MONTRÉAL – L’Impact a emprunté la porte de côté pour entrer en séries, dimanche au Stade Saputo.

Incapable de contrôler son sort en vertu d’un nul de 2-2 face au Toronto FC, la troupe de Mauro Biello a profité de la défaite du Revolution de la Nouvelle-Angleterre à Chicago pour confirmer sa qualification pour le tournoi éliminatoire de la MLS pour une deuxième saison consécutive.

Relégué au cinquième rang du classement de l’Association Est par la victoire de D.C. United, l’Impact ne peut mathématiquement plus être aspiré hors du groupe des six équipes qui participeront aux séries. Son dernier match de la saison, qui sera joué dimanche prochain sur le terrain du Revolution, pourrait même lui permettre de s’approprier l’avantage du terrain pour le premier tour éliminatoire.

Ignacio Piatti a marqué les deux buts des siens. L’Argentin a ouvert la marque à la 19e minute sur le genre de frappe qu’il pourrait probablement faire breveter, une arche d’une quinzaine de mètres qui est allée mourir dans le petit filet à la gauche de Clint Irwin.

Jozy Altidore a créé l’égalité au début de la deuxième demie, mais Piatti a riposté quatre minutes plus tard avec son 17e but de la saison, faisant mouche sur un tir de pénalité.

Entré dans le match pour le dernier quart d’heure, Tossain Ricketts a toutefois privé l’Impact des trois points recherchés en marquant son premier de la saison à la 86e minute.

Oyongo sauve un but certain

« C’était un match difficile parce qu’on jouait contre une équipe qui n’avait rien à perdre, a commenté l’entraîneur Mauro Biello. On l’a vu en deuxième demie alors qu’ils ont envoyé tout le monde en attaque pour aller chercher la victoire. On a bien défendu la plupart du temps et à la fin, on a eu le résultat dont on avait besoin. »

La performance de l’Impact a été ombragée par la mystérieuse absence de Didier Drogba, qui a non seulement été écarté du onze de départ dans un troisième match de suite, mais dont le nom ne figurait même pas sur la liste des 18 joueurs en uniforme. Après la rencontre, Biello a confirmé que son joueur vedette était mécontent du rôle qui lui était réservé et avait décidé de quitter l’entourage de l’équipe.

La décision de Drogba et les points échappés en fin de match ont eu pour effet d’embrumer la belle histoire du moment, soit la concrétisation de la troisième participation en séries du club en cinq ans. Malgré les points négatifs à régler, Biello considérait la journée comme une réussite.

« À la fin, on voulait entrer dans les playoffs. Ça fait deux ans de suite qu’on y entre et c’était un de nos objectifs. Ce n’est pas facile de gagner et de se qualifier, alors je dois dire bravo à mes joueurs. La saison est longue, il y a beaucoup de difficultés et d’obstacles qui arrivent et on a fait ce qu’on devait faire. »

Piatti ouvre la marque

« C’est une satisfaction, a résumé le défenseur Hassoun Camara. Il faut mettre les choses en perspective. Quand on veut aller en séries, c’est un combat qui dure très longtemps, une histoire de mois, et aujourd’hui ça doit être une satisfaction pour nous d’y accéder. On va maintenant entrer dans un autre cycle, un autre tournoi, alors on doit être heureux malgré le match nul. »

« On a joué un match, on ne peut pas juste parler de Didier, a rappelé Patrice Bernier après avoir commenté l’absence remarquée de son coéquipier. Aujourd’hui on est entré en séries et c’est ce qui est important. »

« Malheureusement, on n’a pu fermer les livres en fin de match, mais cette déception est contrebalancée par le fait qu’on est finalement en séries, a dit Evan Bush. C’était notre but et on l’a atteint. »

Si un Piatti en grande forme a assurément été l’homme du match dans le tiers offensif, Bush a offert une autre solide prestation entre ses poteaux. Ses arrêts sur Justin Morrow et Jonathan Osorio ont permis à l’Impact de garder le momentum, et ensuite l’avance, en première demie. Il a aussi paré du bout des doigts une dangereuse attaque de Sebastian Giovinco tard en deuxième demie.

Aidé par son cadre à deux reprises, Bush a terminé la rencontre avec cinq arrêts.

« On est dans la période de l’année où un gardien doit faire les gros arrêts et j’ai été capable de le faire quelques fois aujourd’hui », a reconnu Bush.

Chez le TFC, Giovinco effectuait un retour au jeu après avoir raté les cinq derniers matchs des siens en raison d’une blessure à une jambe subie le 27 août contre Montréal. La Fourmi atomique a décoché neuf tirs au but, dont seulement trois cadrés, a envoyé un coup franc sur la barre transversale et a été crédité d’une passe décisive sur le but de Ricketts.

« Chaque fois qu’on affronte Montréal, [les joueurs de l’Impact] font du très bon travail pour l’entourer et limiter son espace. Ça le force à aller jouer un peu plus sur les côtés, mais je l’ai trouvé bon, a évalué l’entraîneur Greg Vanney. Il s’est créé quelques bonnes opportunités, a pris de bons tirs. Considérant le fait qu’il avait raté six ou sept semaines, ça a été une bonne journée pour lui. »

Malgré le retour de son joueur étoile, Toronto a vu sa séquence de match sans victoire prolongée à cinq.