MONTRÉAL – Dans le camp de l’Impact, personne n’a la prétention d’avoir livré une performance sans reproche samedi soir à New York. Mais deux jours après cette défaite de 3-1 subie aux mains des Red Bulls, quelques décisions controversées de l’arbitre Chris Penso continuaient de meubler les conversations au centre d’entraînement de l’équipe.

Chez le Bleu-blanc-noir, on en veut surtout à Penso d’avoir omis de décerner une faute au défenseur new-yorkais Aurélien Collin à la suite d’un contact dans la surface avec Didier Drogba à la fin de la première demie. La séquence aurait non seulement pu valoir un penalty à l’Impact, mais aussi une expulsion à Collin, qui avait déjà écopé d’un carton jaune en début de match.

« Ça ne siffle pas de la même façon des deux côtés et ça a une grosse influence sur le match, qu’on le veuille ou non, avait déploré Drogba aux médias montréalais qui avaient fait le voyage avec l’équipe immédiatement après la rencontre. À un moment donné, si on doit jouer à 12 contre 11, on doit le savoir dès le départ et on va s’adapter. On va amener la réserve, ça sera peut-être plus simple pour eux, ça sera plus facile. On a fait des erreurs techniquement dans le jeu, mais la ligue ne peut pas laisser des choses comme ça arriver. Ce n’est pas possible », avait critiqué l’influent Ivoirien.

Même Ignacio Piatti, d’ordinaire réservé, avait ajouté son grain de sel au débat en exprimant son désarroi.

« Je ne sais pas quoi dire. L’autre jour, j’ai fait une faute et j’ai été suspendu. J’espère que la MLS regarde les choses et va suspendre l’arbitre aussi », a laissé tomber l’Argentin.

Mardi, l'entraîneur-chef Mauro Biello a ajouté sa voix à la discussion en dénonçant à son tour le travail de l’homme en jaune.

« Il y avait certains détails qu’on aurait pu faire mieux, ça c’est sûr. On a pris l’avance, mais on a tout de suite perdu notre concentration et concédé un but trop facile à mon avis, a d’abord reconnu le coach. Mais en même temps, l’arbitre a manqué certains appels. Pour moi, c’était 100 % un penalty sur Didier. Il n’y a même pas de question à se poser. [...] Ça fait partie de notre métier, mais quand même, l’arbitrage n’était pas au top, ça c’est sûr. »

Aux yeux de Biello, il ne fait aucun doute que la sortie publique qu’avait faite son homologue Jesse Marsch une semaine plus tôt après un match contre le Galaxy de Los Angeles a pu influencer le travail de Penso au Red Bull Arena.

« C’est normal! Tout le monde en a parlé pendant toute la semaine. Il n’y a pas juste eu les propos de Jessie, mais aussi ceux de la Ligue, qui lui a donné raison. À mon avis, ça a ouvert la porte. Je ne veux pas chercher d’excuses, mais dans notre match, c’était très évident sur certaines actions », a réagi Biello.

Retour sur l'arbitrage douteux à New York

« Je connais l’arbitre qui était d’office pour ce match depuis longtemps, il vient de l’Ohio tout comme moi, et je ne remettrais jamais en doute son intégrité, a commenté le gardien Evan Bush, un peu plus nuancé que son entraîneur. Mais quand une équipe se plaint continuellement comme les Red Bulls l’ont fait au cours des dernières semaines, ça peut avoir une certaine influence. Je ne dis pas que c’est ce qui a mené à la décision aux dépens de Didier, mais avant le match, inconsciemment, ça lui jouait peut-être dans la tête. C’est à espérer que le balancier nous reviendra éventuellement, mais on ne devrait pas dépenser trop d’énergie à s’y attarder. »

Le directeur technique de l’Impact, Adam Braz, a communiqué avec les instances de la MLS pour exprimer son mécontentement. Quant à Biello, il a vidé la question avec ses ouailles une fois pour toutes avant d’entamer la préparation pour le match de samedi prochain contre le Fire de Chicago.

« J’ai parlé au groupe ce matin et il faut passer à travers sans négliger les choses sur lesquelles on doit travailler. Ce sont des choses qu’on ne peut pas contrôler. Il faut encaisser les coups et continuer. »

Une meilleure concentration

Bush préférait laisser à son entraîneur le soin d’envoyer un dernier petit message à l’intention des dirigeants du circuit et se regarder dans le miroir pour le décevant résultat ramené de New York.

« On n’a tout simplement pas été assez bon à certains moments dans la rencontre, a tranché le cerbère. On sait comment s’y prendre pour battre ces gars-là et c’est ce qu’on a fait pendant les vingt premières minutes. Mais après avoir marqué, on a arrêté de se méfier et lorsqu’ils ont répliqué, ils ont repris le momentum. On ne s’en est vraiment jamais remis. »

« Il ne faut pas se concentrer sur l'arbitre »

L’Impact perdait 2-1 quand Drogba a été fauché dans la surface sans se voir attribuer la chance d’inscrire le but égalisateur. Selon Bush, ses coéquipiers et lui ont laissé l’incident leur jouer trop longtemps entre les oreilles.

« À la mi-temps, on a probablement accordé trop d’attention à cette décision de l’arbitre et en revenant de l’entracte, on est sorti sans conviction. On a accordé un but d’entrée de jeu et tout s’est effondré par la suite. On peut voir du positif dans le fait qu’on ne s’est pas fait défoncer après avoir été réduit à dix joueurs, mais ce que je retiens surtout, c’est qu’on doit faire preuve d’une plus grande intelligence pour mieux gérer certaines situations. »

« Au point où on en est rendu, je crois qu’il faut réaliser qu’il y aura de ces moments où certaines décisions n’iront pas en notre faveur, expose Donny Toia, qui est entré dans le match à la 52e minute en réponse à l’expulsion d’Ambroise Oyongo sur carton rouge. C’est la même chose pour toutes les équipes dans cette ligue. On aurait dû garder notre calme et rester concentré, le match était loin d’être fini. Quand ce genre de chose arrive, il faut contrôler nos émotions et s’en sortir en jouant en équipe. C’est simple. »

« C'est à mon tour de me prouver »
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