurs matchs

On n'a pas disputé notre meilleur match la semaine dernière contre les Red Bulls de New York et nous avons subi un revers de 3-1. C'est vrai que ce n'était pas la rencontre la plus emballante. Cette partie a été marquée dans certaines séquences par l'arbitrage et le fait qu'on n'a pas bien fait par moment. Il faut apprendre et grandir dans la défaite. C'est toujours long une saison et il faut apprendre à encaisser rapidement pour revenir plus fort dès samedi contre Chicago. Il faut saisir la chance que nous avons de créer des distances entre les clubs de bas de classement comme c'est le cas du Fire.

Mauro Biello et des joueurs ont critiqué le travail des arbitres lors du dernier match contre New York. Je ne veux pas revenir sur tous les faits survenus dans ce match, mais il n'est pas facile d'être arbitre. On remarque l'arbitre seulement quand il y a des décisions controversées. Quand il fait un bon match, on n'en parle pas. Ce que je peux dire, c'est que l'Impact a des têtes d'affiche comme Ignacio Piatti et Didier Drogba qui sont marquées par les adversaires parce qu'ils savent que ces deux joueurs peuvent faire une grosse différence dans la partie. Parfois, on sent que nous ne sommes pas avantagés et on ne veut pas que nos joueurs se fassent justice eux-mêmes, c'est pour cette raison que je pense que des gars comme Nacho et Didier doivent être mieux protégés.

« Il y avait 100% penalty sur Didier! »

Il faut parfois parler plus fort pour dénoncer certaines situations, mais il faut avant tout performer comme équipe. La semaine précédente, les Red Bulls s'étaient fait entendre très fort parce qu'ils croyaient que leur entraîneur et leur club avaient été injustement traités. Comme joueur, on doit le dire aussi parce que l'on veut une meilleure protection pour nos meilleurs joueurs. À ce titre, je suis solidaire de l'organisation, de mes coéquipiers et de mon entraîneur qui ont critiqué le travail de l'arbitre lors du dernier match.

La visite du Fire au Stade Saputo

Tous les matchs en MLS sont difficiles et il faut oublier le fait que l'adversaire, le Fire de Chicago, n'a que deux victoires à ses dix dernières rencontres. On l'a vu quand Houston est venu jouer chez nous. Il faut éviter de tomber dans le piège et prendre une équipe à la légère. On sait que ce ne sera pas facile contre Chicago, mais nous sommes à la maison. Nos partisans sont présents comme en témoignent les récents nombreux matchs à guichets fermés et il faut montrer que dans notre forteresse, ce n'est pas facile de jouer contre l'Impact.

Rien de mieux pour se relancer après une défaite à l'extérieur que de gagner sur notre pelouse. Malgré la dernière défaite, les gars sont confiants et il faut prendre cette partie pour distancer les clubs au classement. À ce stade-ci de la saison, c'est important d'augmenter notre avance.

C'est toujours plaisant pour les joueurs de compter sur une foule enthousiaste et c'est ensemble que nous arriverons à vaincre l'adversaire. Je vous invite aussi à nous encourager en grand nombre une fois de plus mercredi prochain lors de la visite du D.C. United.

Le soccer aux JO de  Rio

C'est dommage pour l'équipe féminine du Canada de perdre en demi-finale parce que les filles avaient vaincu l'Allemagne en phase préliminaire. Les Canadiennes avaient déjà fait plusieurs bons matchs et elles avaient la chance d'aller jouer pour l'or. De plus, en sachant que les Américaines avaient été éliminées, la porte était vraiment ouverte pour l'or.

Perdre en demi-finale a été crève-coeur, mais les filles auront au moins la chance de revenir au pays avec la médaille de bronze, soit la même couleur qu'à Londres en 2012.

Chez les hommes, la finale aura des allures de revanche pour les Brésiliens contre l'Allemagne. Quand les clubs seniors de ces deux pays s'étaient affrontés, le Brésil avait subi une sévère raclée.

Puis, le Brésil U23 a été sévèrement critiqué après les deux premiers matchs parce qu'il n'avait pas marqué de but. Les gars arrivent en finale en pleine confiance. L'or olympique est la seule distinction qui échappe aux Brésiliens qui ne peuvent rêver d'un meilleur scénario à la maison.

Je ne me suis jamais caché que mon équipe au niveau international était le Brésil (à part le Canada) et c'est pour cette raison que je connais l'envergure internationale entourant cette nation. Les Allemands aussi sont confiants et ce pays jouera pour l'or chez les hommes et chez les femmes.

Le Brésil ne cesse de monter en puissance et je m'attends à ce qu'il gagne. Je pense que les jeunes sont piqués à vif parce qu'ils n'ont pas oublié le sort que les seniors ont subi devant l'Allemagne à la dernière coupe du monde. De plus, Neymar est décidé à solidifier sa place dans le coeur des Brésiliens.

*Propos recueillis par Robert Latendresse