MONTRÉAL – Ballou Jean-Yves Tabla aurait eu le droit d’être intimidé. Affronter un club aussi prestigieux que l’AS Roma, ça peut vous paralyser une paire de jambes. Surtout quand on n’a que 17 ans.

Mais mercredi soir, dans un Stade Saputo bondé, le jeune prodige de l’Impact a démontré qu’il était beaucoup plus que le produit d’une machine à sensationnalisme. À ceux qui ne le connaissaient jusque-là que de nom, il a fait comprendre pourquoi de richissimes clubs européens s’intéressaient à sa progression.

L’Impact voulait laisser la place aux jeunes dans ce match amical perdu contre le géant italien. Ballou l’a pris, sa place, s’imposant comme le meilleur joueur des siens dès son entrée dans l’action. En 25 minutes, il a déculotté deux défenseurs, frappé un poteau, créé des chances pour ses coéquipiers et s’est probablement mérité une invitation à souper du gardien Maxime Crépeau en arrêtant un tir adverse directement sur la ligne des buts.

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Quand il a été victime d’une faute plutôt corsée en fin de rencontre, son nom a commencé à résonner dans les tribunes, gagnant rapidement les quatre côtés de l’enceinte.

« C’était spécial, n’a pu s’empêcher de remarquer Mauro Biello. Je ne me rappelle pas d’avoir entendu la foule commencer à crier le nom d’un joueur de 17 ans ici. C’est sûr que c’était un grand moment pour lui. »

« C’est sûr que ça fait du bien d’entendre tout ce support », a timidement apprécié l’adolescent à sa sortie du vestiaire.

Ils sont plusieurs à croire que ce concert d’éloges n’était en fait que la répétition, le test avant la grande représentation. Le jeune Ballou frappe aux portes de la première équipe depuis un bon moment déjà et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne soit promu avec les hommes. Il ne peut qu’avoir aidé sa cause avec une performance comme celle qu’il a offerte mercredi.

« On a un plan pour lui, a assuré Biello. C’est pour ça qu’il était sur le terrain aujourd’hui. On veut le faire progresser de la bonne manière. C’est un joueur talentueux qu’on va amener en respectant les étapes. Mais quand il démontre ses qualités et s’exprime de cette façon, c’est sûr que le processus va aller un peu plus vite. »

« C’est sûr que les entraîneurs sont contents, réalise Tabla, qui a marqué trois buts en 15 matchs avec le FC Montréal, l’équipe réserve de l’Impact, cette saison. Ils veulent que je progresse encore plus pour être prêt et avoir du temps de jeu. Il ne faut pas trop presser le truc. Moi, je suis content de ma progression et je vais continuer à travailler. Quand ils décideront que je suis prêt, je pourrai remplir un rôle. »

Choinière, qui a lui-même signé son premier contrat professionnel à la fin juin, en est un autre qui a su attirer l’attention pour toutes les bonnes raisons. L’un des deux seuls joueurs montréalais utilisé pendant 90 minutes, le milieu de terrain de 19 ans a joué avec une assurance et un sens de l’initiative qui ne sont pas passés inaperçus.

Dès la quatrième minute, il a accepté une passe d’Ignacio Piatti et a driblé à l’entrée de la surface avant de décocher un tir qui a donné un coup de pied de coin à l’Impact. À la 18e, il a allié finesse et robustesse pour remporter un duel contre le défenseur Alessandro Florenzi, qui a 21 apparitions avec la sélection italienne. Puis à la 30e minute, il a presque réalisé un coup d’éclat en frappant le poteau d’un tir d’une vingtaine de mètres.

Choinière a été plus effacé en deuxième demie, mais il en avait déjà fait assez pour ressortir du lot. Maintenant, ne lui reste plus qu’à espérer que l’effort fourni le mènera à l’obtention de minutes significatives en MLS, ce que Biello et son personnel n’ont toujours pas osé lui donner depuis sa promotion.

« Aujourd’hui, c’était intéressant de voir comment certains jeunes se sont exprimés. Comme entraîneur, quand tu vois des choses comme ça, les jeunes commencent à rentrer dans la discussion pour avoir des minutes. C’est exactement ce qui doit arriver pour qu’un jeune ait des minutes », a laissé planer Biello.