C'était écrit. Marco Di Vaio retournera chez lui à la fin de la saison de l'Impact de Montréal. Le joueur désigné met ainsi fin à la spéculation entourant un éventuel retour avec le bleu-blanc-noir depuis l'arrivée d'Ignacio Piatti et la qualification pour les quarts de la ConcaChampions.

Di Vaio aura certainement marqué la courte histoire de la franchise en Ligue majeure. Ses buts sur le terrain et sa prestance en dehors de celui-ci auront permi au club de gravir certains échelons tant au classement que dans la hiérarchie du foot mondial. Pendant près de trois saisons, les Montréalais ont pu admirer les qualités et le sang-froid d'un véritable buteur. En plus de maîtriser quatre langues, un atout non-négligeable auprès du public, Di Vaio s'est surtout fait comprendre par son désir incessant de vouloir marquer.

Mais ce n'est pas tout. Avec Di Vaio, l'Impact a pu attirer un vainqueur de la Coupe du monde - Alessandro Nesta - et l'organisation montréalaise peut désormais lancer des invitations à dîner à n'importe quelle direction de club en Serie A. Ce n'est pas rien. D'ailleurs, à quand un match amical à Montréal avec la Juventus de Turin?

Si Di Vaio avait encore quelques buts en réserve, son passage à la retraite permet toutefois à l'Impact de ne plus tergiverser sur le dossier. Frank Klopas devra combler un poste d'attaquant d'ici à l'an prochain. Il lui reste à décider s'il cherche une doublure pour Jack McInerney ou s'il bâtit son attaque autour d'un nouveau joueur désigné. Et dire qu'on pensait que l'annonce de ce matin mettrait fin à la spéculation...

Partis pour la gloire

Encore tôt dans la saison pour faire des projections sur l'issue des tribulations? Certaines tendances semblent pourtant prendre forme en Premier League anglaise. Nous sommes en octobre, certes, mais les premières copies d'examen indiquent déjà qu'ils sont nombreux, les élèves qui devront aller en rattrapage. Allons-y donc d'un survol en trois parties en commençant par les premiers de classe, suivis de ceux qui peuvent mieux faire et finalement de ceux qui sont en danger d'être recalés.

Ne nous berçons pas d'illusion, il n'y a qu'un seul club qui se soit réellement distingué depuis le début de saison au point de nous faire songer que le trophée lui est peut-être prédestiné. Déjà leader par trois longueurs sur son plus proche poursuivant, Chelsea semble être une machine de guerre avec laquelle peu d'adversaires pourront rivaliser. 

Après 6 matchs disputés, l'apport de Diego Costa (8 buts) et de Cesc Fabregas (6 passes décisives) dépasse les attentes. Devant les buts, Thibaut Courtois, du haut de son 1m99, est nettement à la hauteur. Et le club londonien mise sur des joueurs en voie de se révéler et de passer à un statut plus avancé. André Schürrle me fait de plus en plus penser à son compatriote Thomas Müller, Nemanja Matic est un monstre en milieu de terrain comme on en voit de moins en moins, et les latéraux Branislav Ivanovic et César Azpilicueta semblent tout simplement increvables.

Si Mourinho arrive à naviguer entre les compétitions en épargnant ses éléments les plus à risque au chapitre des blessures - les Blues devraient prévoir des réserves de placenta de jument - on se demande bien ce qui pourra arrêter Chelsea cette année. Mais ce n'est jamais aussi simple, n'est-ce pas?

L'autre élève à féliciter, c'est celui qui s'était fait taxer en début d'année mais qui contre totue attente étonne. Southampton, entraîné par Ronald Koeman, est une surprise au deuxième rang du classement. Dépouillé de ses jeunes talents développés localement: Lallana, Shaw et Chambers. On ne donnait pas cher de la peau du modeste club. Même Lovren ou encore Lambert évoluent maintenant sous d'autres cieux. Mais Southampton avait encore des réserves et son recrutement s'avère astucieux.

Par exemple, un attaquant nommé Pellè, ça peut paraître prétentieux, mais quand on marque des buts comme celui-ci, on diminue le nombre de: "Graziano qui?" Le buteur italien a déjà 4 buts. Dusan Tadic, lui, compte 3 passes menant à des buts et Morgan Schneiderlin - un Français assez convoité - s'est même mis à marquer des buts (3). On se doute que ça ne pourra durer ainsi toute l'année pour Southampton, l'effectif demeurant assez limité. Mais les points mis en banque placent temporairement le club en bonne position alors qu'on craignait une saison de misère. Et surtout, le club joue bien. C'est déjà ça. Ils méritent un beau A.

