À quel genre de rodéo l’Impact doit-il s’attendre mardi soir Pachuca? C’est connu, les équipes de MLS ont du mal à tirer leur épingle du jeu quand elles évoluent en sol mexicain. Oxygène raréfié, ambiance hostile et décisions douteuses sont les éléments les plus souvent cités pour illustrer que le terrain semble pencher en faveur de l’équipe hôtesse. Reste qu’au coup d’envoi, quoi qu’on donne de la peau du onze montréalais, la marque sera bel et bien de 0-0. Voici donc un aperçu de la façon dont pourraient s’y prendre les Tuzos pour tenter de venir à bout du bleu-blanc-noir.

Mais avant de débuter, d’abord une mise en garde: Pachuca a joué avec son onze titulaire samedi soir en Liga MX contre León, une victoire à domicile 2-1. Il faut donc envisager que l’entraîneur des Tuzos, Diego Alonso, procède à des rotations dans son alignement partant. Cela étant, ni le style de jeu, ni le système en 4-2-3-1 ne devraient véritablement changer.

Ce qui fonctionne le mieux pour Pachuca par les temps qui courent, c’est le jeu sur les ailes, particulièrement sur le flanc droit. Avec sa vitesse et ses dribbles dévastateurs, Jürgen Damm est le joueur par lequel le danger arrive sur ce côté. « Il va très vite et jusqu’à la ligne pour centrer. Il me fait penser à Valencia de Manchester United, » affirme Patrice Bernier. De l’autre, Irving Lozano est un droitier qui a tendance à recouper vers le centre pour créer une menace. Ce Lozano faisait d’ailleurs partie de la sélection U20 du Mexique qu’avait affronté Jérémy Gagnon-Laparé en janvier. Derrière lui, le vétéran équatorien Walter Ayovi aime bien se porter à l’attaque en déboublant malgré ses 35 ans. Et même quand il demeure sagement à son poste, sa frappe du pied gauche est une source de danger en soi, que ce soit sur coup franc ou pour centrer dans le dos de la défense.

Oscar PerezMalgré le succès relatif de ses ailiers, Pachuca a eu du mal à marquer des buts lors de plusieurs matchs cette saison. Le manque d’opportunisme des attaquants, German Cano et Christian Penilla notamment, pourrait constituer une source de réjouissance pour la défense montréalaise. La pointe de l’attaque bénéficiera toutefois du retour de l’Argentin Ariel Nahuelpan après sa vilaine blessure en janvier dernier. Contrairement à la plupart de ses coéquipiers en attaque, Nahuelpan excelle sur le jeu aérien.

En milieu de terrain, on aurait envie d’affirmer que rien ne sort de l’ordinaire. Si l’Impact conserve un bloc compact, il ne semble pas y avoir chez Pachuca un élément capable de transformer un match par l’axe central. Toutefois, c’est un milieu récupérateur des Tuzos qui a marqué le premier but des siens lors du match contre León. Erick Gutierrez n’avait pourtant rien fait de particulier avant sa spectaculaire volée du pied gauche. « C’est un autre jeune qu’il faut surveiller avec ses courses. » Il faudra effectivement s’en méfier, d’autant plus que son coéquipier Jorge « El Burrito » Hernandez a quitté la dernière rencontre sur civière. On imagine que Diego De Buen prendra sa place dans la formation mardi.

En défense, Pachuca mise sur un colosse en la personne du Colombien Arquivaldo Mosquera. À 33 ans, Alonso pourrait être tenté d’accorder du repos à son mastodonte, d’autant plus que les Tuzos doivent se rendre à Tijuana pour y jouer vendredi avant de se déplacer à Montréal pour le match retour contre l’Impact. Pour les amateurs de MLS, Mosquera rappelle un certain Jámison Olave  par son physique. 

Au chapitre des faiblesses, contrairement aux ailiers mentionnés plus haut, la défense des Tuzos ne semble pas particulièrement rapide, ni très à l’aise sur les contre-attaques de ses adversaires. On remarque également des carences sur les ballons arrêtés et notamment sur les centres au 2ème poteau.

Enfin, si Pachuca a un petit côté attachant, c’est certainement devant le buts qu’on le retrouve avec un gardien âgé de 42 ans. Oscar Perez, surnommé le lapin, a plus d’expérience que quiconque dans sa besace, mais son impulsion n’est tout simplement plus ce qu’elle était jadis. Les joueurs de Frank Klopas auraient intérêt à anticiper une ou deux sorties hasardeuses du cerbère mexicain, question de ne pas avoir de regrets au coup de sifflet final.

Voilà donc le portrait de l’adversaire en vue du match de mardi. En bref, ça joue vite, surtout sur les côtés mais ce n’est pas aussi brillant aux deux extrémités du système. L’Impact doit donc empêcher les attaquants tuzos de débloquer et trouver moyen de sortir un lapin de son chapeau pour tromper la vigilance du vieux gardien mexicain...