MONTRÉAL - Dans le monde du sport, la règle d’or pour connaître du succès veut qu’on ne se projette pas trop loin dans l’avenir pour se concentrer sur le moment présent. Si les joueurs de l’Impact de Montréal entendent respecter ce principe, ils ne peuvent guère s’empêcher de songer à une possible participation à la Coupe du monde des clubs de la FIFA.

La nature étant ce qu’elle est, ce rêve s’est immiscé dans les pensées de la formation montréalaise à la suite d’une autre performance réussie au Stade olympique dans le cadre du match aller face à Alajuelense mercredi soir.

Grâce au coussin de deux buts acquis contre le rival costaricain en vue de la partie retour du 7 avril en sol adverse, les hommes de Frank Klopas ne pouvaient s’empêcher de sourire en s’imaginant les portes qui s’ouvrent devant eux.

Ça semble utopique de prévoir un tel accomplissement, mais il ne serait pas impossible que l’Impact croise le fer avec des prestigieux clubs comme le Real Madrid, le FC Barcelone ou le Bayern Munich si les astres continuaient de s’aligner.

« Cette idée a traversé mon esprit, mais je veux m’assurer de me concentrer sur le prochain match. Pour l’instant, ça demeure une idée dans le derrière de la tête », a admis Cameron Porter qui ne cesse de vivre des expériences d’envergure.

Mais avant de brûler les étapes, l’Impact doit s’attarder aux obstacles qui se dressent dans son chemin et ça commence par le prochain duel contre les récents visiteurs sur la pelouse artificielle du Stade olympique. Advenant un résultat suffisant dans la ville d’Alajuela, située à quelques kilomètres du majestueux et très actif volcan Poas, l’Impact deviendrait la première équipe canadienne à atteindre la finale de la Ligue des champions de la CONCACAF.

Pour accéder à ce rendez-vous, la troupe dirigée exceptionnellement par Mauro Biello mercredi peut miser sur différents résultats en vertu de son avance de 2 à 0. Par exemple, le billet pour la finale serait obtenu autant par une victoire, un nul ou une défaite de 1-0, 3-1 ou même 4-2.

« Ce serait énorme de compter un but là-bas parce qu’ils seraient forcés d’en compter quatre pour avoir le dessus. On a définitivement de la confiance surtout que (Ignacio) Piatti est de retour au sommet de sa forme, ça change toute la dynamique », a souligné Porter.

Par contre, un revers de 2-0 nécessiterait de départager le vainqueur et une défaite de trois buts ou plus éliminerait le Bleu-blanc-noir.  

Ensuite, la route de la finale serait ponctuée d’une série aller-retour contre le CS Herediano (Costa Rica) ou le club América (Mexique) qui tire cependant de l’arrière 3-0 après une confrontation. Si l’Impact parvenait à triompher de cette finale de la Ligue des champions de la CONCACAF, l’équipe hériterait du privilège de voyager au Japon pour l’étape ultime de ce parcours à l’extérieur du cadre de la MLS.

Ignacio Piatti, véritable bougie d’allumage dans le match aller, avait raté ce rendez-vous avec son ancien club de San Lorenzo puisqu’il avait été – par une drôle de coïncidence - embauché par l’Impact. Il pourrait donc se reprendre d’une magnifique manière.

« Ce serait très important pour le club et Montréal, on pourrait jouer contre des équipes comme le Real Madrid. Ce serait énorme de pouvoir en faire autant avec l’Impact. Je n’ai pas eu la chance d’y aller avec San Lorenzo, ce serait une belle expérience d’y participer avec l’Impact », a-t-il convenu.

« On n’est pas loin d’y arriver. Ce serait incroyable et c’est mon rêve d’aider l’Impact à atteindre ça », a poursuivi Piatti avec le visage illuminé.

Un défi colossal complique la tâche

Même si les démons du désastre subi au domicile du Santos Laguna ont été chassés par le trajet de cette année, les représentants de l’Impact savent qu’une catastrophe est si vite arrivée dans un territoire aussi hostile surtout qu’une priorité de deux buts n’est pas insurmontable.

« Ça va être très difficile, ce sera un match d’usure. La meilleure chose serait de marquer un but ce qui nous permettrait de jouer de façon plus tranquille », a insisté Piatti via un interprète.

Cela dit, la formation montréalaise a pu gagner en confiance en constatant son efficacité dans le premier chapitre contre Alajuelense.

Devant plus de 33 000 partisans mercredi, l’Impact n’a pas trop subi les foudres des visiteurs, mais la situation s’annonce plus corsée dans la sympathique ville costaricaine.

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« Avec nos deux buts, on a une avance très intéressante donc il faut garder le blanchissage comme priorité », a ciblé Porter.

Chose certaine, Justin Mapp ne sera pas rétabli à temps pour ce match retour, mais l’Impact devrait pouvoir ajouter Andres Romero à ses munitions. De plus, le reste de l’effectif aura poussé sa forme physique à un autre niveau à la suite de deux rencontres en MLS prévues le 21 mars sur le terrain du Revolution de la Nouvelle-Angleterre et le 28 mars au Stade olympique contre Orlando City (duel présenté à RDS).

« C’est important de réaliser qu’on a aussi une saison à jouer. On a vécu les grosses sensations (contre Pachuca et Alajuelense), mais c’est important de bien faire dans la MLS. On a subi une défaite décevante contre D.C. United et il faudra se remettre rapidement pour le prochain duel. Il faut commencer à obtenir des points sur la route, ça en prend pour accéder aux séries. Il faut être aussi constant dans la MLS qu’en CONCACAF », a souhaité l’entraîneur.

Sans surprise, Klopas profitera aussi de ces deux sorties pour accorder du répit à quelques piliers de son effectif tout en donnant des minutes précieuses à ceux qui composent la profondeur de l’équipe.

« On doit voir comment les gars vont réagir déjà qu’ils s’entraînent sur la surface artificielle depuis plusieurs semaines. C’est certain qu’on va reposer quelques joueurs, mais la continuité est aussi importante donc on fera des changements intelligents pour ne pas défaire la chimie. C’est seulement le quatrième match, ils ne peuvent pas être si fatigués », a-t-il détaillé.

Dilly Duka, qui a dû quitter tôt dans le match de mercredi en raison d’une blessure à la cuisse gauche qui l’ennuyait depuis quelques jours, devrait rater la rencontre contre le Revolution, mais sa sortie hâtive a permis d’éviter une longue absence.

 Le repos sera aussi nécessaire du côté d’Alajuelense. En effet, le rival de l’Impact a manqué de vigueur dans son quatrième match en 11 jours mercredi et il devra disputer une quatrième partie en 14 jours le soir du 7 avril.