MONTRÉAL – Le moment était bien choisi par l’Impact de Montréal pour remplir son réservoir de confiance parce que le calendrier s’annonce éreintant et exigeant à partir de cette semaine.

 

Le duel contre les Rapids du Colorado lancera une portion vertigineuse de cinq matchs en quinze jours dont la confrontation aller-retour contre Calgary en Championnat canadien. Le degré de crainte a baissé de quelques crans dans le camp montréalais grâce à la victoire convaincante de 4-0 acquise, samedi dernier, aux dépens de l’Union de Philadelphie.

 

« Il ne faut plus se poser de questions maintenant. Il nous reste une dizaine de matchs (auxquels il faut ajouter ceux du Championnat canadien), on sait que le classement est serré et qu’il ne faut plus perdre de points. Le moindre point perdu pourrait compter à la fin. On doit tous répondre présent et je pense qu'on va le faire », a mentionné le défenseur Zakaria Diallo en faisant allusion à une qualification éliminatoire.

 

Cette performance plus achevée de l’Impact a donné l’impression que le collectif avait repris le dessus à la suite d’une tangente individualiste de quelques éléments qui a mené à quatre revers consécutifs.

 

« Je l’espère. Je ne dirais pas forcément crever un abcès, mais c’est simplement de regarder les faits, les matchs joués auparavant et notre dernier. On a eu un peu de chance, mais on a su provoquer, être solide et opportuniste. On a joué un vrai match d’équipe et je pense qu’on peut mieux faire encore », a proposé l’entraîneur Rémi Garde.

 

Par la force des choses, Garde devra utiliser une plus vaste variété de joueurs d’ici la fin de la saison. Cette rotation devrait inclure des candidats comme Anthony Jackson-Hamel, Omar Browne, Micheal Azira, Mathieu Choinière et Clément Bahiya.

 

« Oui, oui, je compte là-dessus. On aura des matchs de Championnat canadien qui sont aussi importants. On ne peut pas tirer la corde indéfiniment sur les mêmes joueurs. Le groupe est un peu restreint avec l’absence de Sam (Piette) et Victor (Cabrera). Oui, j’ai envie de compter sur tout le monde, mais il faut tout de même que je sente à l’entraînement que les joueurs démontrent une envie pour aller sur le terrain », a répondu Garde en voulant également préciser qu’il ne diminue pas l’importance du Championnat canadien.

 

C’était sans doute moins vrai auparavant, mais les derniers matchs ont aussi démontré que l’Impact peut adapter son schéma tactique selon les joueurs déployés sur le terrain.

 

« Sam n’est pas là présentement et notre disposition pourrait changer à son retour. Bref, on peut jouer avec des schémas différents. Ce n’est pas toujours dans le 4-3-3 qu’on a obtenu de bons résultats. Si on veut utiliser tous les joueurs, ça peut impliquer de modifier le schéma », a précisé le gardien Evan Bush qui était emballé de voir que le club peut demeurer redoutable défensivement peu importe la composition.

 

Jackson-Hamel a été l’un des joueurs à écoper dernièrement et il n’est pas du style à s’habituer à un rôle restreint.

 

« C’est vrai qu’il a un peu moins de temps de jeu, j’ai envie de vous dire que c’est également lié à de la concurrence. À Atlanta, il n’a pas démarré et je lui avais expliqué que c’était pour un motif tactique. Pour en avoir discuté avec lui, je sens qu’il y a de la frustration. Maintenant, il y a de la concurrence et on se retrouve avec un joueur (Lassi Lappalainen) de plus en attaque. La saison est encore longue, je l’espère, et on aura besoin de tout le monde », a poursuivi Garde quand il a été relancé sur le dossier du Québécois.

 

Parlant de Lappalainen, l’Impact ne voudra surtout pas se priver de sa vitesse. Combinée à celle d’Orji Okwonkwo, le onze montréalais s’ouvre un univers de possibilités offensives des deux côtés du terrain.

 

« C’est extrêmement important même si ça pousse Nacho dans une position moins fréquente. Sur le deuxième but d’Orji, un adversaire semble avoir un bon angle sur lui, mais il le dépasse comme s’il courait au ralenti et ce n’est pas un joueur lent. Lassi et Orji ont démontré à quel point ils sont rapides. Si on peut trouver des situations de reprendre le ballon et leur permettre de courir avec de l’espace autour d’eux, on sera une équipe très dangereuse », a reconnu Bush sans détour.

 

Une délégation de premier plan au Colorado

 

C’est bien connu que les voyagements ne sont pas reposants dans la MLS et certaines formations ont déjà privilégié des déplacements avec des effectifs réduits pour épargner des joueurs clés. Portland et Minnesota ont d’ailleurs utilisé cette approche plus tôt cette saison en venant à Montréal. Aux yeux de Garde, cette option ne cadre pas avec les plans de l’Impact pour la confrontation au Colorado.

 

« C’est un peu tôt dans la semaine pour connaître la forme de tous les joueurs, mais c’est un match très important pour nous. Je pense que l’objectif sera de bien figurer et de rapporter le maximum de points du Colorado. Je n’ai pas l’intention pour le moment de laisser trop de monde à la maison », a-t-il argué.

 

Le véritable défi au domicile des Rapids ne sera donc pas la composition du onze partant, mais  bien la fameuse altitude. C’est un sujet récurrent pour cette destination, mais il s’agit d’une réalité incontournable. À preuve, les Rapids croulent au dernier rang du classement dans l’Ouest, mais ils présentent tout de même un dossier de 4-6-2 devant leurs partisans et ils ont obtenu quatre de leurs cinq victoires dans leur stade.

 

« On en a parlé avec le préparateur physique (Robert Duverne) et on va essayer de s’adapter de notre mieux. On doit composer avec et on a choisi de voyager jeudi pour bénéficier d’un peu plus de temps pour s’acclimater. Mais il faut passer par là, c’est tout », a exprimé Garde.

 

Bush avait d’ailleurs une mise en garde pour les joueurs qui n’ont jamais vécu cette réalité.  

 

« En espérant que les gars seront préparés pour ce défi. Les nouveaux de la MLS ne comprennent pas toujours, ils pensent que ça ne sera pas un problème. Leur match commence et ils sont crevés 20 minutes après », a témoigné Bush en ne pouvant s’empêcher de rire.

 

Même s’il est âgé de 32 ans, Diallo devrait peut-être écouter les conseils de Bush. Il a prétendu qu’il n’avait aucune appréhension en dépit de ne jamais avoir joué dans ces conditions.

 

À défaut de pouvoir s’entraîner en altitude toute la semaine, les joueurs de l’Impact ont pu s’habituer à repousser leurs limites physiques sous la chaleur qui s’abat au Québec.

 

« C’est différent (de l’altitude), mais on peut y voir un lien au niveau de la souffrance », a déterminé Bush.