À moins de soulever la coupe MLS, la fin d’un parcours en séries s’accompagnera toujours d’une certaine amertume. L’Impact peut toutefois entamer son entre-saison la tête haute. Sur les deux matchs, le Crew a été meilleur et ses joueurs désignés ont su faire la différence. Le Onze montréalais est tout de même resté accroché jusqu’au bout et s’est retrouvé à un pas d’une place en finale contre les Red Bull de New York. Malgré la déception, le mot fierté était sur toutes les lèvres dans le vestiaire après la rencontre. Un discours bien différent de celui qu’on entendait après l’élimination à Houston en 2013.

Crew 3 - Impact 1 (Prol.)

Les chances y étaient

Acculé au pied du mur, l’Impact a continué de pousser en prolongation et les occasions se sont présentées. Nigel Reo-Coker et Dilly Duka ont d’abord cogné à la porte, mais ont été repoussés à la gauche du gardien Steve Clark. Quelques instants plus tard, Nacho Piatti a eu une chance en or d’égaler la marque. Lancé en échappée par Johan Venegas, l’Argentin a précipité une frappe loin au-dessus de la cage. Avec Drogba dans la surface et beaucoup d’espace devant lui, on pouvait s’attendre à mieux. Les longs ballons sont venus en vague dans les derniers instants du match, mais le Crew a su tenir bon.

Kei Kamara tranche

En un instant, le monde du sport a la capacité de transformer un héros en vilain et vice-versa. C’est ce qu’a vécu Kei Kamara dimanche soir. Blanchi à l’aller, il n’a pris que quatre minutes à s’inscrire à la feuille de match sur un centre de Waylon Francis. Le Sierra-Léonais a ensuite bousillé sa meilleure chance du match à la 68e minute. Son penalty, frappé sans conviction, a été stoppé par Evan Bush qui jouait alors les trouble-fêtes dans son Ohio natal. Question d’éviter de refaire face à Bush aux tirs de barrage, Kamara s’est élevé au-dessus de Donny Toia en prolongation pour compléter un doublé de la tête et propulser les siens en finale de l’Est.

La saison dernière, le Crew a jeté les bases d’une philosophie axée sur la possession et les centres. Kamara était le chaînon manquant pour les convertir, mais n’était pas chaud à l’idée de signer à Columbus. Chapeau à Greg Berhalter de l’avoir convaincu.

Encore les arbitres

« Il n'y a jamais penalty! »

L’arbitrage était de nouveau un sujet chaud dimanche. Par souci de ne pas critiquer les officiels, Didier Drogba a choisi de ne pas émettre de commentaires d’après-match. Ces critiques auraient possiblement ciblé le tacle par derrière de Gaston Sauro qui aurait pu lui mériter une expulsion en première mi-temps. Laurent Ciman, pour sa part, est revenu sur le contact dans la surface avec Ethan Finlay en affirmant que pour lui « il n’y avait jamais penalty ». Le contact était léger et Finlay a bien vendu la chose, mais cette intervention demeurait évitable. En restant patient ou en dégageant la surface plus tôt, l’arbitre n’aurait pas eu de décision à prendre.

De manière générale, les Montréalais se sentent ciblés par les officiels. À tort ou à raison, c’est un sentiment partagé et cultivé par les amateurs, la direction et plusieurs joueurs. Un sentiment, un feeling, ne suffit toutefois pas à démontrer l’existence d’un traitement injuste.

Des statistiques éloquentes ou des séquences de jeu comparables impliquant d’autres équipes, en revanche, pourraient constituer un bon argument. À ce stade-ci, l’Impact a deux options. Se taire complètement et se concentrer sur ce qu’il contrôle, ou provoquer un dialogue civilisé et rationnel avec les responsables de l’arbitrage. Adam Braz et Nick De Santis passeront-ils un peu de temps devant l’ordinateur dans l’entre-saison? Si un tel dossier devait être monté, il serait peut-être judicieux d’omettre le but de Dilly Duka face au Crew. Duka était clairement hors jeu et l’arbitre adjoint ne l’a pas vu… Chut!

« Cette équipe a beaucoup de potentiel »

Un premier bilan depuis 2012?

La fin de saison s’est avérée productive pour l’Impact. Depuis le début de l’intérim de Mauro Biello, l’équipe a fait un 180 degrés. Plus excitante et performante, elle a enchaîné les victoires à la maison et en a même accroché quelques-unes sur la route. Au-delà de ces évidences, quelques points importants restent à aborder avant de fermer les livres sur une saison mémorable.

En 2013, le bilan était d’un vide consternant. Une inquiétude justifiée par une saison 2014 catastrophique. Cette campagne s’est elle aussi conclue par une rencontre avec les médias où plus de questions ont été soulevées que répondues. Bref, pas de bilan. Sur les 14 derniers matchs, Biello et ses troupes ont livré la marchandise. Au tour de la direction de prendre le relais. Quels sont les constats sur cette année étrange? Quelles sont les décisions à prendre en priorité? Il sera d’ailleurs intéressant de voir qui seront les porte-paroles du club lors de ce bilan. Qui de Joey Saputo, Nick De Santis, Richard Legendre et Adam Braz seront désignés? Biello pourrait aussi y être si on profite de l’occasion pour le confirmer en vue de l’an prochain.

J’en profite pour vous demander quelles seraient vos questions pour ce panel lors du bilan de fin de saison.