MONTRÉAL – La place que Joel Waterman prendra dans l’effectif de l’Impact en 2020 reste à déterminer. Elle dépendra, entre autres facteurs, de la facilité avec laquelle le défenseur de 23 ans saura s’adapter à un nouveau calibre de jeu, de la profondeur dont l’équipe saura se doter à sa position et de l’état de santé général de la brigade à laquelle il se joint.

 

Sa place dans la petite histoire du soccer, par contre, est déjà consolidée.

 

Mardi, Waterman est officiellement devenu le premier joueur issu de la Première ligue canadienne (CPL) à signer un contrat avec un club de la MLS. L’Impact a ajouté le produit du Cavalry FC de Calgary à sa ligne arrière en lui consentant un contrat de deux ans assorti d’options pour les saisons 2022 et 2023.

 

Pour le reste de sa vie, le Britanno-Colombien sera vu comme le premier à avoir su utiliser ce circuit naissant comme un tremplin pour déjouer les probabilités et se propulser vers de plus grandes aspirations.

 

« Il n’y a pas de mot pour décrire ce que je ressens, rayonnait la nouvelle recrue après son deuxième entraînement en bleu-blanc-noir. Je sens maintenant que j’ai une responsabilité, en tant que pionnier, d’être une inspiration pour le reste de la ligue parce que je sais qu’il y a d’autres gars assez talentueux pour obtenir une opportunité similaire. Ceci étant dit, je suis ici pour jouer au football et rien de plus. »

 

Il faudra patienter un peu avant de se faire une tête sur les attentes réalistes qu’il est raisonnable d’entretenir envers la plus récente acquisition de l’Impact. Ce qu’on sait sur Waterman, c’est qu’il est un défenseur central de 6 pieds 2 pouces et 165 livres qui a joué plus de 1700 minutes pour la première équipe au classement général de la CPL. Il avait été un choix de deuxième ronde du Cavalry au premier repêchage des joueurs universitaires canadiens. Dans le communiqué annonçant son acquisition, le directeur sportif Olivier Renard le décrit comme « un défenseur central pouvant jouer à toutes les positions dans une défense à trois ou à quatre, de même qu'au poste de milieu défensif. »

 

Reste à voir comment tout ça se traduira sur le terrain une fois le tableau indicateur allumé.

 

« Je ne suis pas ici pour participer, a mis au clair le sympathique rouquin. Je veux faire ma place dans l’alignement, je veux jouer le plus possible, je veux obtenir des minutes. Je sais qu’on a une équipe très talentueuse, mais je crois en mes capacités, j’y ai toujours cru. »

 

Quand il s’y est enrôlé, Waterman ne savait trop l’importance qu’accorderaient les recruteurs et les chasseurs de tête à la CPL, une ligue de sept équipes éparpillées entre Halifax et l’île de Vancouver qui en était à sa première année d’opération en 2019. Mais il savait qu’elle attirerait une certaine attention, notamment par son inclusion dans le format du Championnat canadien.

 

C’est d’ailleurs en battant le Cavalry FC, en août, que l’Impact s’est qualifié pour la finale de la compétition, en route vers la reconquête de la Coupe des Voyageurs. Ironiquement, une blessure à un pied avait empêché Waterman de participer au duel, mais il savait que son entraîneur Tommy Wheeldon avait glissé un mot à son sujet à son homologue Rémi Garde. Visiblement, le mot a eu le temps de se passer avant que celui-ci soit congédié. Waterman dit avoir été mis au vent de l’intérêt de l’Impact juste avant Noël.

 

« Ça m’a pris par surprise considérant le fait que je n’avais justement pas pu jouer contre eux. Mais j’imagine que le club sait reconnaître le bon football lorsqu’il en voit », a dit Waterman pour conclure l’anecdote.  

 

« Est-ce que je m’attendais à ce que ça m’arrive su rapidement? Probablement pas. Mais je savais que si j’arrivais à livrer une bonne saison et à démontrer beaucoup de constance, les bons yeux me remarqueraient. »

 

Pour l’heure, Waterman est le seul ajout qu’Olivier Renard a su greffer à une brigade défensive en reconstruction. La logique le placerait en compétition avec le jeune de 19 ans Karifa Yao pour le poste de premier remplaçant derrière les vétérans Rod Fanni et Rudy Camacho en charnière centrale. Mais le calendrier chargé qui attend l’Impact en cas de succès en Ligue des champions pourrait précipiter son baptême en première division.

 

« Quand vous vous entraînez avec des joueurs reconnus mondialement, comme Piatti ou Bojan, vous n’avez pas le choix d’élever vos standards, reconnaît le nouveau venu. Jusqu’ici, je me sens à ma place. Le club fait tout pour me faciliter la tâche, les gars ont été très accueillants. La transition se fait bien. »