MONTRÉAL - L'indice avait été donné une première fois samedi dernier sans que trop d'observateurs en fassent un cas, car ça coïncidait avec le dernier duel préparatoire de l'équipe. Mais quand la lettre « C » a été affichée à côté du nom de Jukka Raitala sur l'alignement partant du match aller de la Ligue des Champions de la Concacaf mercredi dernier, il semblait évident que le défenseur finlandais deviendrait le nouveau capitaine de l'Impact de Montréal.

L'hypothèse s'est confirmée samedi midi lorsque l'entraîneur-chef Thierry Henry en a fait l'annonce, à l'issue de la séance d'entraînement de ses joueurs au Stade olympique en prévision du match retour contre le Deportivo Saprissa, qui aura lieu mercredi soir dans l'enceinte sportive de l'avenue Pierre-de-Coubertin.

Âgé de 31 ans, Raitala devient le troisième capitaine de l'histoire de l'Impact depuis son entrée en MLS, après Davy Arnaud, en 2012 et 2013, et Patrice Bernier, de 2014 à 2017. Lors des deux dernières saisons, le rôle a été occupé par un certain nombre de joueurs, sans qu'un seul soit identifié formellement.

Avant l'ère MLS, entre 1993 et 2011, l'Impact a compté cinq capitaines, incluant Nick De Santis, de 1995 à 2001, et Mauro Biello, de 2002 à 2009.

« Je suis honoré. Je suis très honoré et très heureux », a déclaré Raitala lors d'une mêlée de presse.

« N'ayant jamais été capitaine auparavant, il s'agit d'un défi très excitant pour moi. C'est le moment de relever ce défi, et j'ai vraiment hâte d'occuper ce rôle et d'aider l'équipe. »

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, la décision remonte à un peu plus d'une semaine, soit à la veille du dernier match préparatoire de l'Impact contre les Rowdies de Tampa Bay samedi dernier.

Lors de cette rencontre, Raitala arborait le brassard de capitaine. Ce fut de nouveau le cas mercredi dernier au Costa Rica.

« Ç'a été une décision logique. Il y a eu des discussions internes et voilà, c'est Jukka qui est sorti. Rien de plus. Il y a Evan (Bush) et Sam (Samuel Piette) avec lui. Mais lui (Raitala), c'est le capitaine pour la saison », a déclaré Henry.

Invité à donner de plus amples explications sur ce choix et à préciser ce qu'il recherche chez un capitaine, l'entraîneur-chef français a montré qu'il savait très bien entretenir le mystère.

« Ce n'est pas ce que je recherche, c'est ce que le joueur représente dans le groupe. Ça dépend du groupe, ça dépend de l'endroit, ça dépend du moment. Ce n'est pas moi, personnellement, ce que je recherche. C'est ce que le groupe a besoin. Voilà pourquoi Jukka est capitaine », a répondu Henry.

Face à une deuxième tentative pour mieux comprendre la décision, Henry n'a pas bronché.

« Le groupe m'a démontré quelque chose; il y a eu des discussions, donc voilà pourquoi Jukka est capitaine. Si vous me reposez la question d'une autre façon, on ne va pas rentrer dans ce qu'elle a besoin et il vaut mieux s'arrêter là. Sinon, on va avoir, cinq, six, sept, huit questions et réponses. Jukka est capitaine parce que le groupe a besoin de Jukka », a-t-il rétorqué, le tout sur un ton très cordial.

À ce sujet, Raitala en a dit un peu plus.

« Il a parlé d'expérience et du fait que j'étais avec l'équipe depuis un certain temps, de ma façon de me comporter et de traiter les joueurs. Il m'a dit que cette année, j'étais la bonne personne pour ça. Bien sûr, je suis heureux d'entendre ça », a avoué Raitala, qui entamera sa troisième saison avec l'Impact en 2020.

En plus de ressentir honneur et bonheur, Raitala a admis avoir été étonné lorsqu'il a été informé de la décision, justement à cause du fait qu'il n'a jamais été un capitaine dans le passé, à l'exception de quelques matchs ici et là.

« Je ne me suis jamais préoccupé de la possibilité d'être capitaine et ainsi, lorsqu'on me l'a dit, j'ai été surpris. Mais bien sûr, j'étais heureux. Ça m'a pris un peu de temps à assimiler le tout. Comme je l'ai dit, je n'ai jamais été capitaine avant. C'est un rôle que je vais devoir développer et c'est quelque chose que je veux bien faire. Mais c'est certain que j'étais très excité, et je le suis encore. »

« Je n'ai pas vraiment de modèle de capitaine, a-t-il renchéri. Ce que je sais, c'est que je ne vais pas changer qui je suis. On m'a choisi à cause de ce que je suis, alors je ne vais pas modifier ma personnalité ni mon comportement. Je vais continuer de faire le même travail avec, peut-être, un peu plus de responsabilités. Mais c'est tout. »