Le départ de Nick De Santis de son poste de directeur technique de l'Impact a été reçu comme une onde de choc par les joueurs. Ce n'est pas quelque chose à quoi on s'attend dans le cours d'une saison.

Avec la saison difficile que nous connaissons, on se disait qu'on allait la vivre ensemble jusqu'au bout et qu'après, il y aurait peut-être des changements. Les joueurs se concentrent sur les matchs à venir et comment les gagner. Ils ne s'attardent pas à ce que fait la direction. Nick est avec l'équipe depuis son arrivée en MLS et c'est principalement lui qui a amené les joueurs à Montréal. Comme joueurs, on sait que nous sommes aussi responsables parce que nous sommes sur le terrain.

C'est la pire saison de ma carrière. Même quand j'ai commencé ma carrière avec l'Impact au tournant des années 2000, ce n'était pas aussi difficile. On était jeune et on commençait dans les rangs professionnels. Ce n'était pas comme la MLS où tout est plus gros, avec plus d'enjeux et plus de gens pour nous regarder. La pression est plus forte. J'ai déjà joué pour des clubs qui se sont retrouvés en zone de relégation, mais jamais au dernier rang.

C'est frustrant parce que nos efforts ne sont pas récompensés. Tous les joueurs vivent cette frustration, mais moi, en étant un joueur local, c'est un peu différent. Je vois et je sens que le public n'est pas content. Tous les jours, on me demande ce qui se passe et comment les choses vont changer. Je ne vous cacherai pas que ces derniers jours, j'ai eu du mal à dormir. Comme les autres, je cherche des solutions. Je suis revenu à Montréal en sachant que ce ne serait pas facile au départ en MLS, mais on a connu deux bonnes saisons. Maintenant, c'est difficile, mais il faut garder la tête haute pour bien finir.

On traverse sans doute la pire période de l'histoire de l'Impact et depuis deux jours, mais on ne vise qu'une personne. L'équipe aussi a un travail à faire. Il reste 14 matchs à la saison de la MLS et il faut les jouer avec fierté. Il y a la fierté personnelle, mais il y a aussi la fierté du maillot qu'on représente et des gens qui nous supportent.

C'est moi et Marco Di Vaio qui avons annoncé la nouvelle du renvoi de Nick à nos coéquipiers. La direction de l'équipe a rencontré les deux capitaines pour les informer qu'une annonce allait être faite. Il fallait éviter que les joueurs soient les derniers au courant de la situation.

Sur le terrain, on poursuit notre entraînement pour le prochain match samedi contre Toronto. C'est un moment difficile de voir ce qui se passe à l'interne avec Nick. Nos derniers résultats apportent leur lot de frustration, et pour moi qui vient de la place, ce n'est pas quelque chose que j'envisageais. Les choses se sont mal déroulées, mais il faut continuer. J'ai passé neuf ans en Europe et ce sont des choses qui arrivent quand les choses vont mal. Nick s'est donné corps et âme pour cette équipe et c'est à nous de terminer la saison avec honneur.Nick De Santis

On est des hommes, des athlètes et le soccer est notre profession, à nous de traverser cette période difficile et de terminer la saison en démontrant que nous sommes meilleurs que ce que nous avons démontré jusqu'ici.

Je n'ai pas l'intention de critiquer la direction de l'équipe. Je suis un joueur, pas un commentateur. C'est leur rôle de soulever des questions. Aujourd'hui, on traverse une période noire et tout le monde semble vouloir enfoncer le clou. On dirait que les gens oublient les beaux moments que nous avons vécus depuis deux ans. Je ne vais pas dire que tout est parfait dans l'organisation, mais on ne fait que se concentrer sur les mauvaises choses et personne ne parle de ce que nous avons fait de bien depuis notre entrée en MLS. Depuis mercredi, tout le monde ne parle que des erreurs et tout le monde veut frapper sur le clou de Nick.

Ce n'est pas mon rôle et je n'ai aucun droit de commenter sur la direction que prend l'équipe. Quand je serai à la retraite, mon rôle sera peut-être différent et j'aurai le droit de porter d'autres jugements. Pour le moment, mon rôle est de jouer et d'aider l'équipe à gagner. On ne demanderait pas à P.K. Subban ou David Desharnais d'analyser le travail de Marc Bergevin par exemple.

Je connais bien Nick. J'ai amorcé ma carrière avec lui chez l'Impact alors que l'équipe évoluait dans un autre circuit. Il était mon capitaine et le club vivait une transition après une année d'absence en 1999. À l'époque, on avait donné plus de chance aux jeunes de jouer et j'ai eu la mienne. Nick est un fier compétiteur, un passionné et un gagnant. Il se donnait à fond à chaque match pour Montréal. Je suis désolé de ce qui lui arrive.

Je n'ai pas eu l'opportunité de lui parler depuis son départ. Il est venu saluer les gars hier, mais on n'a pas eu le temps de faire une vraie conversation.

Maintenant, on veut bien terminer cette saison. C'est la volonté des joueurs de démontrer notre vraie valeur au cours des 14 prochains matchs de MLS, sans oublier les parties de la Ligue des champions. On veut remettre les pendules à l'heure et démontrer que le futur s'annonce bien à Montréal.

*Propos recueillis par Robert Latendresse