Joey Saputo s’est donné la mission de développer la culture soccer au Québec. Il y voit une des principales clés des succès futurs de son club. Je partage le point de vue. À une lettre près.

L’Impact de Montréal doit développer SA culture soccer.

Il n’existe pas de manière unique de consommer ou vivre le ballon rond sur la planète. Le monde regroupe une multitude de cultures propres à chaque club, pays ou région du monde.

Celle du onze montréalais se précise tranquillement, mais reste largement à définir.

Un grand pas devant

En 2014, Hugues Léger (vice-président marketing) annonçait sa volonté de créer des rituels de match qui offriraient une expérience unique aux visiteurs du Stade Saputo. Depuis, l’ambiance qu’on y trouve a fait un grand pas devant.

Des écharpes portées à bout de bras signalent un début de match imminent, une cloche de 1 500 livres annonce les buts du onze montréalais et les mosaïques tapissent les tribunes lors de matchs de grande envergure.

À l’intérieur du Stade Saputo, le Bleu-blanc-noir a su développer une façon de faire bien à lui. Reste à faire de même au-delà des frontières de l’enceinte ou à l’extérieur de la métropole.

L’affaire d’une province

L’Impact a l’intention d’augmenter sa présence et son influence en régions. Pour ce faire, le club devra peut-être modifier sa façon de communiquer avec ses amateurs.

Pendant les dernières séries, le principal slogan était « Tous au stade ». À vrai dire, c’était davantage un « call to action » pour inciter les gens à acheter des billets.

Bref, pas ce qui a de plus inclusif pour les gens de Rouyn, Trois-Rivières, Québec ou Rimouski, souvent contraints par la distance, le temps ou l’argent.

De Barraute à Gaspé, le Bleu-blanc-noir a un marché quasi inexploité. Un marché qui a par moments été aliéné dans l’urgence de vendre le prochain match. Afin de diffuser sa culture aux quatre coins de la province, le discours devra résonner au-delà du 514 et du 450.

S’approprier le club

Pour décrire les Canadiens de Montréal, on parle de nos glorieux. Les Expos, nos amours. Permettez-moi de jeter par la fenêtre l’idée que Montréal ne s’identifie qu’aux équipes gagnantes puisque la dernière coupe des uns remonte à 1993, alors que les autres sont défunts depuis plus de 10 ans.

Ceci n’est pas une critique envers le CH ou les Expos. Bien au contraire. Après 23 ans sans trophée et 12 sans même exister, on parle encore de ces organisations au « nous ». Difficile de trouver un signe plus clair d’attachement. À quelque part, les partisans ont le sentiment que ces équipes leur appartiennent.

Dans l’univers de l’Impact, ce lien affectif se limite aux joueurs. Patrice Bernier est devenu, mon capitaine, et Laurent Ciman, mon général.

En revanche, pour décrire le club, les formules sont plus distantes. On parle alors du onze montréalais ou du Bleu-blanc-noir. Pas aussi intime.

Question de temps?

Comme ce fut le cas pour l’expérience de match au stade, Joey Saputo est bien conscient qu’il aura besoin de temps pour qu’une culture prenne racine et que toute une province s’approprie son club.

Le temps seul n’est toutefois pas suffisant.

À l’intérieur du Stade Saputo, la pelouse, les chants et la cloche servent de repères phares d’une culture propre à l’Impact. Qu’en est-il ailleurs au Québec ou des 348 jours de l’année où il n’y a pas de match MLS à Montréal?

Voilà le défi pour le prochain cycle de cinq.

En attendant d’avoir des précisions, je vous pose la question à nouveau.

On supporte l’Impact parce que...?