MONTRÉAL – À mesure que de potentiels arrêts continuent de s’annexer à la tournée d’adieu de Patrice Bernier, un important défi gagne en ampleur entre les mains de Mauro Biello.

Bernier, qui a déjà annoncé son intention de prendre sa retraite à la fin de la présente saison, risque d’avoir un été occupé. Le 13 juin, il fera un retour en équipe nationale alors que la sélection canadienne disputera un match amical contre Curaçao au Stade Saputo. Si le Brossardois n’a pas voulu s’éterniser sur le sujet la semaine dernière, il a clairement indiqué avoir « parlé de plus que ce match-là » lors de ses conversations avec le nouveau sélectionneur Octavio Zambrano, une indication qu’il pourrait prendre part au tournoi de la Gold Cup en juillet.

À cela s’ajoute le mouvement partisan né de la récente visite de Don Garber à Montréal et qui vise à convaincre le commissaire de la MLS d’inviter le visage de l’Impact au match des étoiles en août à Chicago.

C’est beaucoup de kilométrage additionnel au compteur pour un joueur qui, à 37 ans, a déjà emmagasiné près de 800 minutes de jeu avec son club. Et comme ses services s’avèrent présentement indispensables au succès dudit club, Biello risque d’avoir tout un casse-tête à solutionner au cours des prochains mois.

« C’est un fait que je dois le gérer dans certains moments, a reconnu l’entraîneur lundi. Beaucoup de voyages, beaucoup de matchs, il faut qu’on gère tout ça. Mais on a une bonne planification et je suis toujours en contact avec lui. »

L’utilisation de Bernier a toujours gratté une corde sensible chez les partisans montréalais. En 2015, son exclusion presque systématique du onze de départ de Frank Klopas avait provoqué un courroux populaire qui s’était en quelque sorte avéré justifié lorsque, après le congédiement de l’entraîneur américain et l’arrivée en poste de Biello, Bernier avait commencé à casser la baraque.

Cette saison encore, la pertinence du vétéran en milieu de terrain saute aux yeux. Un gouffre sépare la qualité de son travail à celle de ses collègues, de sorte que chacune de ses absences finit, d’une façon ou d’une autre, à prendre la forme d’un reproche envers Biello. Ce fut notamment le cas lorsque Bernier a amorcé deux matchs de suite sur le banc au début du mois de mai.

« Quand je l’ai reposé pour le match à D.C., je lui en avais parlé et je pense que ça lui a fait du bien, justifie Biello. Et même s’il n’était pas dans le onze partant, il est venu fermer le match. Ça ne veut pas dire qu’un joueur qui ne commence pas n’est pas important! [...] Parfois, ça fait partie d’un plan que les journalistes et les fans ne voient pas. Ils regardent les partants et ensuite ils voient le reste, mais cette gestion fait partie du jeu. »

Biello prolonge son exemple en abordant le traitement qu’il réserve au jeune Anthony Jackson-Hamel, que plusieurs réclament dans un rôle accru depuis qu’il a commencé à remplir les filets.

« On voit ce qu’il apporte quand il arrive en fin de match : les défenseurs sont fatigués, il a un peu plus d’espace et avec ça viennent les chances de compter. C’est calculé, on prend tout ça en considération dans nos décisions. »