C’est devant une foule record de 61 004 spectateurs et une ambiance électrisante que l’Impact de Montréal s’est vu rattrapé par la réalité mercredi soir. Une défaite de 4-2 face à une équipe de Club America qui a démontré en 2e mi-temps pourquoi elle avait déjà soulevé le trophée de la Ligue des Champions à cinq occasions. Dès la reprise, les visiteurs ont élevé leur niveau de jeu et le Onze montréalais n’a jamais su revenir à la charge. Les changements sont arrivés trop tard pour insuffler de l’énergie à une équipe qui en avait grandement besoin. Le mal était déjà fait. Le bleu-blanc-noir avait mis les pieds dans le sable mouvant.

Un résultat décevant, certes, mais qui n’a en rien miné la fierté des supporters. Une banderole déployée par les Ultras en fin de rencontre résume bien le tout : « Du Centre Claude-Robillard à l’Azteca, toujours fidèles ». Le sentiment général chez les partisans à la sortie du stade était que leur équipe était allée jusqu’au bout de ses ressources à tous les niveaux. Aucun regret.

Présents

Pour ce match-retour contre America, le stade contenait sensiblement le même nombre de personnes qui s’y étaient rendues pour voir jouer David Beckham en 2012. L’ambiance y était pourtant bien différente. Le simple public a laissé place à des supporters déchainés qui ont produit une atmosphère qui n’a rien à envier aux stades européens. Mosaïque, chants à l’unisson, vacarme assourdissant… Tout y était pour faire trembler le stade, littéralement. Le 12e joueur a répondu présent. Il n’est plus à recruter, mais plutôt à entretenir en offrant un spectacle de qualité et de l’émotion à tous les matchs.

Casse-tête

Privé de nombreux éléments clés, le Onze montréalais nous réservait quelques surprises dans son alignement de départ. Sous contrat avec le club depuis à peine 48 heures, Kristian Nicht n’a pas eu une soirée facile devant le filet. Peut-être en partie coupable sur le premier but, il n’a pas été aidé par une défense qui a flanché devant lui. Le côté droit de celle-ci a particulièrement été mis à mal.

À l’annonce du onze de départ, j’étais de ceux en accord avec la décision de recycler Reo-Coker en défenseur latéral, mais force est d’admettre que ce pari s’est avéré un échec. Parachuté à un nouveau poste, ses erreurs de positionnement peuvent être excusables, mais son incapacité à se replier sur le premier but d’America (50e minute) l’est moins. Manque de volonté ou forme physique défaillante, il y a matière à réflexion pour le personnel technique. L’Anglais s’est souvent fait éliminer en milieu de terrain cette saison, mais Ciman et Soumaré sont généralement derrière lui pour sauver la mise. Mercredi soir, il n’y avait personne.

Si près du but...

Le dernier morceau du casse-tête se trouvait au milieu de terrain. Marco Donadel a finalement été préféré à Patrice Bernier aux côtés de Calum Mallace. Un premier match en plus d’un mois pour l’Italien qui a connu une bonne première mi-temps. À l’image de l’équipe dans son ensemble, Donadel s’est toutefois éteint dès le coup d’envoi de la seconde. L’Impact s’est-il trop dépensé dans la première moitié du match ou est-il simplement incapable de tenir plus d’une mi-temps à haut rythme ? Un autre dossier auquel le personnel technique portera une attention particulière.

Bernier

La saison dernière, lorsque Jeb Brovsky a été laissé sur le banc, l’entraîneur a dû clairement expliquer la situation. Brovsky ne jouait pas à gauche, car on préférait y faire évoluer un gaucher, alors que sur la droite, il était le troisième choix derrière Camara et Miller. Sur le coup, cela avait le mérite d’être clair.

Une telle prise de position est à mon sens de mise dans le cas de Patrice Bernier. Son entrée à la 79e minute devant les siens alors que la cause est perdue depuis un bon moment a, à mes yeux, amené le club et son capitaine à une croisée des chemins. Si on considère que Bernier ne peut pas apporter d’avantage à l’équipe, la suite logique ne serait-elle pas de le rayer complètement de la feuille de match pour certaines rencontres? De cette façon, le club pourrait offrir plus de minutes à ses joueurs du futur comme Jeremy Gagnon-Laparé. Ceci n’est pas un souhait que je vous partage, mais plutôt une réflexion basée sur le fait que Bernier semble être le quatrième choix comme milieu de terrain en ce moment.

Qu’en pensez-vous?

La suite

C’est vers le Championnat canadien et celui de la MLS que l’Impact devra maintenant se tourner. Frank Klopas a trouvé la bonne recette pour mener les siens jusqu’au bout en Ligue des Champions et il sera intéressant de voir si elle restera la même pour la saison à venir. Chose certaine, le parcours de rêve que vient de vivre l’Impact a démontré que l’équipe peut être dévastatrice en contre-attaque. La vitesse d’Oduro, le génie technique de Piatti et le mouvement de Duka feront trembler les équipes de la ligue qui se prépareront à les affronter.

L’épopée de la Ligue des Champions est peut-être terminée, mais le championnat ne fait que commencer. Bonne saison à tous!