MONTRÉAL – La revanche espérée n’a pas été savourée. Victime de deux buts de David Villa et d’une étincelante performance du gardien Josh Saunders, l’Impact s’est incliné pour la deuxième fois en trois semaines devant le New York City FC, samedi soir, devant 18 112 spectateurs au Stade Saputo.

Battu 2-1 malgré qu’il fut à la tête d’une domination mur à mur, le onze montréalais a subi une première défaite en cinq matchs sur sa propre pelouse, où il n’avait pas perdu depuis la visite des Timbers de Portland le 9 mai. De retour d’infructueux passages à Toronto et Philadelphie, l’Impact se retrouve maintenant sans victoire à ses trois dernières sorties.

Au classement de l’Association Est, le résultat permet à New York (5-8-5) d’accéder au septième rang avec 20 points tandis que l’Impact (5-7-3), incapable d’ajouter à sa récolte de 18 points, se retrouve relégué au neuvième et avant-dernier échelon.

« Celle-là fait mal, n’a pu cacher Frank Klopas. Je crois que c’était probablement, du début à la fin du match, notre meilleure performance de la saison ici à la maison, que ce soit au niveau de la possession, des tirs au but, des chances de marquer, des duels que nous avons gagnés en milieu de terrain... »

« Mais c’est ça le sport. La meilleure équipe n’a pas toujours le dernier mot », s’est désolé l’entraîneur.

L’Impact avait déjà dirigé neuf tirs vers le filet adverse lorsque Villa a ouvert la marque à la 35e minute sur la deuxième menace des siens. Montréal a créé l’égalité lorsqu’Ignacio Piatti a converti un penalty à la 77e, mais le géant espagnol a de nouveau brisé l’égalité, cette fois de façon définitive, sur un savant coup franc à la 82e minute.

Le premier joueur désigné du club d’expansion new-yorkais, qui sera bientôt rejoint dans la Grosse Pomme par les vedettes européennes Andrea Pirlo et Frank Lampard, a maintenant inscrit huit buts en 15 matchs depuis son arrivée en MLS. Du lot, trois ont directement permis à la version footballistique des Bombardiers du Bronx de décrocher trois points.

La performance de l’ancien visage de la Liga a permis à New York de célébrer une quatrième victoire à ses cinq derniers rendez-vous.

L’histoire du match aurait toutefois été différente n’eut été du brio de Saunders, en direction de qui l’Impact a dirigé, au final, un impressionnant total de 25 tirs. Le vétéran de 34 ans a repoussé huit des neuf frappes cadrées par les locaux.

À l’autre bout, Evan Bush n’a fait face qu’à trois tirs qui ont atteint la cible.

Depuis le début de la saison, l’Impact n’a toujours pas été capable d’empocher trois points lorsqu’il marque moins de deux buts.

La qualité avant la quantité

L’Impact avait pris la bonne habitude de frapper tôt depuis le début de séquence heureuse à domicile. Avant la visite de la bande à Villa, ses quatre victoires précédentes devant ses partisans avaient pris racine peu après la mise en marche du chronomètre. Des dix buts qu’il avait inscrits au cours de la séquence, cinq avaient été inscrits dans la première demi-heure de jeu.

Les locaux se sont mis au boulot avec la même idée en tête samedi. Dès la sixième minute, Andrés Romero s’est retrouvé dans la voie rapide en direction de Saunders et semblait bénéficier d’un angle de tir parfait, mais il a préféré tenter un centre risqué vers son compatriote Piatti, qui n’a jamais mis le pied sur le ballon.

Un manque d'opportunisme

Nacho a eu la chance de se reprendre au quart d’heure de jeu. Bien alimenté par Dilly Duka à la hauteur du point de penalty, l’Argentin a armé une frappe devant laquelle s’est interposé le défenseur Shay Facey. Quelques instants plus tard, Jack McInerney salivait devant la perspective de mettre la tête sur un long centre précis de Donny Toia, mais Saunders s’est envolé devant lui à la dernière seconde pour repousser la menace loin de son rectangle.

Saunders gardait son meilleur arrêt pour Duka. À la 21e, Dilaver a reçu un savant relais de Piatti pour s’échapper sur le flanc gauche, mais le cerbère a parfaitement calculé sa sortie de façon à couper subitement toutes les ouvertures. Cinq minutes plus tard, le vétéran gardien mettait à profit son profil de 6 pieds 4 pouces pour parer une frappe en hauteur de Calum Mallace.

Le premier tiers de la partie s’est ainsi écoulé sans qu’on puisse trop mesurer le sérieux des visiteurs, qui semblaient satisfaits de rester en retraite jusqu’à ce qu’un excès de confiance plonge les favoris de la foule dans la complaisance. L’erreur attendue est survenue à la 35e minute, lorsqu’une tentative de dégagement de Laurent Ciman est arrivée sur le pied d’un adversaire. Après avoir hérité du ballon dans l’axe, Andrew Jacobson a envoyé Villa en duel avec Ambroise Oyongo du côté gauche. D’un coup de hanche, l’Espagnol a effacé le Camerounais et a servi à Bush une frappe du pied gauche qui s’est rapidement retrouvée dans les cordages.

Bush s’est repris quatre minutes plus tard avec un précieux arrêt sur Thomas McNamara, qui descendait en trombe sur l’aile gauche lorsqu’il a décoché un plomb pratiquement du même endroit où Villa avait précédemment fait mouche.

Saunders s’est rapidement remis au travail au retour de la pause. À la 59e minute, Romero s’est moqué du défenseur Chris Wingert, mais son tir voilé n’a pas échappé à la vigilance du portier. Trois minutes plus tard, c’est Ciman qui goûtait à la médecine du mur new-yorkais, alerte sur un puissant coup franc de l’arrière belge.

Piatti a marqué son cinquième de la saison après que McNamara eut été déclaré coupable d’avoir mis la main sur le ballon dans la surface de réparation. L’Argentin a pris la tête du classement des buteurs du Bleu-blanc-noir avec une frappe précise à la droite de l’intraitable gardien.

Mais le point de consolation que l’Impact semblait en voie de décrocher à domicile s’est envolé en fin de match quand Villa a savamment enroulé autour du mur montréalais un coup franc qu’il s’était lui-même offert à l’entrée de la surface.

L’Impact disputera cinq de ses sept prochains matchs à domicile. Samedi prochain, le Crew de Columbus, la seule équipe que le fleurdelisé est parvenu à maîtriser à l’étranger cette saison, sera en ville avec en tête un désir de rédemption.