MONTRÉAL – L’occasion de se remettre sur la bonne voie était presque trop belle. L’Impact affrontait samedi une équipe qu’il avait déjà battue de façon décisive sur son propre terrain, une équipe qui avait concédé quinze buts à ses trois matchs précédents sur la route. Une équipe en déroute, la pire, statistiquement, de toute l’Association Est de la MLS.

Pour cette trop rare journée de match au Stade Saputo, une victoire n’était pas que prévisible, c’était presque le seul résultat possible. L’Impact l’a toutefois échappée en faisant match nul contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

Depuis sa victoire historique au Red Bull Arena, le onze montréalais n’a récolté qu’un point sur une possibilité de six contre les deux pires clubs de son association.  

« Oui, définitivement, a répondu l’entraîneur-chef Rémi Garde lorsqu’on lui a demandé s’il avait davantage l’impression que son équipe avait laissé filer de précieux points plutôt que de s’être replacée sur le droit chemin. Ils ont connu des bons moments au début de la deuxième demie, mais sinon la situation était sous contrôle. Sauf que lorsqu’on joue à la maison, il n’y a qu’une victoire qui soit une bonne opération. Tout n’est pas négatif, mais dans l’ensemble, ce sont deux points perdus, définitivement. »   

« On avait l’ambition de venir ici et de repartir avec trois points. Malheureusement on a fait une très bonne première mi-temps, mais la deuxième n’a pas été bonne sur plein de choses, a déploré le défenseur Zachary Brault-Guillard, qui disputait un quatrième match de suite dans le XI partant. C’est frustrant, mais il y a un match qui nous attend vendredi, un match qui ne sera pas facile. Ça va être un vrai combat. »

« Ils ont juste été un peu plus combatifs que nous, remarquait le gardien Evan Bush. Pour la deuxième semaine de suite, on affrontait une équipe avec un nouvel entraîneur et je crois qu’on en a vu les effets. Dans les duels, dans les batailles, ils étaient plus prêts à se battre jusqu’à la fin. Ça a été la différence, j’imagine. »

L’Impact a débuté le match timidement, de longs ballons mal ajustés dans la profondeur constituant l’essentiel de son initiative offensive. Mais vers le quart d’heure de jeu, les corridors ont commencé à s’ouvrir et Shamit Shome, qui débutait un troisième match de suite aux côtés de Saphir Taïder en milieu de terrain, s’est mis à exploiter régulièrement les espaces dans le tiers offensif.

Pendant une séquence d’une quinzaine de minutes en première demie, Shome a brillamment alimenté Orji Okwonkwo sur l’aile droite et Maxi Urruti dans l’axe, provoquant des occasions de première qualité à l’Impact. La plus sérieuse est survenue à la 33e minute, quand la touche d’Urruti derrière le gardien Matt Turner a été arrêtée près de la ligne des buts par le défenseur Jalil Anibaba.

Considérant l’imminence de l’entrée en scène d’Ignacio Piatti, qui est finalement entré à la 66e minute, il ne semblait pas y avoir de raison de s’inquiéter de ce manque de finition. Mais le Revolution est parvenu à renverser la vapeur à sa sortie du vestiaire et sans jamais se retrouver véritablement dans le trouble, l’Impact n’a jamais réellement su retrouver son rythme vers le but adverse.

« Ils ont commencé à mettre de la pression un peu plus haut sur le terrain et c’est devenu difficile pour nous de faire circuler le ballon latéralement, a analysé Shome. Ça aurait peut-être été à moi et Saphir [Taïder] de descendre plus bas pour venir donner un coup de main à nos défenseurs centraux. »

« Ils nous ont peut-être compliqué un peu la tâche dans la construction du jeu, mais en général, je ne crois pas qu’ils aient apporté de si grands changements à leur jeu, relativisait Bush. Je crois simplement qu’on n’avait pas la même énergie, les mêmes intentions. »

Plus hésitant à mettre le blâme sur des failles tactiques, Rémi Garde se demandait si l’inactivité récente de certains de ses joueurs n’expliquait pas simplement cette baisse de régime dans la deuxième portion du match. Okwonkwo et Taïder n’avaient pas été titularisés depuis deux semaines tandis que Mathieu Choinière revenait au jeu après une absence de quatre matchs.

« Quand on a des moments forts dans un match, il faut en profiter parce qu’on ne sait jamais quand on se fera prendre par l’adversaire. Il faut être plus efficace quand on a nos chances, s’impatientait Garde. J’aurais aimé nos chances si on avait été en mesure de garder notre rythme et notre qualité dans les 45 dernières minutes, mais malheureusement on n’a pas su y arriver. C’est peut-être une question de fraîcheur, avec tous ces gars qui ne sont pas dans leur meilleure forme. Ça explique peut-être notre deuxième demie. »​