Patrick Leduc s'entretient avec John Limniatis, Nick De Santis, Rudy Doliscat et Wandrille Lefèvre à l'occasion de l'épisode de « Table d'hôte » consacré à l'impact et au soccer québécois (mercredi, 19 h sur les ondes de RDS).
 

Le soccer, sport le plus populaire du monde et de la province - en terme de participation - demeure néanmoins un sport méconnu à l’échelle locale. Du monde, il y en a beaucoup sur les terrains, tant en ville qu’en région. Et cet engouement n’est pas seulement un phénomène saisonnier car on joue depuis un bon bout de temps au ballon rond 12 mois par année. Pourtant, on s’accorde rarement le temps d’en parler.

Symbole de l’émergence soutenue du soccer dans les deux dernières décennies, les cours de récréation regorgent régulièrement d’enfants portant des maillots du Barça, du Bayern ou du PSG. À bien des points de vue, le sport a donc atteint un point de non-retour quant à l’intérêt qu’il suscite. Mais il s’en trouve encore pour s’étonner que le Stade (Saputo ou olympique) se remplisse à capacité lorsqu’on y présente un grand événement ou encore que le bleu-blanc-noir s’apprête à marquer l’histoire.

Une histoire, justement, sur laquelle on se donne enfin l’occasion de revenir. Actuel porte-étendard du soccer québécois, l’Impact de Montréal, fondé en 1993, a des origines qui méritent une place de choix au sein du patrimoine sportif québécois.

Ayant moi-même évolué au sein du milieu du soccer québécois depuis les 30 dernières années - j’ai d’ailleurs effectué mes débuts avant l’apparition des fameuses catégories Timbits! - j’ai fait du développement de la culture foot de chez nous une sorte de combat quotidien depuis mon passage dans le monde des médias. Ainsi, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que j’ai accepté la proposition d’emblée lorsque RDS m’a demandé d’animer une « Table d’hôte » en compagnie d’acteurs importants de notre soccer local.

Le temps d’un bon repas, j’ai donc eu le plaisir de m’entretenir sur les débuts de l’Impact dans des conditions plus que modestes avec les anciens porte-couleurs John Limniatis, Nick De Santis et Rudy Doliscat. Que de chemin parcouru depuis l’époque où les joueurs étaient payés avec des coupons d’essence de la part d'un commanditaire! Ce fut également une découverte pour notre autre convive, Wandrille Lefèvre, membre de l’édition actuelle du onze montréalais.

Une discussion sur les hauts et les bas du club à travers les années : les premiers championnats conquis en 1994 - j’étais l’un des 8169 spectateurs ce soir-là - et en 2004 - j’étais un joueur ce soir-là! Ou les difficultés surmontées pour relancer le club après une faillite (2001) et une première tentative avortée d’entrer en MLS avant de concrétiser ce passage en 2012.

Une émission qui sert également de prétexte pour ressortir quelques anecdotes sur le côté obsessionnel-compulsif de John Limniatis ou l’admiration que lui portaient ses rivaux De Santis et Doliscat lorsqu’il jouait dans les rangs mineurs. Quant au premier contact entre Wandrille Lefèvre et ce qu’il croyait par erreur être une équipe de jeunes de l’Impact à son arrivée au Québec, il témoigne des changements rapides en train d’opérer dans le monde du soccer provincial.

Des changements qu’on a à peine le temps d’apprécier tant il nous arrive d’être absorbés par les tribulations ô combien fréquentes du onze montréalais. En marge de l’actualité et des débats qu’elle peut susciter, il m’apparaissait fort important de prendre le temps de mieux comprendre d’où proviennent ceux que l’on peut qualifier de bâtisseurs en leur offrant la parole. Une occasion de mieux connaître un club aux racines locales plus profondes qu’on ne le soupçonne.