MONTRÉAL – Depuis le début de la saison, force est de constater que l’Impact avance au rythme dicté par Ignacio Piatti.

Quand son créatif joueur désigné trouve le fond du filet, le onze montréalais ne perd pratiquement jamais. Dans les douze matchs où il a marqué ses 14 buts, son équipe montre une fiche de 7-2-3. En revanche, lorsque Piatti est écarté de la feuille de pointage, l’Impact semble sans réponse, comme en témoigne son dossier de 2-7-7.

Et présentement, l’Impact a un gros problème. Le sympathique « Nacho » n’a marqué que deux buts à ses dix derniers matchs et à l’image de son franc-tireur, l’attaque montréalaise est en panne. Elle n’a fourni qu’un total de huit buts au cours de cette période, une inertie qui place aujourd’hui l’équipe en danger d’échapper sa qualification pour les séries éliminatoires.

« Des fois ça rentre, des fois pas », a résumé Piatti d’un ton calme, lundi.

Piatti a décoché onze tirs au but infructueux au cours de sa disette actuelle, sa plus longue de la saison. Samedi contre les Red Bulls de New York, il a été à l’origine de la seule menace digne de ce nom des siens, mais après s’être débarrassé d’un défenseur pour se donner ce qui semblait être un angle parfait vers le filet de Luis Robles, il a décoché une frappe qui a tout juste raté le cadre.

« C’est lourd parce que si je fais ça, ça change le match, réalise l’Argentin. C’est à ça que je pense dans ma tête, mais c’est fini maintenant. Il faut travailler et penser au prochain match. »

« Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’on a un problème. C’est simplement qu’on ne profite pas de nos chances, interprète Dominic Oduro. On en a eu quelques-unes samedi, il faut simplement les convertir. Si on ne le fait pas, les autres équipes continueront de nous punir comme c’est arrivé contre New York. »

L’Impact est l’une des neuf formations de la MLS dont plus de 30% de l’apport offensif total provient d’un seul buteur. Depuis le début de début de la saison, Piatti a enfilé 32,5% des buts de son équipe. Si on ajoute la contribution de Didier Drogba – sous les attentes, mais néanmoins considérable – on constate que les deux ténors de l’offensive montréalaise sont responsables de près de 56% de la production du groupe.

Drogba, pendant qu’on y est, ne revendique que deux buts à ses neuf dernières apparitions sur le terrain. L’un d’eux a été marqué sur penalty et l’autre sur coup franc.

Dominic Oduro a quatre buts avec sensiblement le même nombre de minutes sous les crampons qu’il en avait eu pour en fournir le double la saison dernière. Ce n’est pas très bon, mais c’est quand même autant, à lui seul, que Lucas Ontivero (2), Harry Shipp (2) et Johan Venegas (0), trois joueurs à vocation offensive qui n’offrent pas un rendement à la hauteur de leur feuille de route et/ou de leur contrat.

C’est probablement en pensant à tout ce beau monde, lundi, que Biello a admis qu’une contribution mieux balancée dans le tiers offensif serait souhaitable.

« C’est sûr que j’aimerais un peu plus de production des autres milieux offensifs pour que lorsque ces gars-là ne marquent pas, le milieu de terrain prend la relève. C’est très important. Si on peut avoir des buts du no 8 ou du no 10, c’est normal que ça va aider l’équipe et enlever un peu de pression sur les autres. »

« La patience est la clé, affirme le capitaine Patrice Bernier. On a la qualité, alors il faut être confiant. On crée des chances match après match, on va finir par trouver le fond du filet. »

« Suffit d’en marquer un ou deux et tout le monde retrouvera ses jambes, tout le monde en voudra plus, acquiesce Oduro. On a de bons joueurs, mais parfois, quand rien ne fonctionne, tout le monde est peu piteux. Suffit d’un but, puis d’une victoire, il y aura de nouveau du positif sur lequel bâtir. »

Et pour ce qui est des deux gros canons, Bernier croit qu’on peut les réduire au silence pendant un certain temps, mais qu’une fois que ça recommencera à péter, on risque d’en avoir plein les oreilles.

« On le sait, ces gars-là, une fois qu’ils marquent un but, tout d’un coup tout le reste de l’équipe est plus calme. Et l’adversaire risque d’être plus intimidé parce qu’il va sentir que la machine est repartie. Comme l’ont déjà dit plusieurs de nos adversaires, quand ces gars-là vont bien, on ne sait jamais, ça peut être deux ou trois buts. »

Mallace incertain, Bernardello suspendu

Même si les déceptions s’empilent chez l’Impact, les sourires étaient sincères et l’humeur collective plutôt bonne lundi au Stade Saputo alors que joueurs et entraîneurs se sont rassemblés pour la photo d’équipe annuelle.

Deux joueurs ont manqué le rendez-vous. Calum Mallace a reçu congé pour soigner un virus tandis qu’Andrés Romero, qui n’a pas joué et ne jouera pas cette saison en raison d’une blessure à un genou, n’est présentement pas dans l’entourage de l’équipe.

Alors que l’Impact devra déjà se passer de Hernan Bernardello en raison d’une accumulation de cartons, Mallace est un cas incertain pour le match de mercredi contre les Earthquakes de San Jose.

« On va voir. S’il n’est pas là demain, ça veut dire qu’il a encore des symptômes », s’est contenté de dire Biello.

Une fois la caméra rangée, Drogba a retraité au vestiaire pour y recevoir des traitements, la marche à suivre habituelle pour lui en début de semaine, a précisé l’entraîneur. Drogba, dont on peut remettre en doute la participation au déplacement de samedi prochain sur la surface synthétique d’Orlando, sera disponible contre San Jose, mais Biello n’a pas dévoilé comment il entendait utiliser son attaquant cette semaine.

« C’est sûr qu’il peut y avoir des changements, c’est normal dans une semaine de trois matchs », a-t-il simplement laissé planer.

Donny Toia, qui soigne une blessure à une cuisse, était l’autre absent à l’entraînement de lundi.

L’Impact tentera mercredi de signer une première victoire à domicile depuis le 6 août.