Je connais notre nouvel entraîneur Frank Klopas comme ancien entraîneur du Fire de Chicago, qui nous a donné du fil à retordre toutes les fois où on jouait contre cette équipe chez elle.

Le style de son équipe à Chicago ressemblait à celui de l'Impact. Les deux formations misent sur des joueurs de petits gabarits qui tentent de faire des jeux au sol avec des combinaisons de joueurs comme celle de Mike Magee et Rios.

Lors des deux matchs disputés à Chicago, nous avions eu l'avantage lors de la première demie, mais la formation de Klopas avait apporté des ajustements à la mi-temps pour changer la donne par la suite. Lors de la dernière rencontre, on avait fait match nul même si on avait pris l'avance 1-0. Il nous avait fallu marquer en fin de partie pour égaliser le pointage 2-2.

Dans son profil de carrière, je vois un gars qui a joué en Europe et en Amérique du Nord. J'ai eu la chance de discuter avec lui alors que j'étais au bureau pour recevoir des soins. On a eu le temps de discuter de sa philosophie de jeu et de constater qu'il est en train de mettre en place des plans pour établir sa vision des choses. Il essaie de prendre des données sur chacun de ses joueurs. J'imagine que c'est ce qu'il a fait avec moi quand on s'est rencontré ce matin.

Je ne pense pas que notre style de jeu sera bien différent de celui préconisé cette saison. L'équipe de Chicago essayait de construire le jeu et de jouer en combinaison. J'imagine que sa philosophie de jeu sera semblable, mais avec un personnel différent. Il va essayer de maximiser nos forces pour que l'Impact offre une bonne performance et qu'il soit constant.

Il connaît bien la MLS et il occupe le poste de directeur du personnel, ce qui signifie qu'il peut aider à attirer des joueurs américains qui hésitaient à traverser au nord de la frontière. La structure de la ligue n'a plus de secret pour lui et il évoluait dans notre association, si bien qu'il connaît de près les autres clubs qui seront en lutte avec nous. Il va savoir comment s'ajuster en cours de route pour s'assurer qu'on demeure une équipe de premier plan en saison et qu'on atteigne les séries.

Il est vrai que c'est le troisième entraîneur de l'Impat en trois ans depuis son entrée en MLS et je vous dirais qu'il n'y a rien là. Au moment de l'annonce de l'arrivée de Frank Klopas, je comptais avec ma femme le nombre d'entraîneurs pour lesquels j'ai joué depuis le début de carrière et j'arrive à 13 ou 14 en 14 ans de carrière. Alors, il ne faut pas trop s'en faire parce que c'est la réalité du sport professionnel.

Dans un monde parfait, une stabilité plus longue serait peut-être idéale. Le nouvel entraîneur a un contrat de trois ans et j'espère que ça va amener cette stabilité. Je suis heureux de voir que je vais pouvoir miser essentiellement sur les mêmes coéquipiers, ce qui est une bonne nouvelle, car ça apporte une forme de stabilité.

Je ne sais pas ce qui a fait que Marco Schällibaum n'est pas de retour avec l'équipe. On a mal terminé la saison, mais on a connu de beaux moments avec un départ canon et la conquête du championnat canadien. Je présume que la direction a analysé en profondeur l'ensemble de la saison. On avait amassé 40 points après 17 matchs et on n'en a obtenu que 9 dans les 17 dernières rencontres de la campagne. Ça veut dire qu'il y avait quelque chose et qu'il fallait faire une évaluation poussée.

Je ne dirais pas qu'il y avait un malaise avec Schällibaum en deuxième moitié de saison. Tous les joueurs étaient dans le même bateau. Après avoir connu du succès, on est entré dans une zone de doute de laquelle ont a été incapable de sortir.

Ç’a été difficile pour tout le monde de traverser cette période de doute à un moment crucial de la l'année. On n'avait pas vécu pareille situation en première moitié de campagne et on aurait dit que personne n'était capable d'en sortir. Tout le monde, joueurs et entraîneurs, avait du mal à faire virer la situation pour nous permettre de retrouver le momentum.

On n'était pas seulement premier au classement à la mi-saison, mais on avait aussi gagné la coupe canadienne et on jouait en Ligue des champions.

Quand une formation traverse une séquence de défaites, ça amène plusieurs questions, puis de la frustration et finalement le doute. Et une fois que tu entres dans la phase de doute, il est difficile de s'en sortir.

On a peut-être connu nos bons moments trop rapidement dans la saison. Si nous les avions connus en mai ou en juin, le passage à vide aurait peut-être été plus court. Dans l'esprit des joueurs, il s'est peut-être installé une confiance aveugle qui nous poussait à nous dire que les choses allaient être faciles compte tenu de notre excellent début de saison. On s'imaginait que nous étions pour participer aux séries facilement, même avec une deuxième moitié de saison ordinaire. Finalement, on s'est retrouvé le dos au mur et nous avons été éliminés dès le premier tour, lors d'un match sans lendemain à Houston.

*Propos recueillis par Robert Latendresse