Résumé des ligues et événements touchés par le coronavirus

MONTRÉAL – La réalité économique de la MLS ne se compare pas à celle des plus grandes ligues professionnelles si bien que l’Impact de Montréal tient ardemment à pouvoir présenter un calendrier complet en dépit de la pause de 30 jours des matchs qui a été décrétée.
 
En plus d’exprimer son appui aux joueurs, aux employés et au grand public, le président et chef de la direction de l’Impact, Kevin Gilmore, a répété ce souhait plusieurs fois alors qu’il s’est adressé aux médias durant un point de presse tenu au lendemain de l’annonce de cette suspension.

« C'est du jamais vu »

« Pour planifier un calendrier complet, tu dois te donner une date. Présentement, ce que la MLS va faire, c’est regarder les matchs qui seront perdus dans les 30 prochains jours et commencer immédiatement à replacer ces parties », a expliqué Gilmore.
 
Dans le cas de l’Impact, la mesure actuelle touche trois rencontres à l’étranger : le 17 mars au Honduras (puisque la CONCACAF a également opté pour une pause de 30 jours), le 21 mars au Minnesota et le 4 avril à Orlando.

« Mais ce n’est pas comme si on s’endort pendant 30 jours sans ne rien faire et le 30e jour, on se réveille en se demandant quelle est la situation. On a des appels chaque jour avec la MLS, tous les clubs sont au téléphone avec plusieurs membres de chaque organisation », a spécifié Gilmore en indiquant que l’Impact est représenté par un comité d’intervention incluant un médecin spécialisé dans les maladies infectieuses.
 
Bien sûr, la question demeure de savoir si le délai de 30 jours se prolongera, mais on tombe ici dans la spéculation.  
 
« On n’a jamais vécu ça. Tu peux avoir une opinion sur le portrait qu’on aura dans 30 jours et moi également, mais ça ne vaut rien parce qu’on ne sait pas comment la situation va évoluer. Ça peut s’améliorer ou empirer, je ne ferai pas de prédictions. On ne le sait pas. On se donne 30 jours pour regarder le portrait. Le but, c’est d’avoir une saison complète. On va évaluer le tout au fur et à mesure que la situation change », a précisé le président du club.
 
Gilmore a également souligné que ça ne veut pas dire que le calendrier sera écourté si la pause devait être prolongée au-delà du 10 avril.
 
« Non, personne n’a dit ça. On a de la flexibilité par le fait que la saison peut être allongée. On peut aussi utiliser plus de vols nolisés et jouer plus de matchs en une courte période de temps », a rassuré le dirigeant.
 
Cette marge de manœuvre s’explique notamment parce que la MLS prévoyait conclure son format éliminatoire le 7 novembre alors que ça s’est déjà attiré jusqu’au 10 décembre par le passé.
 
En ce qui concerne les joueurs, la MLS a imposé la suspension des entraînements jusqu’à lundi.
 
« On a recommandé aux joueurs de rester en ville. Ceux qui ont des traitements médicaux vont quand même se présenter au centre. L’idée, dans l’immédiat, c’est vraiment de limiter les contacts », a noté Gilmore à propos des athlètes qui continueront à recevoir leur salaire durant la pause.
 
Présentement, l’Impact navigue dans plus d’incertitude quant à la Ligue des champions de la CONCACAF. Au moment de rencontrer les médias, Gilmore n’avait pas encore échangé d’informations avec cette instance.
 
« Je ne peux pas parler pour eux, mais j’imagine qu’ils ont l’intention de la finir s’ils ont décrété une pause de 30 jours », a-t-il présenté.
 
L’objectif pourrait devenir plus complexe considérant les déplacements internationaux à effectuer et le nombre de ligues impliquées dans le processus.  
 
« Ça va dépendre du calendrier de la MLS, mais ils vont certainement se parler, il y a encore huit clubs impliqués dans la compétition. J’imagine que la CONCACAF ne va pas décider sans parler à la MLS. Ils avaient eu des discussions pour bâtir le calendrier », a ajouté Gilmore.
 
À propos de la CONCACAF, Gilmore a répondu à une question concernant le match que l’Impact a joué pas plus loin que mardi. Est-ce que son report a été considéré ?
 
« Pour la Ligue des champions, on se fie à la CONCACAF et aux autorités publiques. Ce n’est pas comme si les équipes décidaient de leur côté ici et là parce que c’est du jamais vu. Les décisions se prennent au fur et à mesure dans le meilleur intérêt des gens impliqués. De son côté, la MLS a été très diligente dans ses démarches. Ce n’est pas comme si on avait commencé à se parler il y a deux jours, ça remonte à deux, trois semaines », a précisé le président.  
 
