MONTRÉAL -  L’adversaire qui se présentera au Stade Saputo dimanche pour freiner la série de quatre victoires de l’Impact n’a pas besoin de présentation, lui qui a fait rager les partisans du club montréalais plus d'une fois. Cela dit, Laurent Ciman ne veut surtout pas trop s’attarder sur le cas du Toronto FC.

« Je vais vous dire, je m’en fous. On s’occupe de nous et on connaît notre position au classement. On travaille pour notre cause, pas pour Toronto », a prononcé Ciman avec sa conviction habituelle.

« Présentement, je ne regarde pas Toronto, ce n’est pas mon problème. Le mien, c’est qu’on joue à domicile et on se doit de gagner ce match pour nos partisans si on veut continuer de progresser au classement et faire les séries », a ajouté le défenseur belge.

Ciman ne se met pas la tête dans le sable pour autant. Il sait bien que sa troupe croisera le fer avec la puissance de 2017.

« C’est la meilleure équipe de la MLS présentement, il ne faut pas le nier », a-t-il admis sans percevoir un grand fossé entre le talent de cette organisation et la sienne.

Mais ce duel ne s’arrête pas à la domination du TFC aux quatre coins du circuit Garber cette saison. Certes, le club torontois occupe le sommet du classement général, mais l’anticipation de cet affrontement repose surtout sur l’élimination de l’Impact par Toronto en 2016, ainsi que la défaite en championnat canadien contre ce même opposant.

« Ça représente plusieurs choses. On peut se mesurer contre l’une des meilleures équipes de la MLS. Ils sont en train de battre tout le monde à domicile (9-0-3) et sur la route (5-3-5). On traverse une bonne séquence, mais on veut encore augmenter la confiance. On sait ce que le passé nous a donné contre eux récemment. On veut effacer ça avec une bonne performance », a confirmé l’entraîneur Mauro Biello sans esquiver la réalité.

Le message quant à la résurgence de l’Impact voyagerait facilement à travers la MLS et d’un océan à l’autre en sol canadien si l’Impact parvenait à imposer un premier revers à Toronto depuis le 1er juillet (4-0-3).

« Je pense qu’on l’a déjà un peu fait en gagnant les quatre derniers matchs. On est sur une bonne lancée et on avait besoin de ça pour affronter Toronto qui est une équipe très forte cette année. Ça lancerait un message encore plus gros si on pouvait ajouter une cinquième de suite contre eux », a constaté Louis Béland-Goyette, qui a obtenu son deuxième départ en MLS, samedi.

La satisfaction de vaincre le TFC serait donc immense, mais il faudra d’abord contenir Sebastian Giovinco et Jozy Altidore avant de penser à égaler le record d’organisation de cinq victoires consécutives établi lors de la première saison en MLS, en 2012.  

« Ils sont bien équilibrés avec leurs joueurs clés et ils ont fait quelques ajustements avec de nouveaux joueurs. Ils ont une bonne profondeur, ils sont confortables et ils sont à un niveau auquel ils pensent pouvoir battre n’importe qui, n’importe où. C’est un facteur très fort », a reconnu Biello sur sa prochaine proie.

Le dicton préféré de Biello tombe à point

Par la nature de leur métier, les entraîneurs doivent sans cesse répéter leurs consignes. Depuis son arrivée en poste, Biello a maintes fois évoqué l’importance de ne pas s’emballer quand tout baigne et de ne pas s’effondrer durant les creux de vague. Il est un fervent de l’expression anglophone « Never too high, never too low ».

L’ancien joueur de l’Impact a pu se gâter depuis le retour à l’entraînement des siens mercredi. En effet, le contexte est idéal pour y faire référence.

« L’humilité, c’est important. On sait à quel point ça peut changer très vite dans le sport. Ça prend cette humilité de travailler autant dans les bons moments que ceux difficiles. Ça va bien présentement, mais on n’a rien accompli encore. On a des matchs importants devant nous », a rappelé Biello.  

Malgré son tempérament intense, Ciman croit en cet adage.

« Il faut se concentrer sur nous et bien rester les pieds sur terre. Je crois que ce sera la clé parce que sinon on va se faire corriger dimanche. Il faudra bien évaluer l’adversaire sur ses points forts et ses points faibles. Ensuite, il restera à jouer comme on sait le faire », a noté celui qui a été titularisé pour 21 des 24 matchs de l’IMFC en 2017.

« On peut rigoler avant et après les entraînements, mais on est là pour travailler. Il faut qu’on continue sur les bases des dernières semaines. Sinon, on va se faire avoir parce que c’est une équipe redoutable avec des joueurs de qualité. Même s’ils doivent jouer un autre match pendant la semaine, on sait que ce sera difficile », a prononcé le défenseur central.

Les joueurs ont donc assuré que le congé de trois jours leur a permis de revenir sur terre.  

« Oui, je pense que c’est important de passer à autre chose. Il faut se concentrer parce que c’est probablement l’un des plus gros matchs de l’année », a convenu Béland-Goyette.

Tout comme l’Impact, le TFC a conclu ses deux dernières victoires avec des pointages convaincants (4-1 et 3-1). La défense montréalaise devra donc prouver que son retour en force depuis la sortie catastrophique de 4-0 au Red Bull Arena peut se poursuivre même contre son ennemi juré.

« Les performances de certains joueurs ont augmenté le niveau. Il y a également (Deian) Boldor qui pousse à l’entraînement, et (Samuel) Piette qui est venu protéger la défense. On a aussi éliminé certaines erreurs commises au début et qui doivent être évitées à ce niveau. On commence à grandir en confiance avec les bonnes performances », a relaté Biello pour expliquer le dossier de 11-2 au chapitre des buts durant la séquence victorieuse.

« Il y avait beaucoup de doutes, des changements, des blessures… C’était difficile d’enchaîner les matchs ensemble avec la même défense. On a retrouvé de la stabilité et il y a Sam qui est arrivé. Il a également ajouté une dose de stabilité. Ce sont des petites choses qui ont fait la différence pour retrouver notre équilibre de la dernière saison », a identifié Ciman lorsque questionné sur le même sujet.

Puisque les blessés se font de plus en plus rares, Biello constate que l’effectif s’envole dans la bonne direction.  

« J’ai des joueurs disponibles et on voit la différence à l’entraînement. Je peux compter sur 25 joueurs à ma disposition et tout le monde veut jouer. Cette concurrence se voit à toutes les positions. Ça fait augmenter la concentration et la qualité », a conclu Biello, qui a pris le temps de discuter de la situation avec Boldor et Ballou Tabla.  

Marco Donadel – qui soigne encore un genou amoché – et Ambroise Oyongo sont ceux qui demeurent sur la touche.