MONTRÉAL - Une fine neige tombait sur la surface du Centre Nutrilait, vendredi après-midi, alors que les joueurs de l’Impact se sont remis au boulot en prévision de la deuxième manche de la finale de l’Est qui connaîtra son dénouement en milieu de semaine prochaine à Toronto.

« Quand j’ai décidé de gagner ma vie en jouant au soccer, ça ne faisait pas partie du marché! », a blagué Dominic Oduro, les bras pointant vers le ciel, après avoir effectué ses premières foulées dans l’air froid de l’automne blanc montréalais.

Derrière lui, Harry Shipp était imperturbable. Vêtu d’un simple short, le jeune milieu de terrain avait même décidé de laisser sa tuque au vestiaire. Entouré de coéquipiers habillés comme des oignons, le brave Américain détonnait.

« Lui, il a du sang britannique quelque part. C’est William Wallace! », a rigolé Patrice Bernier, faisant référence au personnage principal du film à succès des années 1990 Cœur Vaillant.

« Harry vient de Chicago. Ça, ce n’est rien pour lui! », a reconnu l’entraîneur Mauro Biello, visiblement heureux de retrouver le terrain trois jours après avoir mené sa troupe à un gain de 3-2 devant une foule de plus de 60 000 spectateurs au Stade olympique.

Si personne n’était d’humeur à célébrer mardi après cette victoire à saveur douce-amère au cours de laquelle l’Impact a failli échapper une large avance en concédant deux précieux buts à l’étranger aux visiteurs, la page avait été tournée vendredi et on préférait regarder vers l’avant en mettant l’accent sur le positif à retenir de ce match aller.

« Il faut valoriser les choses qu’on a bien faites. Il y en a plein, a souligné Biello. On a déséquilibré l’une des meilleures défensives de la Ligue. Et sur les deux premiers buts, c’est grâce à des attaques placées qu’on a pu causer des problèmes. »

« Après le match, à chaud, c’est sûr qu’on était déçu parce qu’on menait quand même 3-0. Mais la réalité, c’est qu’on a gagné le match et maintenant, c’est à eux de nous battre, a rappelé Bernier. Nous, on sait qu’on est capable d’aller chercher un résultat là-bas pour se qualifier. Il faut se mettre dans cet état d’esprit. Le premier 90 minutes est passé, on a gagné la première partie. Maintenant il faut aller chercher la deuxième. »

De nombreux scénarios sont envisageables en vue de la deuxième portion du duel au total des buts, mais une victoire ou un match nul mercredi soir au BMO Field permettrait automatiquement à l’Impact d’obtenir sa qualification pour la grande finale de la MLS.

Une réponse à Altidore

Le deuxième but du Toronto FC, inscrit par Michael Bradley à la 73e minute, faisait encore jaser plusieurs jours après l’extinction des lumières au Stade olympique.

Quelques secondes avant que le capitaine des Reds ne réduise l’avance de l’Impact à un seul but, l’attaquant Jozy Altidore a obtenu la clémence de l’arbitre après un contact d’une légalité contestée avec Victor Cabrera. Lors du retour à l’entraînement de la formation torontoise, Altidore s’est défendu en disant qu’il n’avait donné qu’une caresse affectueuse – une love tap, en anglais – au défenseur argentin. L’International américain a aussi suggéré que Cabrera passe plus de temps dans le gymnase pour soulever de la fonte et ainsi améliorer sa force physique.

Vendredi, les principaux porte-parole du Bleu-blanc-noir se sont portés à la défense de leur homme.

« Je suis pas mal sûr que Victor, en cours de match, a été assez solide pour lui enlever le ballon à quelques reprises, a répondu Bernier. Je ne vais lui dire qu’il n’a pas besoin de parler, mais je sais ce que Victor est capable de faire, il est très solide.

« Il peut dire ce qu’il veut. C’est le terrain qui va parler pour nous », a riposté Biello.

Si son vis-à-vis Greg Vanney a minimisé l’incident en donnant le bénéfice du doute à l’officiel Juan Guzman, Biello n’en démordait pas : selon lui, le but de Bradley n’aurait jamais dû être inscrit au tableau.

« Je pense que c’était une faute, insiste l’entraîneur. À mon avis, il a mis ses mains sur Victor et il y a eu une poussée dans le dos. C’est dommage, mais c’est la réalité. Parfois, les arbitres manquent des appels. J’espère qu’on pourra avoir cette constance dans le prochain match. »

« Je pense qu’on a tous été un peu endormis, affirme pour sa part Bernier, prêt à distribuer une partie du blâme du côté montréalais. Est-ce que chacun n’aurait pas pu un peu mieux marquer son homme ou prévoir ce coup comme on l’a fait pendant 65 ou 70 minutes de la rencontre? C’est un fait de jeu et maintenant le match est fini. On passe à autre chose. »

Prudence avec Camara

Hassoun Camara était le seul absent à l’entraînement vendredi.

Camara a semblé se blesser au mollet droit à la suite d’un contact avec Altidore dans la deuxième demie du match de mardi dernier. Le grand défenseur a tenté de terminer la rencontre, mais a été forcé de céder sa place à Donny Toia à la 81e minute.

« Hassoun va bien, a tenté de rassurer Biello. Aujourd’hui, on lui a donné une autre journée [de repos]. Peut-être même demain. Il a un peu de fatigue, il avait des crampes et aujourd’hui, disons que ce n’était pas une journée pour prendre des risques. »

Camara a été titularisé sur le côté droit de la défensive montréalaise pour les quatre matchs des séries 2016. Mardi dernier, ses incursions en territoire torontois ont été à l’origine des deux premiers buts de l’Impact.