MONTRÉAL – De retour à domicile après sa contre-performance du week-end dernier à Chicago, l’Impact a décroché une troisième victoire de suite au Stade Saputo, mercredi soir, disposant des Whitecaps de Vancouver par la marque de 2-1 devant une foule annoncée d’à peine 10 000 spectateurs.

Deux importants points semblaient s’être envolés en fumée quand Pedro Morales a créé l’égalité sur penalty à la 80e minute, mais Ignacio Piatti a inscrit le but vainqueur trois minutes plus tard.

« Un nul n’aurait pas été suffisant ce soir, ça aurait été l’équivalent d’une défaite, calculait l’entraîneur Frank Klopas après la rencontre. On avait besoin de cette victoire et c’est énorme d’avoir pu obtenir ce résultat. »

La réponse de Piatti

Piatti n’a fait que compléter le travail de son compatriote Andrés Romero, qui n’aurait pu trouver meilleure façon de se racheter après avoir commis la faute qui a mené au but égalisateur. L’Argentin a attiré trois rivaux dans sa direction avant de refiler le ballon à « Nacho » dans la surface. Le numéro 10 a ensuite facilement échappé à la surveillance du défenseur Tim Parker avant de battre le gardien David Ousted du côté court.

La séquence avait pris naissance dans les pieds d’Anthony-Jackson Hamel, qui avait alimenté Romero après avoir gardé un ballon en vie près des lignes de touche. Le Québécois était entré dans le match à la 81e minute à la place de Patrice Bernier, qui avait obtenu son deuxième départ de la saison en MLS.

« Après notre mauvaise sortie lors du match précédent, j’ai dit à l’équipe que des moments comme ceux-là étaient inévitables au cours d’une saison, mais que ce qui était important, c’était de savoir rebondir lorsqu’ils surviennent », a ajouté Klopas avec soulagement.

« Beaucoup de caractère, a constaté le capitaine Patrice Bernier, qui a obtenu son deuxième départ de la saison en MLS. Il fallait démontrer que samedi, c’était juste une erreur de parcours. Quand on joue à notre meilleur et qu’on se donne, on est capables de rivaliser avec tout le monde. »

McInerney ouvre la marque

McInerney a inscrit l’autre but des vainqueurs. Toutes compétitions confondues, il s’agissait de sa sixième réussite de la saison, un sommet chez l’Impact. Piatti et lui ont chacun marqué trois fois en MLS.

« Ça ne fait que démontrer ce que cette équipe a dans le ventre, a commenté Jack McInerney, qui venait tout juste d’être rappelé au banc quand l’Impact a perdu son jeu blanc. Après leur but, on savait qu’on aurait quelques chances et Nacho a fait du bon travail pour apporter la touche finale. »

Malgré la victoire, l’Impact (3-4-2) demeure au neuvième rang du classement de l’Association Est. Les Whitecaps (7-6-2) ont quant à eux subi un troisième revers à leurs quatre derniers matchs.

C’était la première fois en quatre rendez-vous que Montréal parvenait à vaincre ses rivaux de l’Ouest canadien en MLS.

Le milieu de terrain Marco Donadel, qui avait reçu un carton rouge samedi contre le Fire, était frappé d’une suspension et n’était donc pas en uniforme pour la visite des Whitecaps.

Ambroise Oyongo a occupé un troisième mandat différent en autant de départs dans l’uniforme de l’Impact. Utilisé comme latéral gauche et comme milieu offensif depuis son arrivée à Montréal, le Camerounais a cette fois patrouillé le côté droit de la défense tandis que Donny Toia a retrouvé sa position naturelle du côté gauche, Wandrille Lefèvre remplaçant quant à lui Bakary Soumare dans la charnière centrale.

Victor Cabrera, qui avait raté les huit derniers matchs de l’équipe en raison d’une blessure à une cheville, était disponible, mais ses services n’ont pas été requis.

Difficile à abattre

McInerney a ouvert le pointage à la 14e minute. Posté dans la surface, il a sauté sur le retour d’un tir de Laurent Ciman, qui venait d’envoyer une violente volée sur la barre transversale. Viser le filet désert n’aura été qu’un jeu d’enfant, mais McInerney a dû retenir son souffle avant d’amorcer sa marche triomphale vers le centre du terrain.

« J’ai regardé le tableau pendant quelques secondes après, je pensais bien être hors-jeu, a admis le jeune attaquant après la partie. Mais je me suis fait refuser ma part de buts cette année, alors… »

Les Whitecaps auraient bien aimé profiter de la même clémence en fin de première demie. À la 40e minute, Kekuta Menneh a accepté un relais soulevé par-dessus la tête de Lefèvre et est parvenu à déjouer Evan Bush, mais le jeu a immédiatement été rappelé par le juge de ligne.

Ce fut le début d’une séquence difficile pour l’Impact, qui a dû souffrir pour conserver sa mince avance avant d’aller se mettre au chaud à l’entracte. Il y a d’abord eu ce contact limite entre Ciman et Mauro Rosales à la gauche de Bush, puis ce tir à bout portant de Nicolas Mezquida que McInerney a fait dévier de la tête. L’attaquant Darren Mattocks a aussi frappé le poteau avant l’arrivée de la pause.

Tout ça n’augurait rien de bon pour le début de la deuxième demie, une portion névralgique pour l’Impact depuis le début de la saison. Mais les locaux sont sortis du vestiaire dans de meilleures dispositions. McInerney, Piatti et Romero ont chacun à leur façon tenté de doubler l’avance des locaux sans toutefois y parvenir. Entré dans le match pour la dernière demi-heure de jeu, Maxim Tissot a aussi forcé Ousted à se surpasser pour garder son équipe dans le match.

« On pouvait sentir la pression à la fin de la première demie, mais en deuxième mi-temps, on a recommencé à gagner nos duels et ça nous a beaucoup aidés. Ça nous a permis de reprendre le momentum », a observé Klopas.

L’entraîneur venait à peine de remplacer McInerney par Nigel Reo-Coker pour prioriser la défensive quand Romero s’est fait prendre pour avoir fait trébucher Jordan Harvey dans la zone rouge. Bush, pour la deuxième fois en deux semaines, n’a rien pu faire dans le duel inégal qui a suivi. Mais Romero n’allait pas tarder à se faire pardonner.

Les deux équipes se reverront en août alors qu’ils se disputeront la finale du Championnat canadien. L’Impact disputera son prochain match samedi à Columbus.

« On est impeccable à domicile. C’est bien, mais là on s’en va sur la route et il faut commencer à collecter des points là-bas », anticipait déjà Bernier.

L'Impact refuse de baisser les bras