Mis sous contrat officiellement mardi après-midi, Wandrille Lefèvre et Maxim Tissot ont vécu leur première journée en tant que membre à part entière de l’Impact de Montréal. Fierté, joie et accomplissement se lisaient sur le visage à l’approche du premier match samedi à Seattle.

Même si Lefèvre (un milieu défensif) et Tissot (un défenseur latéral gauche) n’enfileront pas leur uniforme pour cette partie contre les Sounders, il aurait été difficile de leur enlever le sourire.

«C’est une très grande satisfaction! Mais il ne faut pas se mentir, ça ne s’est pas produit du jour au lendemain. J’avais quand même franchi des étapes et je commençais à sentir les choses venir ayant des rencontres satisfaisantes avec les entraîneurs», a confié Lefèvre qui s’est entraîné souvent avec le onze montréalais en 2012 en plus de participer à huit matchs de la Ligue de réserve de la MLS.

La surprise atteignait un autre niveau pour Tissot qui gravit cet échelon à seulement 20 ans!

«On dirait que je ne le réalise pas encore, ça devrait se produire dans les prochains jours. Mais c’est mon rêve, je voulais m’établir comme professionnel et jouer pour l’Impact. Je l’ai annoncé à mes parents en premier et ils étaient vraiment contents. Je pense qu’ils m’ont appelé six ou sept fois dans la soirée», a raconté un Tissot empli de satisfaction.

Les deux produits de l’Académie de l’Impact gagnent à être connus pour des qualités différentes même si les amateurs les plus fervents ont pu admirer quelques réalisations intéressantes de leur part au cours des dernières semaines.

Maxim TissotPersonne n’est mieux placé que Philippe Eullaffroy, l’ancien directeur de l’Académie devenu adjoint de Marco Schällibaum, pour les décrire.

«Étant plus âgé, Lefèvre s’avère un peu plus mature dans son jeu et il possède des capacités cardiovasculaires exemplaires. On parle d’un excellent joueur au niveau technique et sur le jeu long avec une superbe frappe des deux pieds. Il doit encore effectuer des progrès défensivement et lorsqu’il est dos au jeu», a détaillé Eullaffroy.

«Quant à Tissot, il s’agit d’un athlète qui joue avec beaucoup d’émotion. Il a rapidement compris comment changer de position selon le déroulement de l’action (dézonage). Il est capable d’être très efficace défensivement, mais il est surtout reconnu pour sa contribution offensive, ce que l’on recherche beaucoup chez les défenseurs dans le soccer moderne», a-t-il enchaîné.

Le saut de Lefèvre et Tissot rejaillit sur l’Académie qui a aussi permis à Karl W. Ouimette de se tailler une place avec l’Impact. Tout de même, Eullaffroy ne s’emballe pas trop à ce sujet.

«Oui, c’est une confirmation du travail accompli à l’Académie, mais ce sera encore plus le cas quand ils auront un temps de jeu réel et qu’ils auront un impact majeur sur l’équipe.»

Devront-ils s’armer de patience ?

La grande question demeure de découvrir l’utilisation de ces joueurs prometteurs en 2013. À titre d’exemple, Ouimette a foulé le terrain pendant 66 minutes la saison dernière, mais il s’était joint à la formation au début juin.

«C’est encore tôt pour ce sujet. On doit déjà limiter notre effectif à 18 joueurs pour notre premier voyage et il faut penser à l’équilibre des positions. D’ailleurs, j’ai expliqué à Wandrille que ça prend de la patience», a commenté Schällibaum qui espère qu’ils seront prêts lorsque l’occasion se présentera.

«Je suis très heureux pour eux car ils sont très à l’écoute des entraîneurs et ils méritent cette chance. Ils n’ont aucun complexe à avoir car ils ont les qualités pour jouer avec nous», a déclaré Hassoun Camara en vantant la fougue de Tissot et le potentiel de Lefèvre. 

Lefèvre et Tissot comprennent très bien que la patience représentera leur meilleure amie cette année, mais ils entretiennent l’espoir de fouler le terrain pour des motifs variés.

En ce qui concerne Lefèvre, qui a quitté son pays natal - la France - à l’adolescence, il mise sur une polyvalence insoupçonnée à ce niveau. Utilisé dans de multiples contextes au cours des dernières semaines, il a découvert qu’il pouvait aussi se débrouiller en tant que défenseur.

«Nous n’avons pas abordé les détails de mon utilisation. Toutefois, on me voit aussi bien en milieu de terrain dans ma position privilégiée qu’à l’arrière. J’ai développé une certaine habitude et ça me semble plus facile comme transition ayant déjà joué en milieu de terrain», a expliqué le volubile joueur de six pieds un pouce et 198 livres.

Tissot ne procure pas autant de polyvalence sauf qu’il mise sur un impressionnant talent comme latéral gauche, une denrée rare au niveau professionnel.

«Je peux contribuer beaucoup offensivement et je crois que Marco aime beaucoup cette facette de mon jeu. Je ne me fixe pas d’attentes précises, mais mon objectif reste de jouer avec la première équipe», a noté celui qui sera bientôt remis d’une blessure à l’épaule droite.

Bien sûr, le dernier mot appartiendra à Schällibaum et ses adjoints. Tissot et Lefèvre peuvent être encouragés puisque ce dernier a tenu à préciser qu’il adore contribuer à l’éclosion de la relève. 

Wandrille Lefèvre et Maxim Tissot«Comme entraîneur, j’ai développé beaucoup de jeunes dont Alain Rochat qui joue avec les Whitecaps à Vancouver. Ils ont de belles qualités sur le terrain, mais humaines aussi. C’est important qu’ils comprennent qu’il Ils ont mérité ces postes et ça ne donne rien de chercher ailleurs quand nous avons la qualité dans la maison, c’est ma philosophie», a insisté le Suisse. 

Lefèvre et Tissot ont vécu leur enfance à des milliers de kilomètres en admirant des joueurs de réputation internationale. Né à Chartres, Lefèvre s’imaginait devenir un émule de Zinédine Zidane, mais il aime bien s’inspirer de Gennaro Gattuso aujourd’hui alors que Tissot se moule davantage sur Philipp Lahm.

En ce qui concerne le caractère, les deux nouveaux visages du maillot bleu et blanc présentent des personnalités rafraîchissantes et divergentes. Diplômé des Hautes études commerciales (HEC), Lefèvre avait déjà un plan B établi si le contrat ne s’était pas concrétisé. 

«J’avais des options d’aller voir dans des équipes de la NASL, mais je ne crois pas que j’aurais pris cette option. J’ai la volonté de passer mon titre d’expert comptable et je vais quand même suivre ce projet en parallèle à mon rythme», a-t-il révélé.

Étant quatre ans plus jeune, Tissot n’avait pas cette même urgence de penser à son avenir sur le marché du travail.

«Les deux ont une grande volonté de vaincre, ce sont de gros compétiteurs. Mais Tissot a peut-être une petite graine de folie supplémentaire», a conclu Eullaffroy sur un ton très respectueux.

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