Peuvent faire mieux 

Dans cette catégorie, on l'a dit, ils sont nombreux. À commencer par Manchester City, dont le départ laborieux l'éloigne déjà subitement de Chelsea. Les champions en titre ont peut-être eu à affronter des adversaires de haut niveau, mais c'est contre le modeste Stoke City qu'ils ont perdu. Le rendement général paraît moins éclatant qu'il y a un an. Bref, City n'est pas (encore) en mesure de pulvériser ses adversaires cette saison. Silva est moins transcendant, Yaya Touré se traîne les pieds et tant Nasri que Jovetic - le roi du tir bloqué - sont blessés. Sentant qu'il y a place à amélioration, Manuel Pellegrini a choisi de lancer un défi à sa vedette Sergio Agüero. Disons que c'est un projet à long terme. Va falloir appuyer sur le champignon et vite.

Du côté d'Arsenal, c'est encore la même histoire. Un espoir rallumé à chaque arrivée de joueur à caractère offensif (Alexis Sanchez, Danny Welbeck, etc.) mais un dur retour à la réalité à chaque but encaissé. La défense est loin d'avoir l'étanchéité requise d'une équipe championne, le milieu de terrain semble laissé à découvert quand on n'a pas le ballon, et les Gunners comptent perpétuellement un nombre impressionnant de blessés: Walcott, Giroud, Ramsey... Invaincu en ligue - la version 2014 des Invincibles? - Arsenal est actuellement 4ème. Mais seriez-vous surpris qu'il ne quitte pas ce rang  de l'année?

Est-ce que le pire est passé pour Manchester United? Le projet toujours en reconstruction de Louis Van Gaal a fait ses preuves en attaque, mais la défense a mal paru face à des adversaires de petit calibre. Vite dit, Van Gaal manque de gros bonhommes d'expérience. Et pourtant, les Red Devils pointent à la 7ème position et pourraient remonter assez rapidement avec quelques succès consécutifs. Le match de dimanche contre Everton (6:55 RDS2) est une belle occasion de démontrer le progrès parcouru. Il faudra toutefois faire sans Wayne Rooney, qui est suspendu en raison du carton rouge reçu contre West Ham. Est-ce la dernière chance de Jean Tueur? Mais les plus gros soucis sont en arrière. Marcos Rojo pour s'occuper de Romelu Lukaku? Il y a de quoi rougir et avoir des cheveux gris. 

À ajouter au chapitre des déceptions, Liverpool n'a pas seulement dégringolé au classement, il a surtout perdu cette capacité de nous faire vibrer comme à pareille date l'an dernier. Brendan Rodgers trouvera éventuellement de meilleurs réglages avec les nouveaux-venus et il sait sans doute que la défense a besoin de travailler les ballons arrêtés. Mais, à en croire certains observateurs, Liverpool a des raisons de s'inquiéter.  

Tellement que certains amateurs de ligne ouverte appuient déjà sur le bouton panique. Premier appel à l'émission de George Riley (un Ron Fournier à BBC5) après la défaite de Liverpool en Ligue des Champions: Rodgers doit partir, il a amené le club aussi loin qu'il a pu.  Non mais, ils sont fous ces Anglais? Ce n'est pas à Montréal qu'on verrait ça, n'est-ce pas! Et que dire de Mario Balotelli, qui a un petit but en 7 matchs cette saison... Ça manque de feu d'artifice.

En danger

Enfin au bas du tableau, il y a lieu de s'inquiéter pour les partisans de Burnley, Newcastle et Queen's Park Rangers. Évidemment, la situation est plus troublante pour un club de l'envergure de Newcastle, qui ne vient pas d'être promu en EPL. Pour combien de temps encore compte-t-on sur Alan Pardew? Faudra-t-il appeler Tony Pulis pour venir à la rescousse comme il l'avait fait l'an dernier à Crystal Palace? Peut-on se permettre de laisser Pardew emmener le club aussi loin qu'il le peut? Un petit deux sur un changement d'ici la mi-octobre.