MONTRÉAL – Privé des vétérans Ignacio Piatti et Patrice Bernier, Mauro Biello a injecté de la fraîcheur dans sa formation en offrant à Michael Salazar et Louis Béland-Goyette leur premier départ de la saison mercredi contre l’Union de Philadelphie. La réponse qu’il a obtenue de ses deux jeunes poulains l’a ravi.  

L’increvable Salazar a continué de se faire remarquer pour toutes les bonnes raisons sur l’aile droite. Auteur du seul but des siens dans la dégelée subie à Houston au début du mois, le joueur de deuxième année a marqué dans un deuxième match de suite lorsqu’il a placé sa tête sur un centre de Chris Duvall à la 19e minute. Il a aussi menacé avec une puissante frappe d’environ 25 mètres qui a testé la force d’impulsion du gardien John McCarthy à la 33e.

« On voulait appliquer beaucoup de pression aujourd’hui, on a travaillé là-dessus toute la semaine, a expliqué Biello. En plus du fait qu’il avait bien fait à Houston, on sait que Michael est très travaillant, qu’il est capable de harceler l’adversaire dans son territoire et il a fait un excellent travail dans ce domaine. On a été capable de récupérer beaucoup de ballons, surtout en première demie, et il en a été l’un des responsables. »

Salazar, un choix de deuxième ronde en 2016, a été réduit à un rôle de figurant au cours de la première moitié de saison. Tellement qu’en mai, l’Impact l’a prêt au Fury d’Ottawa, en USL, pour lui permettre d’obtenir un peu de temps de jeu. Avec deux buts et une passe décisive en quatre matchs, il a trouvé l’élan nécessaire pour retrouver la première équipe et, éventuellement, l’herbe fraîche des terrains de la MLS.

« Les entraîneurs me demandaient d’être dangereux, de créer des jeux et c’est ce que j’ai fait, raconte le jeune homme de 24 ans. J’ai livré la marchandise, on m’a rappelé à Montréal, j’ai eu ma chance et maintenant je tente d’en soutirer le maximum. » 

Salazar n’en est pas à ses premiers éclairs de génie dans l’uniforme bleu-blanc-noir. À sa saison recrue, il a inscrit un doublé à son tout premier départ en carrière. Il a ensuite débuté quatre des cinq matchs suivants, mais sa production n’a pas suivi et il a finalement retrouvé un rôle secondaire.

Maintenant qu’il est de retour à la surface, le natif du Belize se croit mieux équipé pour conserver un niveau de jeu élevé sur une période prolongée.

« Cette fois, je travaille extrêmement fort, explique-t-il. Ce n’est pas que je ne travaillais pas l’an dernier, mais il y a des petites choses que j’aurais pu faire différemment. Cette année, j’ai l’impression de comprendre exactement ce que les entraîneurs veulent de moi. »

« C’est l’avantage de l’expérience, approuve Biello. Maintenant, il doit apprendre de ces matchs et voir comment il peut être efficace quand il joue. De mon côté, je dois continuer de travailler avec lui, de l’aider dans les moments où il en a besoin, mais avec cette expérience, il va grandir. En espérant qu’il continue dans cette voie. » 

Oduro sous pression

Au plan strictement offensif, Salazar vient d’en faire plus en deux matchs que Dominic Oduro a été en mesure d’apporter, à la même position, dans la première portion du calendrier. Le vétéran n’a marqué qu’un but en quinze parties, dont treize départs, une réussite qui remonte au troisième match de la saison. Depuis, on ne voit que des zéros à sa fiche.

Mercredi, le Ghanéen était sur le banc pour assister au succès de celui qui pourrait le faire descendre d’un échelon dans la hiérarchie de l’équipe. Mais ce serait bien mal connaître l’homme que d’aller penser qu’il souhaite malheur à son possible successeur.

« C’est mon gars, dit Salazar, qui décrit Oduro comme le coéquipier parfait. On est toujours en train de se parler, il me donne un paquet de trucs et j’apprends à tous les jours avec lui. Comme il est plus vieux, j’essaie d’assimiler le plus d’information possible en sa compagnie. »

Les deux coéquipiers, qui partagent assurément un intérêt pour les coiffures excentriques, ont développé une belle complicité dès l’arrivée de Salazar à son premier camp d’entraînement.

« On s’entraîne ensemble durant le camp d’entraînement, on habite ensemble, on fait des abdos ensemble... On est vraiment proches. Il m’aide à chaque jour et même quand il ne joue pas, il me pousse à faire les bonnes choses. On est deux gars très positifs et on s’entraide constamment, peu importe ce qui se passe autour. »

Contre l’Union, Salazar est sorti à la 64e minute pour céder sa place à Oduro. Le jeune titulaire, le vieux réserviste... Si le premier ne s’éloigne pas trop de ses bonnes habitudes, ce sont peut-être les rôles auxquels chacun devra s’habituer en deuxième moitié de saison.

« Pour l’instant, la chance me sourit, ça va bien, mais j’essaie de ne pas trop y penser », dit Salazar.