MONTRÉAL – Une première demie désastreuse suivie d’une vaine remontée, quelques décisions arbitrales douteuses et de précieux points échappés.

Bienvenue à l’Impact de Montréal, Blerim Dzemaili.

L’arrivée d’un nouveau joueur désigné n’a pas éloigné le onze montréalais de sa véritable identité. L’Impact a comblé un retard de deux buts en deuxième demie, mais a laissé Justin Meram compléter son tour du chapeau en fin de match et s’est incliné par la marque de 3-2 devant le Crew de Columbus, samedi soir au Stade Saputo.

Des buts d’Ignacio Piatti (52e) et Anthony Jackson-Hamel (77e) avaient permis à l’Impact de créer l’égalité après un entracte bénéfique, mais Meram a jeté une douche froide sur les 17 508 spectateurs en déjouant Evan Bush pour la troisième fois de la soirée dans les arrêts de jeu.

L’Impact (2-4-4) a ainsi perdu un deuxième match de suite à domicile.

« C’est décevant, a déclaré l’entraîneur Mauro Biello. En première demie, on était lents. On n’a pas créé beaucoup et chaque fois qu’on a fait une erreur, l’autre équipe a été capable de compter. C’est notre mentalité qui doit changer, il faut qu’on trouve des solutions parce qu’on ne peut pas donner trois buts à domicile à chaque fois, c’est impossible. C’est inacceptable. »

Titularisé au poste de milieu axial, Dzemaili a joué 90 minutes. Il a été crédité de six tirs au but, dont un seul cadré. C’est son service sur coup franc qui a mené au but égalisateur de Jackson-Hamel, qui a placé sa tête sur un relais aérien dévié par un rival pour enfiler son quatrième de la saison.

Mais l’Impact a laissé une équipe qui disputait un troisième match en huit jours quitter avec le dernier mot. Alors que les locaux misaient sur la force du nombre en quête du but vainqueur, Meram a semé Chris Duvall pour contre-attaquer en surnombre. À l’orée de la surface, il a trouvé à sa droite Niko Hansen, qui lui a aussitôt remis la politesse. Le reste ne fut qu’une formalité.

ContentId(3.1232459):Encore des points perdus
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« Bien sûr, on voulait gagner ce match, mais il faut aussi comprendre et s’ajuster à la réalité du moment, regrettait Bush. Quand vous parvenez à combler un retard de deux buts, vous devez absolument sortir de là avec des points. Mais on n’est pas resté suffisamment équilibrés, on a été trop gourmands en envoyant trop de gars vers l’avant et ça nous a fait mal. Un 3-contre-2 dans les arrêts de jeu d’un match à domicile contre un rival d’association... On a jeté aux poubelles ce qu’on avait fait dans les 60 minutes précédentes. »

« Quand on perd et qu’on fait 2-2, il faut rester derrière tous ensemble et se concentrer. Mais on a voulu aller chercher la victoire à domicile et on a perdu », a résumé Piatti, repentant.

Meram avait enfilé son costume de trouble-fête dès le quart d’heure de jeu. À la 14e, l’international iraquien a hérité du ballon dans l’axe et a décampé en ligne droite, laissant Hernan Bernardello dans ses traces. Lorsque sa passe pour Kekuta Manneh lui est revenue après avoir été interceptée par Kyle Fisher, Meram a opté pour un tir qui n’a laissé aucune chance à Evan Bush.

C’était le début d’une troublante domination des visiteurs au milieu de terrain.

Le Crew est passé près de doubler son avance trois minutes plus tard. Laurent Ciman a gaffé dans sa surface en dégageant directement dans les tibias de Federico Higuain. L’Argentin s’est retrouvé seul devant le gardien, mais a mis trop de moutarde dans sa frappe et a raté le cadre.

Meram a rappliqué à la 28e minute au terme d’une séquence amorcée par une mauvaise passe de Dominic Oduro dans le tiers offensif. Après une série de mauvaises réactions des locaux, de la glissade tardive de Bernardello à la sortie mal calculée de Bush, c’était 2-0.

« Les deux buts qu’on a pris, ce n’est pas Columbus qui les a faits », a exprimé Piatti.

« Ils ne nous mettaient extrêmement de pression, a fait remarquer Bush. Ils attendaient simplement qu’on commette des erreurs et ils ont été un peu chanceux sur ces deux buts. »

Réveil au vestiaire

Biello a tenté de secouer son groupe en habillant Patrice Bernier en remplacement d’Adrian Arregui et en modifiant son schéma tactique pour commencer la deuxième demie. Avec son capitaine dans la mêlée, l’Impact est revenu de l’entracte en lion.

Deux minutes après avoir vu Oduro frapper le poteau, Piatti a inscrit son équipe au pointage avec son premier but en trois matchs. Après être allé récupérer un ballon le long de la ligne de touche, l’Argentin a remis à Dzemaili, qui a ensuite centré pour Oduro. Ce dernier a raté son contrôle dans les six mètres, mais Piatti passait par là et a complété la besogne.

Le « Nacho Show » s’est poursuivi à la remise en jeu. Piatti a déjoué deux adversaires à l’entrée de la surface avant de centrer pour Ballou, mais Zack Steffen a fait l’arrêt. À la 71e minute, alors qu’il semblait se plaindre de douleur à la cuisse gauche, Piatti a pris un violent tir après avoir reçu un centre de Ciman, mais s’est de nouveau buté aux gants de Steffen.

Il aura finalement fallu Jackson-Hamel, l’« autre » homme des grandes occasions de l’Impact, pour créer l’impasse. Entré à la 74e à la place de Bernardello, le grand attaquant québécois s’est de nouveau imposé comme un remplaçant de luxe en plaçant sa tête sur le centre parfait de Dzemaili.

Officiellement, Dzemaili n’a été crédité d’aucune passe décisive, mais il a été à l’origine des deux buts de sa nouvelle équipe.

« On avait eu seulement trois jours pour travailler, mais je croyais que c’était important qu’il s’intègre tout de suite dans le groupe. Ça va lui prendre un peu de temps pour trouver son rythme et connaître ses coéquipiers. Je pense qu’il est plus confortable dans le 4-3-3, on l’a vu en deuxième demie, il s’est retrouvé un peu plus sur le ballon. Pour les prochains matchs, c’est sûr qu’il faudra le trouver avec le ballon pour qu’il engage ensuite les autres. Avec les minutes, avec les matchs, il va trouver cette adaptation. »