Quel que soit le pourcentage ou le calcul de probabilités, on va se dire les vraies affaires (oui, nous en sommes rendus là) : les chances de participation aux séries de l’Impact de Montréal semblent on ne peut plus minces. Continuer à y croire est sans doute nécessaire, surtout si l’on fait partie de l’équipe, or l’observateur indépendant cachera mal son scepticisme devant un tel consensus de la communauté scientifique. Ils auront beau puiser toute la conviction propre à un mantra de Lloyd Christmas, avant même leur match contre le Toronto FC, les joueurs montréalais sont déjà assaillis par la frustration et les regrets.

Dépassé dans la dernière étape par DC United, le sort du Bleu-blanc-noir ne dépend plus seulement de sa performance lors des deux derniers matchs de la saison. Alors qu’on espérait un faux pas du club de la capitale américaine, chaque victoire de la bande à Wayne Rooney n’a fait qu’amplifier le désarroi des joueurs de l’Impact, lesquels se mordront les doigts de ne pas avoir accroché quelques points supplémentaires en début de saison, d’en avoir laissé filer quelques-uns en milieu d’année et d’avoir complètement raté les récents déplacements à Toronto et Washington. Mais au lieu d’agoniser dès aujourd’hui sur le diagnostic d’une campagne sous le signe de la reconstruction, contentons-nous de dire qu’une victoire de plus, peu importe où, peu importe quand, aurait conféré une tout autre saveur à cette fin de saison.

Forum du 5 à 7 : avez-vous foi en l'Impact?

La tête au derby?

Dans les circonstances, les Montréalais ont tout de même intérêt à concentrer leur attention sur l’adversaire du jour au Stade Saputo, le Toronto FC : un club déjà en proie à la déprime en raison de sa saison tombée à l’eau. L’Impact a d’ailleurs des comptes à régler avec des Torontois qui les avaient dominés 3-1 lors du dernier affrontement entre les deux équipes dans la Ville Reine. À cette occasion, la défense montréalaise avait accordé beaucoup trop d’espace à Sebastian Giovinco ainsi qu’à l’une des rares satisfactions chez le TFC cette saison : le milieu de terrain Jonathan Osorio.

Si la mission peut prendre l’air d’être impossible en vertu du retard au classement, il n’en demeure pas moins que l’Impact devra impérativement faire le boulot contre son rival canadien. Fixer ses énergies sur le taf, comme on dit en banlieue lyonnaise, voilà le meilleur moyen de ne pas laisser les émotions déranger la performance collective alors qu’on n’a aucun contrôle sur les matchs se disputant en parallèle.

Mais à l’écoute des propos recueillis chez les joueurs cette semaine au Centre Nutrilait, la tête semble encore lorgner sur la copie du voisin. La fulgurante ascension de DC United depuis l’arrivée de Rooney pourrait même nuire à l’auto-examen – lorsque viendra le temps de le faire. Comme la page n’est pas encore complètement tournée sur le transfert avorté de Jimmy Briand à la mi-saison, il sera tentant pour l’Impact de prendre ce raccourci pour expliquer la différence au classement au terme de la saison. Or, des manques, il y en avait tout un paquet, voire un package, ailleurs qu’en avant, et on risque d’en avoir une nouvelle preuve si l’on ne fait pas plus attention à Toronto.  

Pour en revenir à la mission, après deux semaines d’inactivité, le match contre le TFC est donc une sorte de bénédiction. On aura meublé l’attente en discutant de chiffres, de projets et de fiscalité. L’exercice s’étant avéré plutôt périlleux, l’Impact et son président devraient être heureux de pouvoir renouer avec le terrain. Un peu d’action pourrait ainsi permettre de changer l’objet du débat et, qui sait, de prolonger le suspense jusqu’à la fin du mois. Parce qu’à la fin, on courrait le risque de vous surtaxer avec toutes ses réflexions.

En attendant, on se donne rendez-vous pour une journée chargée samedi en Ligue anglaise : Chelsea reçoit Manchester United à 7h 25 sur RDS2. Ce match sera suivi d’un Loin de s’en Foot en direct avant la présentation de Manchester City contre Burnley autour de 10 h 00. Vos questions sont les bienvenues!