« Tout le monde va souffrir financièrement de la situation »
 
La santé et la sécurité dictent les décisions présentement, mais le volet économique demeure une préoccupation majeure pour la MLS. Après tout, cette ligue ne touche pas des revenus télévisuels aussi élevés que ses concurrents de la scène sportive. Ainsi, les recettes aux guichets sont essentielles pour le bien-être financier des clubs.  
 
« Tout le monde va souffrir financièrement de la situation. Ça fait partie de la réalité quand on est confrontés à du jamais vu. Si on perdait des matchs à domicile, on perdrait des revenus, mais comme n’importe qui dans le sport professionnel », a commenté Gilmore qui a ensuite été relancé les trois matchs qui ont été présentés au Stade olympique devant des foules avoisinant les 20 000 spectateurs.
 
« On est corrects dans le sens que je m’attends à ce qu’on reprenne le calendrier dans 30 jours sans avoir perdu de matchs. La pause de 30 jours va nous permettre, on espère tous, d’avoir une saison complète. Pour l’aspect financier, je crois qu’on a eu de bonnes foules au Stade olympique compte tenu aussi que le match de mardi était dans l’ombre de la situation et que des gens étaient plus craintifs de se présenter à un grand rassemblement. On est contents pour notre début tant sur le terrain qu’à l’extérieur », a affirmé le président du club.
 
Facile de comprendre que l’idée de présenter des matchs à huis clos n’intéresse aucun club de la MLS.
 
« La différence, c’est qu’on entame notre saison donc on dispose d’une certaine marge de manœuvre. C’est un avantage et on espère pouvoir jouer une saison complète au lieu de devoir l’amputer parce que le calendrier est avancé. Notre priorité demeure de jouer devant nos partisans », a convenu Gilmore.
 
Les conséquences de la pandémie de la COVID-19 seront diverses et elles toucheront les revenus de plusieurs personnes. Par conséquent, le dollar-loisir pourrait y goûter ce qui nuirait à l’Impact.
 
« C’est une réalité. Au point de vue économique, ça va affecter tout le monde. Mais je sais juste que le sport a toujours été quelque chose de rassembleur pour les gens, comme un moyen d’évasion et de divertissement. Ça fait partie de la nature humaine de vouloir se rassembler. Ça nous affecter certainement, mais on s’adapte et on espère revenir plus fort ensuite », a-t-il souhaité.
 
Son discours a été semblable quand un confrère lui a évoqué que la situation actuelle survenait à un mauvais moment. En effet, l’Impact pouvait capitaliser sur sa présence en Ligue des champions de la CONCACAF et sur la saison décevante du Canadien.

Une période difficile pour tous les employés
 
Actuellement, la majorité des mesures en sol québécois visent les institutions publiques et les rassemblements de plus de 250 personnes. Plusieurs entreprises ont déjà adopté des méthodes pour s’ajuster et l’Impact réfléchit à la question pour les employés de ses bureaux.

La bonne nouvelle, pour l’instant, c’est que la pause ne touche aucun match à domicile. Voilà pourquoi l’organisation n’a pas encore évalué des options – comme on le voit dans la NBA - pour compenser ses employés quant à des pertes financières encourues.
 
Il n’en demeure pas moins que le contexte n’est pas rose pour le personnel de l’Impact.
 
« Évidemment, c’est une période difficile pour tout le monde parce qu’il règne une incertitude quant au milieu de travail. On sait que les gens ont leur vie à l’extérieur du travail avec leurs propres enjeux. Mais on partage nos intentions qui sont établies dans le meilleur intérêt de tous. J’espère que notre message témoigné jeudi les a confortés un peu, mais c’est une situation jamais vécue, on fait de notre mieux pour prendre les bonnes décisions », a admis Gilmore.
 
Dans ce sens, le président de l’Impact tenait à effectuer cette disponibilité médiatique alors que d’autres organisations ont choisi une approche différente.
 
« Ça part de la MLS qui a été transparente dans ses actions et je ne suis pas le premier représentant d’un club de la MLS à m’adresser aux médias. Je crois que c’est important considérant la place qu’on occupe auprès de nos partisans et de notre marché. On ne peut qu’agir de manière transparente », a dit en soulignant que le club avait lancé une page Twitter spécifique à l’enjeu (IMFCCovid-19).
 
Comme quoi tout n’est pas morose, Gilmore a entendu une cloche sonner derrière lui pendant son point de presse. Cette cloche retentit quand un billet de saison a été vendu.
 
« Je ne m’attendais pas à ça aujourd’hui », a-t-il convenu avec le sourire.