MONTRÉAL – Des efforts mal répartis, une éthique de travail pas nécessairement exemplaire, un manque de finition répété dans le tiers offensif. Les raisons qui ont sorti Lucas Ontivero des bonnes grâces de l’entraîneur Mauro Biello au fil de la saison n’ont échappé à personne.

Ontivero a lui-même reconnu ses torts au moment de faire le bilan de sa première saison en MLS, vendredi. Le jeune joueur désigné a admis qu’il avait eu du mal à s’adapter aux exigences d’un nouveau système de jeu et qu’il avait ultimement perdu son poste au profit de joueurs plus travaillants.

Prêté à Montréal par le club turc Galatasaray à un mois et demi du début de la saison, Ontivero s’est accroché à un rôle de titulaire pendant le premier mois du calendrier avant de voir ses responsabilités diminuer progressivement. Un regain de vie au début de l’été lui a permis de marquer deux buts en quatre départs, mais c’est du bout du banc ou encore des gradins que l’Argentin de 22 ans a vécu le reste de son initiation au soccer nord-américain. Il a obtenu du temps de jeu dans 21 des 34 matchs de la saison régulière et n’a jamais fait partie des plans lors du prolifique parcours du club en séries éliminatoires.

Mettant une partie de ses problèmes sur le dos d’une mauvaise préparation hivernale et d’un camp d’entraînement sur surface synthétique, Ontivero a dit avoir livré un début de saison satisfaisant avant d’avouer que ses carences en défensive avaient sans doute été la cause réelle de sa dégringolade dans la hiérarchie de l’effectif.

« J’étais dans le onze partant, j’étais bien, j’étais tranquille et pendant ce temps, [Michael] Salazar et [Dominic] Oduro se tuaient au travail en attendant que leur tour arrive. Et lorsque leur tour est venu, ils ont bien fait », a constaté Ontivero.

« Je n’avais pas la capacité physique pour les tâches défensives qui m’étaient demandées tandis que Salazar et Oduro, eux, jouaient de la bonne manière, c’est-à-dire qu’ils s’impliquaient défensivement pour ensuite lancer Nacho [Piatti] vers le filet adverse. Je n’étais pas habitué à ce genre de mission parce que moi aussi, j’aime me porter à l’attaque », a confessé le jeune milieu défensif, qui se disait néanmoins reconnaissant de la chance qui lui avait été offerte à Montréal.

Ontivero dit n’avoir aucune idée de ce qui l’attend la saison prochaine, qu’un dénouement émanera éventuellement des discussions prochaines entre l’Impact et les détenteurs de ses droits en Europe. Mais il verrait d’un bon œil un retour à Montréal, où son intégration a été facilitée par la présence d’un quatuor de compatriotes avec lesquels il s’est lié d’amitié.

« Si je reviens, si on veut bien de moi ici, je devrai m’assurer d’arriver avec une meilleure préparation non seulement physique, mais aussi psychologique, a dit le jeune homme au pied gauche dévastateur. À force de ne pas jouer et de seulement m’entraîner, j’ai laissé ma situation m’atteindre mentalement. Mais si je reviens, je le ferai avec l’intention d’être l’un des meilleurs joueurs de l’équipe, comme toujours. »

Venegas croit que le pire est passé

Johan Venegas est un autre jeune joueur à vocation offensive qui n’a su répondre aux attentes à sa première saison complète en Amérique du Nord. Le Costaricain de 28 ans a obtenu moins de temps de jeu que lors de la demi-saison qui avait suivi son arrivée à l’été 2015 et a terminé l’année avec un but en vingt matchs.

Venegas est revenu sur le différend qui l’a opposé à la direction de l’équipe en cours de saison et qui permettait de croire que son départ était imminent.

« Ce n’est un secret pour personne qu’à un certain moment, mon rendement n’était pas bon. Je n’avais pas le même temps de jeu qu’auparavant et on a essayé de trouver des solutions. Tous les joueurs veulent être bien où ils sont », a expliqué le sympathique Tico par le biais d’un interprète.

« Finalement, j’ai pris la décision de rester et de voir la situation comme un défi. Je veux démontrer à quelle classe de joueurs j’appartiens et je me dis que si je suis passé à travers ce qui s’est passé, les choses ne peuvent que s’améliorer. »

Venegas espère qu’on lui donnera la chance d’honorer la dernière année du contrat qui le lien à l’Impact. « Je sais que l’année qui vient sera une grande année pour le club et j’espère en faire partie. »