En marge du match des étoiles de la MLS cette semaine à Atlanta se déroule également le match des espoirs domestiques contre les Tigres de Guadalajara.

 

Si ce « HomeGrown game » ne compte pas de produit montréalais cette saison, il semble toutefois que les fruits du travail de développement effectué à l’Académie de l’Impact se récoltent à d’autres niveaux en ce moment.

 

L’exemple le plus frappant est certainement l’ajout de Mathieu Choinière au groupe professionnel il y a de cela deux semaines à peine. Alors qu’il jouait encore des matchs avec l’équipe U19 en début d’année, Choinière se sera certainement distingué lors du camp et lors des séances d’entraînement pour attirer l’attention des dirigeants montréalais. Or, aucun joueur de l’Académie présent au camp ne semblait avoir fait le nécessaire pour gagner une place au sein de l’effectif bleu-blanc-noir.   

 

Il semble toutefois que les performances étincelantes du jeune milieu de terrain avec l’équipe canadienne espoir lors du Tournoi de Toulon aient eu pour effet d’accélérer les discussions qui allaient mener à une offre de contrat. Comme quoi, l’intérêt de clubs européens, ne serait-ce que pour des essais, peut parfois propulser une processus qui semble atteindre un point mort. 

 

Mais pour l’entraîneur de l’Académie Nicolas Gagnon, la progression de Choinière ne laissait pas de place au doute quant à son avenir à l’Impact. Le formateur originaire de la Rive-Sud avait croisé Choinière « dès l’âge de 12 ans, [à la Concentration-soccer de St-Jean-sur-le-Richelieu, où] il se défonçait pour être le meilleur à chaque jour. »

 

Le sort aura fait que quelques année plus tard, alors que Gagnon s'était joint à l’Académie en tant qu’éducateur, il croiserait Choinière à nouveau. « À 15 ans, on avait identifié un élément à améliorer dans son bilan. Quatre mois après, il avait fait un progrès remarquable. Mathieu avait même commencé le bilan suivant en disant: ’je me souvenais ce que vous m’aviez dit, coach, et je ne voulais pas l’entendre à nouveau’. » Des paroles pouvant alimenter le folklore sur la mythique famille Choinière au sein de l’organisation montréalaise. Or, n’en déplaise aux amateurs d’histoires de persévérance, il semble toutefois que le principal intéressé n’ait pas été aussi marqué par l’épisode. « En fait, je ne me rappelle plus exactement de ce que j’avais à améliorer. »

 

Cela dit, les choses sont dorénavant plus claires pour Choinière. S'il ne s’explique pas lui-même ce qui a pu convaincre Rémi Garde de lui accorder un contrat chez les pros, la conversation est de plus en plus directe. « On a eu quelques échanges avant et après [la signature du contrat]. Il me parle surtout des choses que je dois améliorer. »

 

Par exemple? « Je dois muscler mon jeu. »

 

Muscler son jeu, Choinière sait très bien que cette phrase mythique fait partie du patrimoine footballistique français depuis qu’elle a été immortalisée dans le documentaire « Les yeux dans les Bleus » lors d’une scène de vestiaire où le sélectionneur Aimé Jacquet l’avait adressée à Robert Pires.

 

Concrètement, muscler son jeu, ça veut dire quoi? Simplement soulever plus de poids? « Non, je pense que c’est plus dans l’attitude mentale qu’il faut se préparer pour les duels. Il faut moins se laisser bousculer. Résister aux contacts, etc. » Bref, il faut s’habituer à jouer avec des hommes, ce qui n’est pas une mince affaire quand on a surtout rivalisé avec des adolescents durant notre formation. Le genre d’apprentissage qu’on acquiert en passant quelques saisons dans une équipe réserve, par exemple…

 

Gagnon tient toutefois à souligner un autre aspect à propos de Mathieu Choinière. « L’autre élément, c’est son intelligence de jeu. Il arrive à lire les situations et à d’adapter pendant les matchs. C’est quelqu’un à qui tu dis quelque chose et il l’absorbe pour devenir meilleur. » 

 

De son côté, Gagnon se concentre désormais sur la prochaine génération, lui qui dirige le groupe U17 de l’Académie, lequel a connu une saison remplie de faits d’armes. Appelé à se prononcer sur la qualité réelle d’une équipe qui a terminé quatrième des séries de la USSDA, l’entraîneur a choisi de citer un collègue oeuvrant à un haut niveau dans le monde des académies nord-américaine. « Un observateur de la ligue qui était présent à la Dallas Cup et lors des play-offs s’est permis de nous dire que notre groupe, pas seulement en raison de l’identité de jeu, comptait le plus d’individus au potentiel pour la MLS. »

 

Voilà de quoi hausser les attentes auprès des amateurs de produits locaux. Gagnon sait toutefois peser ses mots. « Je suis peut-être biaisé puisque je suis si près de mon équipe. Mais quand tu entends quelqu’un de l’extérieur te le dire, tu as la confirmation qu’on a de bons joueurs québécois. Malgré l’absence d’une équipe réserve, qui serait le parcours le plus souhaitable, je pense qu’au moins trois joueurs de ce groupe [U17] vont passer pro. » L’avenir nous dire si ce sera à l’Impact ou ailleurs. 

 

Briand, Adi, c'est compliqué...

 

Pas de confirmation d'un réchauffement de la situation Briand parmi les gens de l'Impact rencontrés à Atlanta. 

 

Pas de commentaire non plus sur la possibilité de la venue en prêt de Fanendo Adi pour le reste de la saison. La situation est « collante », se contente de dire un collègue américain de la radio. (NDLR : j'ai traduit pour vous son propos).

 

Tout ça demeure bien compliqué, mais on vous tient au courant de tout nouveau développement.