MONTRÉAL – Lorsque l’Impact a fait l’acquisition de Chris Duvall durant l’entre-saison, plusieurs ont déduit que l’organisation s’était dotée d’une option supplémentaire au poste de latéral droit dans le but de déplacer Hassoun Camara dans l’axe, sa position naturelle.

Mais de nombreuses tuiles se sont abattues sur la défense montréalaise depuis le début de la saison, de sorte que l’exactitude de cette lecture n’a jamais vraiment pu être vérifiée. En raison de blessures, suspensions ou autres aléas du terrain, Mauro Biello a dû composer quatre lignes arrières différentes pour les six premiers matchs de son équipe.

« On a déjà dû gérer autant de scénarios différents qu’on en voit habituellement dans toute une saison », a bien résumé Evan Bush vendredi.

Sauf qu’avec le diagnostic qui est tombé cette semaine sur Victor Cabrera – l’Argentin devrait rater un minimum de six semaines pour guérir une entorse à la cheville droite – Biello n’a plus de raison de retarder la conversion de Camara et, du même coup, sa fusion avec Laurent Ciman. Ce n’est pas d’hier qu’on croit les deux longilignes défenseurs destinés à cohabiter en charnière centrale. Le match de samedi à Philadelphie sera le début d’une expérience qu’on espère fructueuse chez le Bleu-blanc-noir. 

« Si je regarde les boîtes dans lesquelles on essaie de mettre un crochet... Expérience? Check. Qualité? Check. Communication? Check. Tout est là, énumérait Biello cette semaine. Maintenant, c’est entre leurs mains. C’est à eux de prendre cette opportunité, de croire en cette combinaison et de bien le rendre sur le terrain. »

Camara et Ciman ont fait la paire à deux reprises en 2017, mais ne sont toujours pas restés unis pendant 90 minutes. Lors du premier déplacement de la saison, à San Jose, Camara avait été expulsé sur accumulation de cartons à la 66e minute. De plus, Biello est le premier à admettre que ses deux vétérans avaient connu, à l’image du reste de l’équipe, un mauvais match ce soir-là.

Un mois plus tard, à Los Angeles, Camara s’était de nouveau retrouvé aux côtés de son compagnon belge pendant que Cabrera purgeait une suspension. Il s’était blessé à la tête et n’avait pas terminé la première demie, mais Biello en avait assez vu pour être encouragé par le potentiel de la combinaison.

« C’est à cause de ce duo qu’on avait plus de possession, qu’on était capable de s’en sortir, de gérer le momentum. L’important, pour eux, c’est de toujours être un pas en avant de l’adversaire, que ce soit offensivement ou défensivement. Ils ont l’expérience pour le faire et c’est ce à quoi je m’attends d’eux. »

« C’est sûr que plus on va jouer des matchs ensemble, plus on va se créer d’affinité et de liens footballistiques, raisonnait Ciman avant le départ pour la Pennsylvanie. Il faut nous laisser le temps d’apprendre à se connaître et de vraiment former le duo idéal. Avec la blessure de Victor, je pense qu’on va devoir jouer davantage ensemble. C’est bien pour nous et c’est bien pour l’équipe. »

Le genou de Ciman : rassurant

L’Impact doit maintenant espérer que la malchance épargne ses deux défenseurs trentenaires. Camara a dû composer avec divers maux au cours des dernières années tandis que Ciman doit prendre soin d’un genou amoché depuis son plus récent séjour avec l’équipe nationale belge.

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En début de semaine, « Lolo » a foulé le terrain d’entraînement avec un peu de retard sur ses coéquipiers et s’est dirigé vers une surface de sable, où il a effectué quelques exercices pieds nus en compagnie d’un thérapeute. Vendredi, les journalistes ont été prévenus qu’il se ferait légèrement attendre avant de venir à leur rencontre, le temps de compléter quelques traitements à l’infirmerie.

S’il concède qu’il n’est pas dans une forme optimale, Ciman assure qu’il n’y a pas d’inquiétude à se faire dans son cas.

« Pour l’instant, ça tient et quand je joue les matchs, je suis à 100%. C’est sûr que je suis un peu plus ménagé durant la semaine pour éviter l’inflammation, mais j’ai fait les examens qu’il fallait et il n’y a rien de grave, donc tant que les médecins me donnent le feu vert, je continue à travailler et à jouer les matchs à 100%. »

Infatigable exemple de régularité à sa première saison en MLS, en 2015, Ciman a vu encore plus de terrain l’année dernière, mais il l’a fait dans la douleur. Une vilaine blessure à une cheville l’a tenaillé pendant une bonne partie de la saison, l’empêchant d’égaler les standards qu’il avait établis un an plus tôt.

Le Diable Rouge se veut toutefois rassurant : il n’y a aucune comparaison possible entre son état de santé actuel et ce qu’il a enduré l’an dernier.

« J’avais voulu revenir trop vite et j’en ai souffert tandis que présentement, avec le genou, j’ai fait tout ce que je devais faire, que ce soit avec les docteurs de l’équipe nationale ou les nôtres ici. C’est sûr que ça me gêne de temps en temps, mais sur le terrain, je suis à 100%. C’est-à-dire qu’à partir du moment où je sais marcher, courir, me déplacer de droite à gauche et aller dans les duels, je me considère à 100%. C’est sûr que ce n’est pas facile à suivre jour après jour parce que des fois, j’ai plus de douleur que d’autres, mais ça fait partie du métier. »

De l’empathie pour Cabrera

Quant à Cabrera, les récents développements viennent engraisser un dossier médical déjà bien garni. Le défenseur argentin peine à rester sur le terrain depuis son arrivée à Montréal, comme en font foi ses saisons de 20 et 21 départs.

Cette année, l’athlète de 24 ans se voit encore incapable d’afficher l’étendue de son potentiel.

« Il n’y a rien qui ne lui soit pas tombé dessus, constate Bush. Non seulement il a été blessé, mais il a subi des crampes, a reçu un carton rouge... À l’image de l’équipe, il a connu l’adversité sous différentes formes. Mais à son retour, dans quelques semaines, il aura encore une longue saison en avant de lui et sera toujours un élément clé pour nous. »

« Il ne doit pas se laisser abattre, compatit Ciman. Il y a des joueurs qui sont blessés depuis longtemps et qui reviennent, je pense à Romero. Il faut maintenant qu’il bosse dans l’ombre pour revenir. Nous, on l’attend et on va espérer faire de bons résultats d’ici là. »​

« On va laisser passer la tempête »
« On doit être prêt »