L’Impact de Montréal recevait le Toronto FC dimanche soir pour son dernier match de saison régulière. Les deux équipes étaient déjà qualifiées pour les séries, mais l’enjeu demeurait important puisque l’issue de la rencontre déciderait de l’adversaire qu’elles y affronteraient et, surtout, de la pelouse où se jouerait le match.

Impact 2 - Toronto FC 1

Friable au milieu de terrain et ébranlé par les assauts répétés de Sebastian Giovinco, le bleu-blanc-noir a souffert en première demie. N’eut été du brio d’Evan Bush dans les buts, le déficit de 1-0 aurait certainement été plus important en entrant au vestiaire.

Les Montréalais ont présenté un visage bien différent à la reprise. Un doublé de Didier Drogba en moins de deux minutes a complètement changé le cours d’une rencontre qui avait déjà des allures de finale de Coupe. Les occasions pour se mettre à l’abri ont ensuite été nombreuses, mais les Torontois ont tenu bon et bien failli accrocher le match nul qu’ils étaient venus chercher. Une frappe sur la barre de Michael Bradley et un tacle sublime d’Hassoun Camara sur Josy Altidore en toute fin de match ont toutefois donné la victoire aux locaux.

Les résultats de la 34e journée du championnat font en sorte que l’Impact accueillera de nouveau le TFC dans un match de barrage jeudi soir au Stade Saputo. Le gagnant accédera à la demi-finale d’association.

Une ambiance jamais vue

Une foule à pleine capacité fait toujours plaisir au département des ventes. C’est cependant la qualité de cette foule qui permet de mettre le feu aux poudres et de créer des souvenirs inoubliables. Avant même que le coup d’envoi soit sifflé, l’énergie dans les tribunes était notable et celle-ci s’est maintenue pendant 90 minutes. Installés à proximité de la Cloche, qu’ils ont eu le malheur d’entendre à deux reprises grâce aux efforts de Drogba et du maire Coderre, les partisans torontois ont été accueillis par les Ultras de Montréal qui avaient préparé une série de tifos spécialement pour l’occasion.Denis Coderre - Impact

Les échanges en tribune ont aussi eu leur équivalent sur la pelouse. Les tacles musclés et les chances de marquer sont venus en vagues et les réactions en crescendo de la foule ont culminé en un bruit assourdissant sur le but vainqueur.

« J’ai n’ai jamais entendu un bruit comme ça, ici au stade », lançait Mauro Biello après le coup de sifflet final.

Certaines rencontres ont été marquantes au Stade Saputo au fil dans ans. En termes d’ambiance cependant, dimanche soir était du jamais vu.

Bon diagnostic

Didier Drogba a peut-être fait la différence devant le but, mais Biello doit recevoir sa part de crédit pour les ajustements faits en cours de match. Dominé au milieu de terrain en début de match, il a fait monter Nigel Reo-Coker d’un cran pour mettre Bradley et Cheyrou sous pression plus rapidement. Sa décision de retirer Johan Venegas dès la mi-temps envoyait aussi un message fort à ses troupes. Au-delà du fait de poser le bon diagnostic, Biello s’est démontré proactif en prenant des décisions qui ont eu une influence importante sur l’issue du match.

Est-ce un bon moment pour vous redemander si l’Impact devrait le reconduire comme entraîneur-chef en 2016?

Attention au mirage

L’Impact a battu son plus grand rival et Drogba a fait rêver les amateurs une fois de plus, mais la soirée de dimanche est un couteau à deux tranchants. Le Toronto FC est-il abattu mentalement ou piqué à vif ? L’Impact en sort-il plus déterminé que jamais ou trop confiant? Biello et son personnel devront trouver le moyen de rapidement ramener les troupes sur terre. En ce sens, contrairement à l’habitude, un entraînement a été planifié au lendemain du match.

La victoire de dimanche donne l’avantage du terrain en vue de jeudi. Rien de plus. Le vrai travail ne fait que commencer pour une équipe qui, selon Evan Bush, « a ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout ».

Après tout, lors de son arrivée, Didier Drogba a clamé haut et fort qu’il était ici pour soulever des trophées. L’en croyez-vous capable?