COLUMBUS, Ohio – Les cris de joie et les confettis ont volé dans le ciel noir et froid de Columbus, dimanche soir, emportant avec eux le beau rêve de l’Impact de Montréal.

Avec dans sa mire une participation à la finale de l’Est, le onze montréalais s’est incliné par la marque de 3-1 devant le Crew, pliant douloureusement l’échine sous le poids d’un pointage combiné de 4-3 au total des buts d’une série aller-retour de deux matchs.

« Je suis fier de mon équipe »

Le deuxième but du match de Kei Kamara, inscrit alors qu’il restait moins de dix minutes à écouler au deuxième quart d’heure de temps supplémentaire, a mis fin à la saison de l’Impact.

Nigel Reo-Coker et Ignacio Piatti ont bien tenté de réanimer leur club, mais ont raté des chances en or de ramener le duel à égalité dans les dernières minutes de la rencontre.  

« Les gars ont poussé, ils ont tout donné », a commenté l’entraîneur Mauro Biello devant le vestiaire de l’équipe vaincue.

« C’est une pilule difficile à avaler, parce que je sens qu’on avait quand même des chances pour au moins égaliser la marque et aller en tirs de barrage, déplorait Patrice Bernier. C’est difficile, parce que c’est comme si je ne réalisais pas que la saison est terminée. Mais c’est bien le cas. »

« Cette équipe a beaucoup de potentiel »

« La plaie est tellement fraîche que je crois que je ne le réalise pas encore, a chuchoté le gardien Evan Bush. J’ai l’impression qu’on a un autre match la semaine prochaine. Malheureusement, ce n’est pas le cas. C’est un peu étrange. »

« C’est décevant, mais on a tout donné. Ça s’est joué sur des détails. On a eu des occasions, malheureusement on n’en a pas profité, et eux, ils les ont mises au fond, analysait Laurent Ciman. On est peut-être frustré, c’est sûr, parce que quand on regarde la physionomie du match, on pouvait aller aux penalties et après, ça aurait pu se jouer pour une équipe comme pour l’autre. »

La finale de l’Association Est opposera donc le Crew aux Red Bulls de New York, qui avaient éliminé D.C. United dans l’autre demi-finale plus tôt dans la journée.

Début de match difficile

Comme ce fut le cas dans le premier match de la série, l’Impact est arrivé en retard à la ligne de départ et cette fois, il n’avait pas l’excuse de la fatigue à invoquer.

Dès la quatrième minute, Federico Higuain a décalé l’action sur la gauche vers le défenseur Waylon Francis, qui a aussitôt renvoyé la politesse à Kamara qui fonçait dans la surface. L’imposant attaquant a facilement échappé à la couverture de Ciman et placé sa tête sur le centre qui s’est retrouvé derrière Bush.

Limité à un seul tir au but la semaine précédente à Montréal, Kamara a célébré son premier but depuis le 26 septembre. Et il ne s’est pas arrêté là.

Quatre minutes plus tard, la vedette du Crew a percé dans la surface pour flirter dangereusement avec le doublé avant d’être fauché par Victor Cabrera. La foule a bruyamment exigé un penalty, mais l’arbitre Armando Villareal a ignoré la requête.

La défense de l’Impact n’était pas sortie du bois. À la 12e minute, Kamara a sauté devant Ambroise Oyongo, particulièrement erratique en début de match, et a envoyé un centre de Harrison Afful sur la barre transversale. Trois minutes plus tard, c’est une intervention de dernière seconde de Cabrera qui a empêché Kamara d’augmenter l’avance des siens.

Déception au Théâtre Corona

Le stimulant dont l’Impact avait besoin pour amorcer son match est survenu à la 22e minute sous la forme d’un arrêt inespéré de Bush. Embêté par un tir bas de Justin Meram, Bush avait encore les fesses au sol quand Ethan Finlay s’est emparé du retour sous ses yeux. Le duel semblait inégal, mais Bush a battu les probabilités d’un geste désespéré.

L’Impact a peu à peu repris vie à partir de ce moment. Ignacio Piatti et Marco Donadel ont offert à Steve Clark ses premières frousses, sans toutefois pouvoir le déjouer.

C’est finalement Duka qui s’est chargé du but égalisateur. Préféré à Dominic Oduro dans le onze partant de Biello, Duka a hérité d’un ballon disputé dans la surface après un corner servi par Donadel et a offert à Montréal un précieux but à l’étranger. Pendant que les visiteurs jubilaient, les spectateurs criaient au vol : Duka semblait hors jeu sur la séquence.

Demi-heure infernale, prolongation sous pression

L’Impact a poursuivi sur sa lancée à son retour de l’entracte. Des incursions de Didier Drogba et Duka dans le premier quart d’heure de la deuxième période ont donné l’impression que les visiteurs avaient les nerfs assez solides pour gérer la situation.

Mais à partir de la 60e minute, le Crew a augmenté la pression et s’est fait l’envahisseur de la surface montréalaise. Après cinq minutes de siège, Biello a effectué sa première substitution du match, envoyant le défenseur Hassoun Camara dans la mêlée pour remplacer Duka.

La quiétude recherchée par l’arrivée du Français ne s’est pas concrétisée. À la 67e, Ciman a accroché Finlay là où une telle erreur ne pardonne pas. L’officiel n’a pas hésité à offrir un penalty au Crew et le dangereux Kamara, même s’il n’avait marqué aucun de ses 22 buts en saison régulière en pareilles circonstances, s’est présenté au point de tir.

« Il n'y a jamais penalty! »

Coup de théâtre : pour la deuxième fois du match, Bush a sauvé les meubles avec un petit miracle.

« À ce moment-là, j’avais espoir que les choses allaient tourner en notre faveur », regrettait Bernier.

Mais l’insistance du Crew a fini par lui rapporter. Entré dans le match pour les 15 dernières minutes de temps réglementaire, l’ancien de l’Impact Jack McInerney a été frustré par une autre parade parfaitement synchronisée de Bush, mais personne ne couvrait Finlay au retour.

« On était sur la route et c’était normal qu’ils poussent un peu vers l’avant, mais si je regarde les chances qu’on a eues, je ne pense pas qu’ils en ont eu beaucoup plus que nous », a dit Biello, se défendant d’avoir ordonné le repli de ses troupes trop tôt.

À 2-1 pour les locaux et 3-3 au pointage combiné des deux matchs de la série, la table était mise pour la prolongation.

L’Impact a encaissé pendant la majorité du premier quart d’heure supplémentaire. Un chef-d’œuvre de Cabrera sur Finlay a sauvé la peau du Bleu-Blanc-Noir. McInerney a aussi raté la cible sur un tir à bout portant. 

Finlay saute sur le retour
Bush sauve l'Impact sur un penalty
L'arrêt, même sur les fesses!
Duka crée l'égalité!
Il ne faut pas oublier Kamara!