MONTRÉAL – « À la fin, on ne peut pas accorder trois buts par match à domicile et s’attendre à gagner. »

Mauro Biello est réaliste. Avant l’arrivée du New York City FC au Stade Saputo, son équipe avait trouvé le moyen de camoufler ses largesses en défensive en marquant juste assez souvent pour éviter le pire. On pense à ce but chanceux de Drogba sur coup franc contre le Galaxy ou encore à cette remontée inespérée contre le Revolution.

Mais l’Impact tarde à apprendre de ses erreurs et dimanche, il a finalement obtenu le résultat qu’il méritait. Défait au compte de 3-1 par la meilleure équipe au classement de l’Association Est, le onze montréalais a maintenant concédé neuf buts à ses quatre dernières sorties à domicile. Si on exclut les deux matchs qu’il a joués au Stade olympique en début de saison, le Bleu-blanc-noir montre une fiche de 2-2-4 devant ses partisans.

« Croyez-moi, c’est beaucoup plus difficile de mater les équipes adverses dans leur propre stade! », jurait Biello aux journalistes qui demandaient des explications après la défaite subie aux mains de l’équipe de Patrick Vieira.

« On parvient à limiter deux rivaux à un but chacun sur la route, puis on arrive ici et on paie le prix pour des erreurs individuelles, se désolait le pilote montréalais. Alors la clé pour nous, c’est d’effacer ses erreurs de nos matchs. Je crois que nous sommes l’une des équipes qui concèdent le plus de buts à la suite d’erreurs du genre. Il faut que ça change. »

« C’est vrai, c’est paradoxal, acquiesçait quelques minutes plus tard le défenseur Hassoun Camara. On voyage bien, avec une mentalité très forte. On sent que le groupe est très concentré et qu’on pourrait jouer deux heures sans prendre de but. Mais ici, je pense que l’attention est moins élevée offensivement. C’est lorsqu’on a le ballon et qu’on pense être en confiance qu’on se fait contrer. »

« Je me répète, mais il faut apporter les bons réglages dans notre jeu défensif, et je ne parle pas seulement de notre jeu sans le ballon, approuvait le gardien Evan Bush, battu sur trois des quatre tirs cadrés qu’il a reçus dimanche. Le problème, c’est notre façon de nous comporter quand on attaque, c’est notre organisation dans notre déploiement, c’est notre couverture préventive en vue de la transition. Parce que c’est là qu’on se fait manger, dans la transition, et c’est surtout vrai à domicile. »

« Je pense que les équipes qui viennent ici ont pris exemple sur ce que Toronto était venu faire [au mois d’avril] alors qu’ils étaient restés costauds, solides défensivement et qu’ils avaient joué en contre, croit Didier Drogba. C’est à nous, je pense, d’être plus malins que ça et de trouver des solutions. »

Impact 1 - New York City FC 3

Drogba est allé jusqu’à émettre des réserves quant aux chances de l’Impact de connaître du succès en séries éliminatoires s’il ne corrigeait pas ses problèmes, mais parvenait tout de même à soutirer du positif de la situation.

« [Jouer pour ,500 à domicile], ce n’est pas l’idéal, mais quand on regarde la position dans laquelle on se trouve au classement malgré le fait qu’on ait perdu autant de matchs qu’on en a gagné à domicile, ça veut dire qu’on fait quelque chose de bien ailleurs. Loin de la maison, on s’en tire un peu mieux, on obtient plus de résultats. Mais il faut trouver une façon de changer ça. »

« Je pense que plusieurs personnes se souviendront que c’est avec environ 15 matchs à jouer l’an passé qu’on avait commencé à bien jouer défensivement et à gagner des matchs, rappelle Bush. Et je pense qu’on est mieux placés présentement qu’on ne l’était à pareille date l’an dernier. »

Même blessé, Lefèvre tenait à jouer

Pendant un moment, on a cru que la défensive de l’Impact, déjà amputée de son général, allait perdre un soldat.

Wandrille Lefèvre s’est blessé à l’aine à mi-chemin en première demie. Son état semblait assez sérieux pour que Mauro Biello envoie Amadou Dia se réchauffer, mais le nouveau venu n’a finalement jamais vu le terrain. Lefèvre est demeuré à son poste même s’il a avoué après la partie qu’il avait été incommodé par la douleur.

« On a payé "cash" chaque erreur »

« Pour être honnête, beaucoup, quand même. Je ne pouvais plus vraiment utiliser ma jambe gauche. J’ai rarement, pour ne pas dire jamais, subi de blessure musculaire, alors c’est difficile pour moi de dire ce que c’est, mais ça m’a gêné tout le match. »

Le numéro 5 de l’Impact n’a toutefois jamais songé à céder sa place dans la charnière centrale.

« Ce n’était pas une option. Il a juste fallu que j’apprenne à jouer différemment et je suis capable de jouer différemment. Ça ne m’empêchait pas de courir. C’était juste balle au pied, peut-être dans des appuis un peu violents, ça me diminuait, mais ce ne sont que certaines parcelles du jeu. J’étais capable de m’en sortir malgré ça. »

Lefèvre a reconnu que l’Impact ne retrouvait pas ses partisans dans des conditions idéales avec le long aller-retour qu’il venait d’effectuer vers la côte ouest-américaine, mais à l’instar d’Evan Bush, il n’a pas voulu utiliser la fatigue comme une excuse pour la défaite.

« Je pense qu’avec l’adrénaline de jouer quasiment pour une première place contre un adversaire direct, tu devrais normalement être capable, à court terme du moins, de surpasser la douleur ou la fatigue. »

« On a failli à animer l'aspect tactique »
« L'Impact doit apprendre de ses erreurs »