MONTRÉAL – Il y a une semaine, on disait que l’Impact devait se méfier de la redoutable attaque des Red Bulls de New York, qui venait d’être tenue en échec à sa première sortie de l’année, devant ses partisans.

On connaît la suite. Les Taureaux ont eu l’air de petits veaux lors de leur passage au Stade olympique, rentrant à la maison la queue entre les jambes après avoir encaissé une défaite de 3-0.

Dans le camp du Bleu-blanc-noir, le même genre d’avertissement est maintenant claironné à quelques jours de l’affrontement contre le FC Dallas. Meilleure équipe au classement final de l’Association Ouest la saison dernière, la troupe d’Oscar Pareja a amorcé son calendrier 2016 avec une convaincante victoire contre l’Union de Philadelphie, mais a été touché profondément dans son orgueil en subissant une raclée de 5-0 la semaine dernière dans le derby texan contre le Dynamo de Houston.

De retour devant leurs partisans, les Toros voudront maintenant sauver la face, un risque dont devra se méfier de l’Impact dans sa quête pour conserver sa fiche parfaite.

« C’est toujours dangereux, acquiesçait l’entraîneur Mauro Biello. C’est une des meilleures équipes dans la Ligue et après un revers comme ça, je suis sûr qu’ils vont resserrer les choses à la défense. Ils ont aussi des joueurs qui vont commencer à travailler fort pour ouvrir la machine, des joueurs comme [Fabian] Castillo, [Mauro] Diaz, [Maximiliano] Urruti en avant. »

« Quand une équipe se fait humilier de la sorte, elle sort généralement avec le diable au corps à son match suivant, reconnaît Dominic Oduro. Dallas sera prêt à faire amende honorable et c’est assurément quelque chose qu’il faudra surveiller. Il faudra être intelligent et rester à l’intérieur de nos concepts. »

« Didier va juste rendre l'équipe meilleure »

« Il ne fait aucun doute qu’ils joueront avec une petite pression supplémentaire pour laisser ce résultat derrière eux, anticipe Kyle Bekker, que l’Impact a acquis du FC Dallas au milieu de la saison dernière. Comme n’importe quelle équipe dans cette ligue qui subit une défaite, je suis sûr qu’ils attendent leur prochain match avec impatience. »

« On se méfie de toutes les équipes, assure Laurent Ciman. On ne se croit pas plus beaux qu’on l’est. On a bien commencé la saison, mais il faut garder les pieds sur terre. Même s’ils ont perdu la semaine dernière, je pense qu’il ne faut pas en tenir compte. Ça va être un autre match chez eux et ils ont sûrement à cœur de faire mieux qu’à leur dernier match. Ça sera difficile pour nous, mais pas impossible. »

L’Impact piétine présentement la mince ligne entre la prudence et la confiance. Les impressionnantes victoires mises en banque lors des deux premiers matchs n’ont pas soudainement diminué le degré de difficulté d’un début de calendrier qu’on appréhendait durant le camp d’entraînement.

D’un autre côté, le groupe doit prendre la bonne mesure de son potentiel et réaliser que la meilleure façon de gérer les complexes demeure de les faire naître dans l’esprit de l’adversaire.

« On a toujours ciblé ce prochain match comme un test difficile, mais présentement, c’est nous qui avons le vent dans les voiles. C’est donc à eux de s’inquiéter de notre arrivée », a d’ailleurs bien résumé Bekker.  

« On a mis la barre très haute depuis le début de la saison et j’ose croire que les autres équipes commenceront à être sur leurs gardes quand ils se prépareront à nous affronter, affirme Oduro. C’est très bon pour nous, mais il faudra faire attention pour ne rien prendre pour acquis. Il y a des gros points à aller chercher sur la route, mais il faut aller là-bas et les mériter. Présentement, notre mentalité est de jouer notre match de la façon dont ou nous l’enseigne. Si on le fait bien, le résultat suivra. »  

Journée de simulation

Dallas n’a perdu que deux matchs dans son stade la saison dernière et Biello s’attend à un début de match canon des locaux samedi soir.

« Au niveau mental, il faudra être prêts pour ça, prévient-il. Ça sera important de ne pas encaisser surtout au début. »

Mercredi, à la veille du départ pour Dallas, Biello a dirigé un entraînement vigoureux axé sur la gestion de situations précises. Pendant une bonne heure, le coach a divisé son groupe en deux et a simulé des fins de matchs où un camp avait une mince avance à protéger et l’autre, un déficit à combler.

« L'équipe me donne de la confiance »

« C’est quelque chose qu’on n’avait pas encore travaillé pendant le camp d’entraînement. Le but est de savoir quelle est la responsabilité de certains quand on mène ou lorsqu’il faut pousser l’action, notamment si je change un peu le schéma. Je voulais faire cet exercice pour que les joueurs ne soient pas surpris lorsqu’on doit le reproduire dans la réalité. »

Dans le cadre de ces simulations, Biello a notamment décidé de placer le groupe qui est en retard au pointage dans un 3-5-2, donc avec seulement trois défenseurs derrière et deux attaquants en pointe.

« L’idée, c’est d’avoir beaucoup de centres dans la surface, a expliqué le stratège, dont la troupe n’a toujours pas eu à revenir de l’arrière cette saison. Les latéraux doivent donc comprendre ce qu’on veut faire. Si on y va avec trois ou quatre gars en arrière, comment doit-on réagir? Ce sont des scénarios qu’on extraie d’un match et qu’on essaie de répliquer à l’entraînement. »

Certains détails observés à l’entraînement sont à prendre avec un grain de sel. Notez toutefois qu’Ambroise Oyongo n’a pas participé à la séance de mercredi. En son absence, Donny Toia avait retrouvé sa place du côté gauche alors que Hassoun Camara le complétait à l’extrémité droite de la ligne arrière.

Blessés, Marco Donadel et Cameron Porter n’ont pas pratiqué. Patrice Bernier a quant à lui continué sa remise en forme en solo sur la surface secondaire du complexe d’entraînement.