L’entre-saison de Hassoun Camara aurait difficilement pu être plus particulière. En plus de fiancer sa copine cet hiver et d’amorcer une initiative caritative salutaire dans son pays d’origine du Sénégal, il a vécu le bouleversement de l’assaut au Charlie Hebdo à quelques rues seulement de l’institution.

Passionné comme il l’est, le défenseur de l’Impact de Montréal n’est pas du style à rester indifférent à ces expériences diamétralement opposées et les moments passés avec sa famille, en France, deviennent encore plus précieux.

Celui qui célébrera son 31e anniversaire le 3 février avait en tête depuis quelque temps de redonner à des gens dans le besoin et l’occasion recherchée s’est présentée.

« J’ai acheté des équipements pour les habitants d’un village reculé du Sénégal. C’est une chose qui m’a fait plaisir et que j’aimerais développer dans l’avenir », a-t-il humblement confié au RDS.ca.

« C’est parfois difficile de trouver le temps, mais j’ai pu prendre 10 jours pour y aller et ça m’a fait chaud au cœur. Pour cette première expérience, c’était un projet personnel donc je n’ai pas voulu solliciter l’aide de quiconque. Ça m’a fait du bien de le faire par moi-même, mais j’espère monter une association ou une fondation avec l’appui de différentes personnes à Montréal qui sont touchées par cette cause », a poursuivi l’athlète polyvalent.

Justement de retour au Québec, Camara est emballé à l’idée de renouer avec les siens surtout que l’organisation a procédé à une panoplie d’ajouts à l’effectif.

« Franchement, je trouve que l’équipe a fait de belles additions et on a pu garder les piliers comme Patrice (Bernier), Evan (Bush) et compagnie. C’est aussi agréable de voir arriver des joueurs avec de grandes ambitions et des expériences sportives de valeur. Ça ajoute une pression supplémentaire, mais une bonne pression qui donne le goût de commencer en force », a reconnu le volubile numéro 6.

La plus récente acquisition, celle de Laurent Ciman, s’avère celle qui a suscité le plus d’intérêt et Camara le connaît surtout de réputation.

« C’est forcément un grand joueur car il a fait partie de l’équipe nationale belge. Il détient un palmarès éloquent et c’est un ajout fort à notre club. On est heureux de le voir à nos côtés sans oublier qu’il est francophone, ce qui nous fera une ligne arrière qui s’exprimera presque totalement en français », a détaillé celui qui a cumulé 2365 minutes d’action en 2014 n’étant devancé que par Felipe à ce chapitre.

L’arrivée de Ciman donne du tonus à la brigade défensive montréalaise qui sera dirigée par un nouvel entraîneur, Enzo Concina. En plus de ce pilier qui devrait compenser la perte de Matteo Ferrari, Camara renouera avec Bakary Soumare. Ces trois joueurs seront notamment épaulés par Wandrille Lefèvre, Karl W. Ouimette et Eric Miller, ce qui laisse croire à une meilleure profondeur.

« On est plus outillé à ce niveau. Ça fait plaisir de voir Baky à nos côtés, c’est un excellent défenseur. Wandrille continuera de grandir comme il le fait depuis quelques années. Il faut aussi parler de Karl et Maxim (Tissot – qui a complété la dernière saison comme milieu). On mise vraiment sur des joueurs qui ont la mentalité nécessaire pour défendre les couleurs du club. C’est un facteur important, on doit marquer le coup sur l’identité et le caractère », a souligné celui qui s’est joint à l’Impact en 2011.

Cette dose de caractère se situe parmi les facteurs qui ont cruellement manqué à l’Impact en 2014. Camara espère que la venue de Concina contribuera à reléguer aux oubliettes cette saison de misère.

« Il nous aidera à travailler et à se corriger tactiquement. On a besoin de repartir sur de bonnes bases et d’avancer collectivement en confiance », a admis Camara qui est impressionné par le fait que Concina ait dirigé Edinson Cavani à Naples.

Une partie du public à reconquérir

Ce nouveau visage de l’Impact ne regagnera toutefois pas instantanément la partie du public qui n’a pas digéré son rendement décevant à la première saison sous les ordres de Frank Klopas. Même s’il n’a pas grandi dans le marché montréalais, Camara réalise très bien que l’opération séduction est à recommencer avec plusieurs amateurs. Hassoun Camara

« Oui, c’est certain. On sait que l’année a été très difficile, mais elle nous offre paradoxalement de très belles perspectives en commençant avec l’étape de la CONCACAF », a convenu Camara en saisissant l’occasion sans tarder.

En effet, l’Impact pourrait charmer son marché en entamant l’année en force lors de l’étape des quarts de finale de la Ligue des champions de la CONCACAF. Le tout se déroulera avec les matchs aller et retour contre Pachuca au Mexique le 24 février et le 3 mars à Montréal au Stade olympique.

« C’est quelque chose de grandiose à jouer pour nous, mais ça donnera aussi une ambiance particulière pour la ville et les partisans. Ils ont pu vivre un scénario semblable en 2009 avec l’affrontement contre le Santos Laguna. »

Mais pour que l’Impact marque l’histoire comme elle le souhaite en atteignant l’étape de la demi-finale de cette compétition pour la première fois, l’attaque devra aussi être au rendez-vous malgré la perte inestimable de Marco Di Vaio.

Confiant dans ses opinions, Camara ose avancer qu’il ne ressent pas de craintes offensives à la suite du départ de l’Italien.

« Étrangement, non. C’est vrai que Marco représente une perte devant, mais le club demeure à l’affût d’un renfort offensif. J’ai même l’impression que nous avons l’une des meilleures équipes offensivement », a-t-il avancé.

« Quand je vois un joueur comme Jack (McInerney) qui possède l’un des meilleurs talents américains de son âge, je trouve qu’on a plutôt de la chance. On ferait une erreur en tant que joueur ou partisan de croire que nous sommes dépourvus à ce niveau. Pour moi, c’est un génie et il ne reste qu’à lui montrer de la confiance pour qu’il nous montre tout son talent », a vanté Camara qui se dit serein grâce à l’afflux de nouveaux joueurs dont Nigel Reo-Coker.

Il vaut mieux en rire, mais pour la première fois depuis son ascension dans la MLS, l’Impact entame une deuxième saison consécutive avec le même entraîneur. Klopas devra prouver sa valeur en 2015 un peu à l’image d’Evan Bush qui héritera de l’opportunité attendue d’être identifié comme l’homme de confiance devant le filet.

« Evan et moi, nous sommes les deux plus anciens du groupe. C’est l’un des meilleurs gardiens de la MLS et il manquait d’expérience et d’occasions dans le passé pour s’exprimer avec nos gardiens comme Troy Perkins et Donovan Ricketts. On n’a pas tout vu ce qu’il pouvait accomplir et il poursuit une grande courbe de progression », a jugé Camara qui le voit même comme un candidat de choix pour la sélection américaine.

Si tous ces souhaits ne sont pas menacés en ce qui concerne le rendez-vous contre Pachuca, le lancement de la saison régulière le 7 mars contre le D.C. United n’est pas coulé dans le béton. Une menace plane sur le lancement de la saison régulière puisque la convention collective de la MLS pourrait échoir à la fin janvier. Les négociations se poursuivent entre les deux clans alors que les joueurs ne veulent pas céder afin d’améliorer leurs conditions dont un accès à une autonomie.

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