Au moment de l’annonce du congédiement de Mauro Biello, Joey Saputo affirmait qu’une trentaine d’éléments seraient considérés pour choisir son successeur. Les supporters seront rassurés de savoir que l’Impact possède une liste d’épicerie plus exhaustive qu’elle ne l’a été dans le passé. Les critères de sélection vont de la langue parlée à la philosophie de jeu préconisée.

Dans un éventail aussi large, quelques attributs me semblent tout de même prioritaires.

Dans l’immédiat

Contrairement à l’an dernier, l’entresaison sera mouvementé chez l’Impact. Si on misait sur la stabilité il y a un an, les changements seront nombreux d’ici la saison prochaine. Lors du dernier Loin de s’en Foot, mon collègue Patrick Leduc a dressé une liste des joueurs indispensables chez le bleu-blanc-noir. Elle était courte. Probablement, plus courte que vous ne le pensez.  

Pour que la reconstruction soit rapide et efficace sur la durée, le nouvel entraîneur doit déjà avoir un bon réseau de recrutement. Autrement, il sera à la merci du système déjà en place chez l’Impact. Un système qui a connu quelques succès, mais qui a également produit sa part de flops au cours des dernières saisons.

Le bleu-blanc-noir en sera à la deuxième année d’un plan de cinq ans. Si le club a réellement l’ambition de remporter la MLS Cup d’ici 2021, il doit connaître plus de réussites que d’échecs avec les joueurs qu’il mettra sous contrat dans la prochaine année.

Le réseau de contacts du successeur de Biello y jouera un rôle clé.

Maintenir le cap

Le prochain entraîneur devra également avoir des convictions et des principes assez solides pour lui permettre de maintenir le cap dans un club qui dérive souvent de sa trajectoire initiale.

L’Impact de Montréal est propulsé par la passion des gens qui l’opèrent. Une passion qui, d’une part, a fait grandir l’organisation de ses modestes débuts en 1993 à une finale de conférence en MLS l’an dernier. D’autre part, elle peut créer un environnement volatile où les plans changent plus souvent qu’ils ne le devraient.

En 2013, le critère no 1 lors de l’embauche de Marco Schällibaum était qu’il soit francophone. L’année suivante, un anglophone unilingue le remplaçait. En septembre 2014, le FC Montréal voyait le jour. Une équipe qu’on jugeait essentielle pour permettre aux joueurs à fort potentiel d’atteindre la MLS. Deux ans plus tard, l’équipe était dissoute.

Si le prochain entraîneur débarque à Montréal avec des convictions profondes et contagieuses, le club cessera peut-être ces virages à 180 degrés. Le cas échéant, la culture du club aura fait un énorme bond en avant.

Facteur X

Les départs de Mauro Biello et Patrice Bernier laisseront un vide énorme à combler dans le paysage médiatique la saison prochaine. À mes yeux, une des fonctions de l’entraîneur sera de meubler une partie de cet espace.

Les déboires du CH pourraient offrir une magnifique fenêtre à l’Impact en 2018. Si la tendance se maintient chez la Sainte-Flanelle, les médias auront soif d’histoires fraîches à raconter cet hiver. Un entraîneur disponible et généreux avec la presse, comme Mauro Biello l’a été, contribuerait à rattraper le momentum perdu dans le paysage médiatique.

En revanche, l’embauche d’un coach distant et désagréable à côtoyer serait un frein déplorable. Demandez à n’importe lequel de mes collègues, je doute que vous n’en trouviez un qui désire un retour à l’ambiance de l’ère Klopas.

Le job no 1 de l’homme à la barre de l’équipe sera toujours de produire sur le terrain. Je crois toutefois que la réalité montréalaise requiert aussi qu’il puisse bien communiquer avec le public. Un département dans lequel le club peut encore faire d’énormes progrès.