À première vue, le décor ressemblait à une séance d’entraînement typique de l’Impact de Montréal, mais il s’agissait pourtant du premier exercice depuis que Nick De Santis a été démis de ses fonctions de directeur sportif.

Figure bien connue de l’organisation, De Santis s’est contenté de venir jeter un bref coup d’œil à la séance avec un regard plus détaché qu’à l’habitude. Pendant ce temps, les joueurs vaquaient à leurs tâches habituelles sous les commandes de l’entraîneur Frank Klopas.

Même s’il hérite de fonctions plus étendues, ce dernier n’avait aucunement l’intention de se réjouir et il se concentrait sur la pente à remonter pour son club.

« Il ne faut pas oublier tout ce que Nick a accompli pour cette organisation », a rappelé Klopas qui ne croit pas que la présence accrue de De Santis dans l’entourage de l’équipe pouvait gêner le groupe.

« J’ai toujours eu une excellente relation avec Nick. C’est un ami et l’une des raisons pour lesquelles je suis venu à Montréal. La meilleure façon de décrire le tout, c’est que l’équipe passe toujours en premier dans ses priorités. Il m’a attiré avec son dévouement et il est impliqué depuis si longtemps un peu comme Mauro (Biello, son adjoint) », a-t-il tenu à préciser.

En tant que capitaine, Patrice Bernier a commenté ce revirement de situation au nom de ses coéquipiers et il admettait que la secousse avait été considérable.

« C’est quand même un effet choc pour nous et la majorité des joueurs sont ici en raison du travail de Nick. Ce n’est pas un changement que tu prévois pendant une saison, mais on sait que les choses ne se déroulent pas bien pour notre équipe présentement », a confié Bernier qui a connu De Santis en tant que coéquipier d’abord.

À travers ce changement d’importance, Klopas apprécie recevoir l’appui du président Joey Saputo qui lui accorde l’occasion de modifier l’équipe selon ses préférences.

« L'équipe a mal été construite »

« C’est bien d’avoir du support et je sais que je dois obtenir des résultats dans mon poste d’entraîneur. C’est agréable de savoir que j’ai du temps devant moi pour corriger certains aspects et relancer l’équipe. J’ai confiance en notre groupe et nous pouvons voir que nous jouons mieux même si nous continuons d’encaisser les défaites. Nous n’avons pas atteint le niveau désiré, mais nous allons nous défoncer jusqu’à la fin », a détaillé le dirigeant d’expérience.

Ce mandat élargi implique aussi de grandes responsabilités et une dose accrue de boulot à accomplir ce qu’il ne redoute pas.

« Oui, c’est beaucoup de travail sauf que j’ai accumulé beaucoup d’expérience administrative à Chicago et je suis confortable par rapport aux joueurs acquis dans les derniers mois », a expliqué Klopas en nommant notamment Heath Pearce et Krzysztof Krol.

En augmentant son influence sur le club, Klopas a précisé qu’il voulait implanter quelques éléments qui seront représentatifs de la vision de l’Impact.

« C’est important d’établir certains principes qui demeureront même si je ne suis plus ici un jour. Ça facilite l’intégration quand des nouveaux joueurs se greffent à l’organisation », a noté Klopas qui choisirait présentement le rôle d’entraîneur s’il avait à se limiter à une fonction.

En termes clairs, les joueurs de l’Impact se retrouvent maintenant avec un seul et unique patron ce qui pourrait simplifier la donne selon une perception extérieure.

« Je ne crois pas que les joueurs voient les choses ainsi. Peut-être que ce sera le cas en vue de la prochaine année, mais pour le moment, nous nous concentrons sur le dernier droit pour conclure en force », a répondu Bernier.

Un effet positif pour la suite de la saison?

Les répercussions de cet autre changement majeur chez l’Impact risquent d’être davantage apparentes la saison prochaine, mais il n’est pas impossible que les joueurs démontrent plus d’aplomb sous l’influence de ce coup de barre.

« Tout le monde doit se réveiller et comprendre que n’importe quel changement peut survenir. On ne sait pas ce qui se produira au terme de la campagne et on sait que des mouvements surviennent entre chaque saison dans la MLS. Avant tout, il faut retrouver notre confiance et tout donner dont lors de la Ligue des champions (de la CONCACAF) », a identifié Bernier à propos des conséquences souhaitables de ce geste.

« C’est également une question de fierté et de sauver l’honneur. On veut redorer l’image du club et bien représenter les partisans qui nous supportent », a poursuivi le capitaine.

L’ère De Santis étant maintenant terminée, Klopas doit attaquer quelques mandats prioritaires pour l’avenir de l’organisation après avoir jeté un coup d’œil du côté des joueurs internationaux lors de la dernière semaine d’ouverture sans oublier les options aux quatre coins de la MLS.

« Nous allons devoir regarder le plan à établir, nous avons beaucoup investi sur l’Académie et nous devons continuer dans ce sens. On veut donner des chances aux jeunes sans perdre d’idée le but primordial de gagner », a évoqué Klopas.

« Le club a bâti des relations avec des équipes de haut niveau partout sur la planète depuis deux ans et nous devrons encore plus profiter de ce fait », a souhaité celui qui considère que Biello mériterait une chance comme entraîneur quand il n’occupera plus ce poste.

Une première séance pour Dilly Duka 

« La transition sera facile »

À travers ce petit tourbillon, le nouveau venu Dilly Duka est passé plutôt inaperçu alors qu’il participait à son premier entraînement avec l’Impact. Acquis du Fire de Chicago en retour de Sanna Nyassi, Duka était convoité par Klopas.

« C’est un joueur que je voulais amener à Montréal qui est très habile pour contrôler le ballon et pour jouer dans la surface ainsi que dans le dernier tiers. Il est jeune (24 ans) également donc nous pouvons bâtir avec lui et il s’avère très dangereux avec de l’espace devant lui », a conclu Klopas dont le travail sera encore plus épié de près.