MONTRÉAL – L’Impact n’aurait pu inventer pire façon de perdre.

Alors que les Montréalais se dirigeaient à tout le moins vers un verdict nul, une confusion totale entre le gardien Troy Perkins et son défenseur Heath Pearce à la 89e minute de jeu a mené au but de Dominic Dwyer, qui a ainsi offert un gain inespéré de 2-1 au Sporting Kansas City, samedi soir, au Stade Saputo.

La gaffe de trop

Alors que les deux représentants montréalais se faisaient face et hésitaient longuement à s’emparer du ballon dans la surface de réparation, Perkins est finalement intervenu, mais son dégagement a d’abord dévié avant de tomber aux pieds de Dwyer, qui avait une cage béante dans sa mire pour marquer son deuxième but de la rencontre.

« Pour être honnête, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Un manque de communication, je présume, mais ça nous coûte cher », a déploré Perkins au terme de la rencontre.

« C’est la même histoire depuis deux matchs. Je ne sais pas comment on fait pour perdre comme ça », s’est quant à lui questionné l’entraîneur-chef Frank Klopas en faisant référence au revers de 1-0 encaissé à la 94e minute de jeu face au Chivas USA une semaine plus tôt.

« On est tous des compétiteurs. Marcher dans les rues de Montréal quand on perd de la sorte, c’est gênant », en renchéri Klopas, qui n’a pas senti le besoin d’enguirlander les fautifs une fois dans le vestiaire.

« Analyser un match de l’extérieur ce serait trop facile, a souligné Klopas. C’est comme si j’étais Pelé, mais en réalité, tout s’est déroulé en une fraction de seconde. C’est le résultat d’une erreur de communication. C’est bien dommage pour Heath, car il avait connu un match solide jusque-là. Je me sens mal pour lui. »

Dwyer frappe tôt

Dwyer, deuxième meilleur buteur de la MLS, n’avait préalablement eu besoin que de quatre minutes de jeu pour placer l’Impact dans une position précaire tôt dans le match.

Dwyer a en effet démontré tout son savoir-faire en redirigeant de la tête une longue remise en touche du défenseur Matt Besler derrière Perkins, inscrivant ainsi son 13e but de la campagne.

« On n’a pas mal joué. On a erré dans les premières minutes, ce qui leur a offert un jeu arrêté alors qu’on sait que c’est l’une de leurs forces. Mais rien ne laissait présager qu’ils allaient l’emporter à la toute fin du match », a pour sa part souligné le capitaine Patrice Bernier.

Enchaînant par la suite longues passes imprécises et constructions offensives malhabiles, les hommes de Frank Klopas ont attendu une vingtaine de minutes avant de commencer à effectuer de réelles percées en zone ennemie.

Des attaques plus incisives qui ont finalement rapporté à la 28e minute de jeu. Un centre de Bernier a alors rebondi dans un premier temps avant de trouver la tête de Justin Mapp. Si le milieu de terrain de l’Impact n’a pu rediriger à sa guise le ballon, son coéquipier Marco Di Vaio s’est chargé de le faire.

D’une rare tête, l’attaquant italien a lors déjoué le portier du SKC Andy Gruenebaum à sa droite.

Fauché dans la surface de réparation quelque cinq minutes plus tard, Felipe Martins aurait pu entraîner un penalty, mais la réputation du milieu de terrain brésilien à plonger régulièrement a sans doute convaincu l’officiel Hilario Grajeda de ne pas lui faire cette faveur.

Trop d’occasions manquées

Après avoir inscrit sept buts à ses deux précédents duels face à l’Impact, l’attaque du Sporting n’allait toutefois pas se satisfaire d’un match nul.

Se butant d’abord aux défenseurs montréalais, notamment Pearce et Matteo Ferrari sur des interventions tardives, les attaquants du Sporting ont ensuite été freinés par Perkins en début de deuxième demie.

Di Vaio réplique de la tête

Le gardien de l’Impact a en effet réservé son plus bel arrêt de la rencontre pour Antonio Dovale en repoussant de la main droite le tir dangereux de ce dernier.

Malgré ces défaillances défensives, le onze montréalais a généré quelques occasions dangereuses par la suite, mais un manque de précision a empêché l’équipe de convertir ces opportunités offertes par la meilleure défense de la MLS.

Martins et McInerney en deux occasions, entre autres, ont alors secoué les panneaux publicitaires plutôt que les cordages. Puis, à la 86e minute, le défenseur Hassoun Camara a bien failli briser l’égalité à la suite d’une montée inattendue dans la zone dangereuse, mais sa frappe a raté de très peu la lucarne gauche.

Un manque d’opportunisme qui a coûté cher. Très cher.

« On ne va pas se le cacher, on a eu des opportunités de prendre les devants, mais on n’a pas capitalisé et on se doit de tenir bon quand un point est à notre portée, car chacun d’entre eux est primordial pour nous à ce temps-ci de la saison. »

« On combat, on est agressif et on fait ce qui est nécessaire, d’ajouter Bernier. Ce ne sont pas les autres équipes qui nous battent, mais nous-mêmes. »

« C’est pour cette raison qu’on est dernier au classement », a de son côté résumé Ferrari.

Un ajout musclé

Mis sous contrat à la fin du mois de juin, le défenseur polonais Krzysztof Krol a effectué ses débuts dans l’uniforme montréalais, amorçant la rencontre au poste de latéral gauche, au détriment du Québécois Karl W. Ouimette.

Robuste, rapide et tenace, Krol a réussi sa rentrée, écopant d’un carton jaune en deuxième demie et s’aventurant même en attaque en quelques occasions.

L’Impact prendra maintenant la route de Columbus, où il a rendez-vous avec le Crew samedi prochain.