MONTRÉAL – Les faux départs ne sont pas l’exclusivité de l’Impact cette saison en MLS.

Les Red Bulls de New York ont aussi rencontré plus de problèmes qu’ils n’ont trouvé de solutions au cours du premier mois de la campagne. Après avoir baptisé leur calendrier avec un cuisant revers de 4-1 aux mains des Whitecaps de Vancouver, ils ont dû se contenter d’un match nul à chacun de leurs trois matchs suivants.

Il y aura donc deux équipes en quête de leur première victoire samedi après-midi au Stade olympique. La rencontre sera présentée sur les ondes de RDS à compter de 15 h 30.

Mais avec un seul petit point glané en quatre matchs au mois d’avril, les Montréalais ont assez de leur propre malheur pour commencer à s’attarder sur les déboires de leurs adversaires. Où certains pourraient voir une proie vulnérable, l’entraîneur Frank Klopas et ses troupiers se préparent plutôt pour une équipe dangereusement affamée.

« Ils sont dans la même situation que nous et on sait qu’ils arriveront ici avec un niveau mental plus fort. Quand tu vis des moments difficiles, tu affiches plus de concentration. C’est sûr que ça va être un match très difficile », anticipe Marco Di Vaio, qui disputera son premier match du printemps devant la foule montréalaise.

« On ne sait jamais ce que nous réserve le début de saison, fait sagement remarquer le défenseur recrue Eric Miller. Nous avons joué de malchance à l’occasion et c’est la même chose pour eux. J’ai regardé quelques-uns de leurs matchs à la télévision. La semaine dernière, ils ont complètement dominé le Chivas USA, mais se sont butés à un gardien en pleine forme. L’échantillon de matchs est encore trop mince pour pouvoir se faire une bonne idée des forces en présence. »

« Toutes les équipes sont dangereuses dans cette ligue. Il y a beaucoup de parité et New York compte sur un effectif de qualité, note Klopas. Nous nous concentrons sur notre situation. Quatre de nos cinq prochains matchs sont à domicile, alors l’occasion est belle de gagner du terrain au classement. »

Les Red Bulls arrivent en ville avec une formation décimée. Le milieu de terrain Tim Cahill souffre d’une blessure à l’aine qui le tiendra à l’écart du jeu pour au moins les deux prochaines semaines tandis que le défenseur latéral droit Richard Eckersley, le seul à avoir amorcé les quatre matchs des siens à la même position, est au rancart en raison d’une entorse à une cheville.

Sans compter que l’attaquant vedette Thierry Henry et le défenseur colombien Jamison Olave, chacun titularisés pour les trois derniers matchs, risquent d’être laissés sur le banc par mesure préventive, question d’éviter les risques de blessures accrus sur la pelouse artificielle du Stade. La saison dernière, Henry avait passé 90 minutes sur le banc lors de la défaite des Red Bulls au Stade olympique.

Mais encore là, les joueurs montréalais se soucient peu du numéro des adversaires qui seront sur leur chemin pour leur cinquième match de la saison.

« Je crois qu’on doit prendre un peu de recul et arrêter de se soucier autant des autres équipes, est d’avis le gardien Troy Perkins. Laissons-les plutôt répondre à ce que nous avons à offrir. Ouvrons-leur les portes de notre domicile et montrons-leur de quel bois on se chauffe. C’est l’adversaire qui devrait s’inquiéter de ce qu’on peut lui faire subir et non l’inverse. »

Plus facile à dire qu’à faire

Thierry Henry

Perkins réalise que les Red Bulls ne proposent pas le même type de défi lorsque leur maître buteur français n’est pas sur le terrain. « Deux équipes différentes, vraiment », va-t-il jusqu’à avancer. Mais la menace engendrée par la présence de Henry, bien que réelle, n’est pas impossible à contrecarrer.

« Il chausse ses souliers et enfile ses pantalons de la même façon que moi. C’est un joueur de qualité qui a tout mon respect, mais il est humain comme nous tous. Il frappe fort, mais plusieurs gars dans cette ligue frappent fort », simplifie le cerbère.

Le plus prolifique buteur de l’histoire d’Arsenal, en Premiership, a enfilé l’une des quatre réussites des Red Bulls cette saison. C’était à son premier départ, le 15 avril contre les Rapids du Colorado. La semaine dernière, contre le Chivas, il n’a réussi à cadrer qu’un seul de ses cinq tirs au but.

Henry a connu des saisons de 15, 14 et 10 buts en MLS et totalise 42 réalisations en 94 parties depuis son transfert en Amérique.  

« Ne le laissez pas toucher au ballon! », lance Frank Klopas lorsque cuisiné sur la meilleure façon de contrer l’ancien international français.

« Il faut lui rendre la vie difficile, parce qu’il est bien évident que lorsqu’il parvient à approcher la balle du but, il est très dangereux. Si on parvient à le frustrer en empêchant la balle de le trouver dans les zones profondes, ça sera bon signe pour nous », a ensuite analysé l’entraîneur sur une note plus sérieuse, assurant que ses joueurs seront bien préparés si Peguy Luyindula, qui a permis à New York d’arracher un point la semaine dernière, ou Bradley Wright-Phillips devaient chausser les crampons de Henry dans le tiers offensif.

« Henry est très fort, il peut changer le match à n’importe quel moment, observe Di Vaio, qui compte trois buts en quatre matchs contre les Red Bulls. Et s’il ne joue pas, son remplaçant voudra prouver qu’il a sa place dans l’équipe et en donnera plus que les autres, donc il sera très dangereux aussi. »

Un point positif

L’Impact amorcera samedi une séquence de quatre matchs sur cinq à domicile. Après New York, il accueillera le Fire de Chicago, l’ancienne équipe de Frank Klopas, pour son dernier match au Stade olympique en 2014. Une visite dans l’antre des champions en titre de la Coupe MLS, le Sporting de Kansas City, précédera ensuite les deux premiers rendez-vous au Stade Saputo.

Le mois d’avril aura été éprouvant pour le bleu-blanc-noir, mais le positif retenu du récent match nul à Philadelphie permet d’entrevoir l’avenir avec optimisme.

« Il y avait beaucoup d’énergie et d’intensité cette semaine à l’entraînement et je crois qu’on doit y voir la suite logique des 30 ou 40 dernières minutes de notre dernier match. Ce résultat a vraiment gonflé notre confiance », estime Perkins, qui sera devant le filet de l’Impact pour un cinquième match de suite samedi.

« Collectivement, on a offert du jeu solide à la fin de ce match. On était agressif, on défendait en allant vers l’avant. C’est très positif », offre Miller comme écho.

La saison dernière, Klopas avait traversé un mois d’avril d’enfer à la barre du Fire de Chicago avant de décrocher sa première victoire au début mai... contre les Red Bulls.

« En espérant qu’on puisse répéter pareil scénario », projette le nouveau patron de l’Impact.